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les collections aristophil
1172
YOURCENAR Marguerite
(1903-1987)
[AF 1980, 3
e
f].
2 L.A.S. « Marguerite Y » et
« Marguerite Yourcenar », 1955-
1972, à la princesse Hélène
SCHAKHOWSKOY ; 2 pages in-4
à vignette et en-tête
Stadshotellet,
Visby
, et 6 pages in-8 à l’encre verte,
enveloppes.
800 / 1 000 €
Belle correspondance avec la directrice
des éditions des femmes bibliophiles, Les
Cent Une
.
[Elle publiera notamment
Alexis ou le Traité
du vain combat
de Yourcenar, illustré par
Salvador Dali.]
Visby (Suède) 22 mai 1955
. Elle lui avait
promis une bague en bronze qui l’avait inté-
ressée, « copie d’un modèle ancien, acheté
au Musée de Copenhague ». N’ayant pu y
retourner, elle lui envoie « la bague que je
vous ai montrée à Paris. Je l’ai moi-même
fait copier en or, pour mon propre usage,
afin de la posséder dans une matière un
peu plus belle » ; elle lui conseille de faire
de même... Elle part le 8 juin aux États-Unis
à Northeast Harbor, dans le Maine, « pour
un assez long séjour de travail et de repos »…
Petite Plaisance, 5 janvier 1972
. Elle a placé
la belle pierre qu’elle lui a donnée « avec des
empreinte de plantes fossiles trouvées dans
le sol de notre jardin, une baguette de bois
décortiquée par des castors du voisinage,
qui l’ont marquée de signes quasi runiques,
[…] au pied du plâtre d’un des “bronzes de
Bavai”, une Grande Mère gallo-romaine qui
m’est particulièrement chère, d’un très bon
style III
e
ou IV
e
siècle, avec un buste très
allongé qui fait déjà prévoir la Fortitude de
Botticelli ». Elle la remercie de lui donner
des nouvelles de leur ami l’éditeur Charles
ORENGO qui vient d’être opéré. Elle parle
ensuite sans enthousiasme de sa biographie
par Jean BLOT (Seghers, 1980), qu’elle ne
connait pas, et dont le résultat ne l’étonne
pas : il n’a pas voulu la rencontrer pour être
plus libre dans son travail, mais « nos lon-
gueurs d’ondes ne se rejoignent en aucun
point » et certaines erreurs auraient pu être
évitées s’il l’avait vue cinq minutes… « J’ap-
prends par Anne [QUELLENNEC, présidente
des Cent-Une], qu’
Alexis
est sorti et que
vous en êtes toutes deux contentes, ce qui
me fait grand plaisir ». Elle n’avait pas voulu
leur signaler les nouvelles éditions d’
Alexis
et de son
Théâtre II
qui ont paru à l’automne
chez Gallimard, car leur texte n’offre rien de
nouveau. De même pour « l’
Hadrien
illustré
qui est un fort beau volume », mais elle peut
les leur envoyer… Le
Mercure de France
va
publier ses
Entretiens Radiophoniques
, de
1970, qu’elle vient de retoucher pour « faire
moins bafouillé : voyez mon manque d’hon-
nêteté ! »… Elle vient d’être nommée officier
de l’Ordre de Léopold : « je suppose qu’on
ne dit pas “officière” ; je n’ai trouvé cette
forme là que dans Genet »…