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les collections aristophil
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CHARLES VII
(1403-1461) Roi de France.
L.S. « Charles », Nancy en Lorraine 4 avril [1445], au marquis
Charles de
BAUDE [BADEN]
; contresignée par Miles
CHALIGAUT
; vélin oblong infol. (20,5 x 41 cm), adresse
au dos (trace de montage ; portraits gravés joints).
6 000 / 7 000 €
Rare et important document historique après la détrousse de l’armée
du Dauphin Louis au Val de Lièpvre et le vol de l’artillerie royale
.
[Pour débarrasser la France des bandes armées, devenues inutiles
après la paix de Tours avec l’Angleterre, Charles VII avait envoyé à
l’automne 1444 son fils le Dauphin (futur LOUIS XI) à la tête d’une armée
de routiers ou « Écorcheurs » combattre les Confédérés helvétiques
qui menaçaient en Allemagne et en Alsace les intérêts de l’Empereur
d’Autriche, et mener une expédition contre Bâle ; en novembre, le
Dauphin avait mis son artillerie en dépôt chez le marquis de Bade, au
château de Sainte-Croix-aux-Mines. Au printemps 1445, ayant décidé
d’évacuer l’Alsace, l’armée du Dauphin se dirige vers la Lorraine, quand
une colonne est sauvagement attaquée et détroussée dans le Val de
Lièpvre, à Musloch, le 20 mars, par des Alsaciens qui se vengent ainsi
des terribles exactions qu’ils avaient dû subir. Forts de leur succès,
ils s’emparent du château de Sainte-Croix et de l’artillerie française.]
Charles VII a appris « que dans la destrousse qui a esté derrennierement
faicte sur noz gens au pas du Lievre en eulx retournant du pais dancois
il y a eu plusieurs de voz gens et subgietz de voz terres et seigneuries
qui ont esté et sen sont ventez et encores se ventent par chacun
jour, à faire laditte destrousse et à tuer prendre et detrousser nos
diz gens et butiner tous leurs chevaulx harnoys et autres biens Et en
oultre non contens de ce ont vosdiz gens et subgietz ou autres par
leur aide confort et consentement pris et detenu nostre artillerie qui
avoit esté baillée en garde et depost de vostre ville de Saincte Croix
ou autrement en ont disposé ainsi que bon leur a semblé Desquelles
choses fort nous merveillons attendu que nous navions avecques
vous aucun debat ou question ne vous avecques nous ». De plus
le Bailli de Vaulge [Vosges] avait assuré que l’artillerie « povoit estre
amenée jusques en ladite ville de Saincte Croix que elle y seroit aussi
seurement comme en ceste ville de Nancey Et en oultre pource
que estions disposez de envoyer six ou sept cens combatans pour
garder ledit pas de Lievre jusques ace que nosdits gens qui venoient
dudit pais dancois feussent passez seurement Nous fust pareillement
dit par vostredit bailli quil nen estoit ja besoing et que ce eust esté
peine perdue Car ledit pas estoit telement rompu quil nestoit pas
possible quilz y peussent passer »… Or « par vos diz gens mesmes
et subgietz a esté faitte laditte destrousse ». Le Roi envoie donc vers
le marquis le chevalier Antoine
BAYET
et Jaquemin de
BRUGIÈRES
,
« secretaire de beau frere le Roy de Sicile » [
RENÉ
I
er
d’Anjou] pour lui
faire ses remontrances, et exiger la restitution de l’artillerie « en lestat
quelle estoit au temps quelle fut mise audit lieu de Saincte Croix, et
avecques ce reparez ou faites reparer les pertes dommages et investz
que nosdiz gens ont eues et soustenuz », et que soient punis ceux
qui en sont coupables, de façon que « linjure qui surce nous a esté
faicte » soit réparée de « maniere que nostre honneur y soit gardé »…
provenance
Anciennes collections du baron de
TRÉMONT
(1852, n° 280), puis de
FLERS, vente
Souverains et Princes de France
, 27 mars 2007, n° 15.
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