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ACADÉMIE FRANÇAISE

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MAURIAC François

(1885-1970) [AF 1933, 22

e

f].

L.S. « François Mauriac »,

Paris

11 mai 1939, à Georges

GOYAU, secrétaire perpétuel de l’Académie française ;

1 page et demie in-4 dactylographiée à son adresse

(portrait joint).

300 / 400 €

Violente protestation avant la réception de Charles Maurras à

l’Académie

[8 juin 1939].

Mauriac s’indigne que Maurras l’ait traité dans

l’Action française

de

« Tartuffe du christianisme monnayable », et demande quelle devra

être son attitude lorsque « M. Maurras viendra siéger dans cette

salle et nous nous lèverons tous pour l’accueillir […]. Ayant pris parti

publiquement dans des questions qui ont divisé les Français, l’idée

ne m’est jamais venue de protester contre des écarts de langage

au cours d’une discussion ou d’une polémique. Mais il s’agit ici

d’une insulte, d’une calomnie ». Il exige des excuses de Maurras à

l’Académie française, et sa promesse « pour l’avenir à ce que les

attaques de son journal contre ses nouveaux confrères ne soient

jamais diffamatoires »…

On joint

la copie par Mme Goyau de la

Lettre de Maurras à Goyau

du 22 mai 1939, riposte à la lettre de Mauriac : « Je croirais manquer

au respect de l’Académie en supposant qu’elle ait ignoré qui elle a

élu […]. L’Académie n’est pas un bureau de censure de presse, ni un

conseil de discipline. Je ne crois pas qu’il y ait intérêt à l’encom-

brer d’une affaire qui serait déjà réglée si elle avait suivi son cours

naturel […] Pas plus à l’Académie française qu’ailleurs personne ne

peut songer à accuser M. François Mauriac de trafiquer des choses

saintes. Un jeu de citations, dénuées d’intentions a fait tout le mal »…

Plus une L.A.S de François MAURIAC, 27 décembre 1932, à G. Goyau

(carte oblong in-12 à en-tête

Le Président de la Société des Gens de

lettres

), demandant une entrevue avant sa candidature à l’Académie :

« je crois que cette fois-ci, je dois essayer »…

1031

MAUROIS André

(1885-1967) [AF 1938, 26

e

f].

4 L.A.S. « André Maurois », janvier-juillet 1938, [à Georges

GOYAU] ; 5 pages et demie in-8.

200 / 300 €

Sur sa candidature et sa réception à l’Académie française

.

[André Maurois, élu le 23 juin 1938, sera reçu sous la Coupole le 22

juin 1939 par André Chevrillon.]

14 janvier

, le félicitant sur son élection comme Secrétaire perpétuel,

après René Doumic…

2 février

, il désire lui remettre sa lettre de

candidature, rédigée « sur le conseil de M. le Maréchal PÉTAIN ».

25 juillet

, approuvant l’idée de G. Hanotaux d’être reçu par André

CHEVRILLON : « nul ne peut, mieux que lui, composer ce discours.

Il trouverait là l’occasion de résumer ses idées sur l’Angleterre qui

sont fort proches des miennes »...

On joint

un MANUSCRIT autographe signé,

Esprit et humour

(4 pages

in-4), sur l’esprit français et l’humour anglais ; et une L.A.S. à un

président (1928).

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MAURIAC François

(1885-1970) [AF 1933, 22

e

f].

L.A.S. « F. M. »,

Malagar

10 janvier 1941, [à Jacques LAVAL] ;

2 pages oblong in-12 à son adresse (un coin réparé).

300 / 400 €

Mise au point après une indiscrétion

.

« Rassurez-vous, cher Jacques, je ne reprends pas une affection une

fois que je l’ai donnée, à moins de trahison… et je sais bien que vous

n’avez pas voulu trahir. C’était à moi de ne pas me confier à une “ville

ouverte” […] votre inconscience est entière. Le fait de livrer en même

temps que vous, vos amis (dont il eût été facile de ne pas donner

les noms !) à une dactylo de rencontre et à votre frère [..] et de me

livrer moi-même à Claude [...] cela ne vous choque pas – vous ne

songez même pas à vous en excuser. Votre démon vous oblige, puis

que vous n’avez pas de “talent”, que vous ne savez ni composer, ni

transposer, ni “créer”, de faire flèche de ces misères et de ces hontes

qui sont le secret du Christ puisqu’il les a assumées. Vous serez sauvé

par votre charité. […] Il faut plus que jamais que vous deveniez un

saint. Vous n’avez pas le choix… Et croyez que je vous aime plus que

jamais »… Il est seul, il fait un froid terrible, « mais les allemands qui

nous occupent, nous chauffent »… Il engage Jacques à « devenir un de

ces prêtres dont le monde a besoin plus que jamais : un

sauveur

»…

MAURIAC François

: voir n° 879.