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les collections aristophil

28

1340

ÉLISABETH DE VALOIS

(1545-1568)

Reine d’Espagne ; fille d’Henri II

et Catherine de Médicis, mariée

à Philippe II d’Espagne, elle mourut

en couches à 23 ans.

L.A.S. « Elizabeth », [février 1560],

à sa mère, CATHERINE DE MEDICIS ;

3 pages in-fol., adresse « A la Royne »

(entaille due à l’ouverture, sans perte

de texte).

2 500 / 3 000 €

Belle et rare lettre au sujet de la mort du

comte d’Albe, et d’un projet de mariage du

fils de Philippe II, Don Carlos

.

« Madame pour la haste de se porteur

je ne vous dires davantage sinon que le

segond jour de caresme le conte d’Alve

[le comte d’ALBE d’Aliste, beau-frère du

duc d’Albe] mourrut comme vous entendres

plus aplemant par les lettres de monssieur

l’ambassadeur en quoy jay beaucoup perdu

car il commansoit a fort bien faire son devoir

et me samble madame que vous feries fort

bien descrire au duc d’Alve et a Ruy Gomes

pour afin quils solissitassent que seluy quon

mettera en sa place soit homme quil entende

se quil doit faire combien quen sepandant

le roy mon seigneur commande au dit duc

d’Alve [Fernando Alvarez de Toledo, duc

d’Albe, qui avait conclu son mariage avec

Philippe II d’Espagne en 1559] qui me serve

de maior domo maior tant quil en est pourveu

dequoy je suis bien fort ayse »… Elle l’invite

à lui toucher un mot de leur contentement…

Elle a reçu une lettre de la Reine de Bohême

[sa belle-sœur, MARIE D’AUTRICHE] : « elle

voudroit avoir autant de part au prince

comme j’avois au roy, monseigneur et que

je luy aydasse pour sa fille [Anne d’Autriche

(1549-1580), que Philippe II épousera en

quatrièmes noces en 1570] et en escrivist

une autre a la princesse disant le mesme

laquelle et me montroist et disoit que se

fust san son prejudice je luy fis le mesme et

elle me respondist quelle man assuroit j’en

parlés au roy lui disant comme la royne de

Boesme mavoit escrit et quelle esseptoit une

condission et que jen esseptois deux qui

estoit premieremant le particulier de ma seur

et puis seluy de princesse il me respondist

que son fils estoit si jeune et en tel estat quil

y avoist tamps pour tout sy esse quil na plus

la fievre quarte »…

provenance

Chartrier du château de Villebon (25 mars

1992, n° 56). Publ. :

Négociations, lettres

et pièces diverses relatives au règne de

François II tirées du portefeuille de Sébastien

de l’Aubespine

(1841, p. 815).

1341

FOUCHÉ Joseph

(1759-1820) ministre

de la Police.

L.A.S. « Le président du gouvernement

de la France signé le duc d’Otrante »

(brouillon), 27 juin 1815, à S.E. le duc

de WELLINGTON, général en chef

de l’armée anglaise ; 2 pages in-fol.

avec ratures et corrections (bors

un effrangés, fente au pli réparée au

dos, petit manque à un coin inférieur

sans perte de texte).

1 000 / 1 500 €

Importante lettre au vainqueur de Waterloo,

écrite comme président de l’éphémère

commission de gouvernement (dite aussi

« Commission Napoléon II »), instituée le

23 juin 1815 au lendemain de l’abdication de

l’Empereur

.

[Elle se séparera le 7 juillet 1815,

lorsque les troupes prussiennes occupent

Paris ; le 8, Louis XVIII rentrera dans la

capitale.]

« Milord, vous venez d’aggrandir votre nom

par de nouvelles victoires remportées sur

les Français. C’est donc par vous surtout

que les Français sont connus et appréciés.

Vous voterez pour leurs droits au milieu des

puissances de l’Europe.

Dans ce conseil de Souverains votre crédit et

votre influence ne peuvent pas être moindres

que votre gloire.

Les vœux des nations qui ne calomnient ni

ne flattent ont fait connaître votre caractère.

Dans toutes vos conquêtes votre droit des

gens a été la justice, et votre politique a parue

la voix de votre conscience.

Vous trouverez les demandes que nous vous

ferons par nos plénipotentiaires conformes

à la justice la plus rigoureuse.

La nation française veut vivre sous un

monarque, elle veut aussi que le monarque

règne sous l’empire des loix.

La République nous a fait connaître tout ce

qu’ont de funeste les excès de la Liberté,

l’empire tout ce qu’a de funeste l’excès du

pouvoir. Notre vœu, et il est immuable est

de trouver à égale distance de ces excès

l’indépendance l’ordre et la paix de l’Europe.

Tous les regards en France sont fixés sur

la Constitution de l’Angleterre, nous ne

prétendons pas être plus libre qu’elle, nous

ne consentirons pas à l’être moins.

Les Représentans du peuple français

travaillent à son pacte social. Les pouvoirs

seront séparés, mais non divisés, c’est de

leur séparation même qu’on veut faire naître

leur harmonie.

Dès que le traité aura reçu la signature du

Souverain qui sera appellé à gouverner la

France ce Souverain recevra le sceptre et

la couronne des mains de la Nation.

Dans l’état actuel des Lumières de l’Europe

un des plus grands malheurs du genre

humain ce sont les divisions de la France

et de l’Angleterre. Unissons nous pour le

bonheur du monde.

Milord, nul homme en ce moment ne peut

aussi puissamment que vous concourir

à mettre l’humanité toute entière sous

un meilleur génie et dans une meilleure

position »…

1342

FOUCHÉ Joseph

(1759-1820) ministre

de la Police.

L.A.S. « le chevalier de La Roche

S

t

André » (brouillon), Francfort 1

er

juin

[1817 ?], à l’éditeur du

Pamphlétaire

,

à Londres ; 4 pages in-4 avec ratures

et corrections.

1 500 / 2 000 €

Lettre de polémique sous pseudonyme,

prenant sa propre défense comme régicide

proscrit, et annonçant la publication de

ses Mémoires

.

1340

1341