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les collections aristophil
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VIGNY Alfred de (1797-1863).
L.A.S. « Alfred de Vigny », 24 janvier 1842, à un ami [Charles NODIER ?] ; 1 page et
quart in-8.
300 / 400 €
Au sujet de sa candidature à l’Académie française
.
« Votre billet m’arrive près du lit de Lydia qui est très sérieusement malade, mon ami. Je
suis sûr que vos intentions sont comme toujours, parfaites pour moi et je vous en remercie
du fond de l’âme.
Je ne lirai pas cet article parce que ma conscience me dit qu’il ne doit pas m’être permis de
connaître d’avance les éloges que l’on veut bien me donner. Si un journal accepte ce que
vous écrivez je serai heureux de le lire. Mais ne me consultez pas sur moi-même, en vérité,
je ne sais pas dire comme le Hibou : mes enfans sont charmans. […]
Vous savez peut-être qu’il n’y a que moi qui sois sur les rangs pour le fauteuil de M. l’évêque
d’Hermopolis [Mgr Frayssinous]. D’autres se présentent pour celui de Duval, dit-on ».
très différent de celui-ci, qui sera recueilli
en 1890 dans
Chez les passants
(
Œuvres
complètes
, Pléiade, p. 459-463). Ce brouillon
présente des ratures et corrections.]
« Le drame, trop impartial pour être moral,
serait une œuvre infâme si nous n’avions pas
conscience de cette vérité terrible, que les
sots ont cela d’impardonnable qu’ils nous
rendent indulgents pour les méchants. Le
sceptique est un homme qui a conscience
d’avoir perdu son passage sur la terre.
Il est le seul qui ait droit au désespoir
proprement dit, et dans la bouche duquel
(eut-il cinq cent mille livres de rente) ce
mot n’est point une écœurante, versatile et
grotesque banalité. […] Car, ou l’âme humaine
n’est rien, (et, alors, l’honneur, l’amour, et
la vertu ne sont rien) ou elle est quelque
chose d’aussi
positif
que le corps et alors les
blessés de l’âme ont droit à autant d’égard
que ceux du corps, et ils ont droit d’être
furieux jusqu’à la mort contre les sots, qui
sont leurs blessures. Seulement, le malheur
artistique de Flaubert, dans la splendide
turlupinade de ce drame,
Le Candidat
, c’est
de n’avoir pas élevé l’amertume du calice
qu’il fait boire au public, à la hauteur d’une
effroyable purgation : en un mot, nous lui
faisons remarquer l’imperfection de son
ironie. Oui, nous eussions aimé à voir, en
un cinquième acte admirable, (comme les
quatre premiers), les personnages de cette
comédie sublimés et magnifiés sans motif,
comme nous les avons vus, sans motif, vils
et monstrueusement frappés d’hébétude.
[…] L’auteur, par le fait de mettre sa pièce en
lumière devant un public dont cette même
pièce est la parfaite et simple photographie,
s’avoue victime du même mobile que son
Candidat
. Or, Flaubert est incapable de
ridicule. Malheureusement. Sans cela, ce
grand littérateur serait un véritable génie. […]
Flaubert a ceci de terrible qu’il ferait aimer
les êtres ridicules, si ces derniers n’étaient
pas des maudits ».
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VILLIERS DE L’ISLE-ADAM
Auguste de (1838-1889).
MANUSCRIT
autographe,
Le
Candidat par Gustave Flaubert
;
2 pages oblong in-8 (papier un peu
froissé avec quelques légères fentes
marginales et une déchirure sans
manque, taches d’encre).
1 000 / 1 500 €
Brouillon d’un article inédit sur
Le Candidat
de Gustave
FLAUBERT
.
[La pièce de Flaubert
Le Candidat
a été
créée le 11 mars 1874 au théâtre du Vaudeville.
Villiers lui a consacré un article dans la
Revue du monde nouveau
le 1
er
avril 1874,