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ACADÉMIE FRANÇAISE
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ZOLA Émile
(1840-1902).
L.A.S. « Emile Zola », Médan 20 mai 1883, [à Alphonse
DAUDET] ; 2 pages in-8.
1 200 / 1 500 €
Belle lettre sur la correspondance de Flaubert
.
Zola est dans le même cas que Daudet : « je crois bien n’avoir de
FLAUBERT que des lettres sur mes livres, qu’il me semble aussi
gênant de laisser publier. Pourtant, il se pourrait qu’il m’ait écrit,
sur ses livres à lui, des choses intéressantes. Le malheur est que,
depuis dix ans, j’entasse tout ce que je reçois dans des caisses, en
me promettant toujours de me mettre à un classement »... C’est ce
qu’il dira à Mme Commanville [la nièce de Flaubert], et il fera des
recherches. « Nous nous verrons sans doute ensuite, nous pourrons
en causer. En principe, il me semble que nous ne devons pas donner
les lettres qui nous seraient trop personnelles, mais qu’il nous est
difficile de refuser ce qui peut être utile à la mémoire du cher vieux »...
Il s’est « jeté dans le travail [rédaction de
La Joie de vivre
], avec mon
tremblement habituel d’avoir perdu jusqu’à mon orthographe. J’ai
grand’peur d’être bien “coco” cette fois ». Daudet va-t-il se présenter
à l’Académie ? « Je suis partagé entre le plaisir de vous y voir, et le
désespoir du rajeunissement que vous lui apporterez »... Il l’attend
à Médan...
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ZOLA Émile
(1840-1902).
L.A.S. « Emile Zola », Médan 14 juillet 1888, à Guy de
MAUPASSANT ; 2 pages in-8 (traces de plis, petit manque à
un coin sans perte de texte).
1 200 / 1 500 €
Sur sa future candidature à l’Académie
.
[La lettre est écrite au lendemain de la nomination de Zola dans la
Légion d’honneur, après avoir été sollicité verbalement par Édouard
Lockroy, ministre de l’Instruction publique ; elle montre que Zola
songe déjà à l’Académie française.]
« Vous m’avez pardonné, n’est-ce pas ? mon cher ami, d’avoir fait du
mystère avec vous. Madame Charpentier venait de m’apporter ici l’offre
de Lockroy, et cela d’une façon si délicate, que j’avais cédé. Mais, par
enfantillage peut-être, je ne voulais pas qu’il existât une acceptation
écrite de moi. De là ma réponse ambiguë à votre lettre si aimable.
Oui, mon cher ami, j’ai accepté, après de longues réflexions, que
j’écrirai sans doute un jour, car je les crois intéressantes pour le petit
peuple des lettres, et cette acceptation va plus loin que la croix, elle
va à toutes les récompenses, jusqu’à l’Académie : si l’Académie s’offre
jamais à moi, comme la décoration s’est offerte, c’est à dire si un
groupe d’académiciens veulent voter pour moi et me demandent de
poser ma candidature, je la poserai, simplement, en dehors de tout
métier de candidat. Je crois cela bon, et cela ne serait d’ailleurs que
le résultat logique du premier pas que je viens de faire.
Quand je vous verrai, je veux causer avec vous de ces choses, car je
serais très heureux de vous savoir de mon avis »...
L’Académie française au fil des lettres
, p. 252-255.