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les collections aristophil
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SAND George (1804-1876).
L.A.S. « G. Sand », [Nohant]
30 novembre [1869], à Gustave
FLAUBERT ; 3 pages in-8 à son
chiffre.
2 500 / 3 000 €
Belle lettre sur
L’Éducation sentimentale
qu’elle vient de relire
.
« Cher ami de mon cœur, j’ai voulu relire
ton livre et ma belle-fille l’a lu aussi, et
quelques-uns de mes jeunes gens, tous
lecteurs de bonne foi et de premier jet – et
pas bêtes du tout. Nous sommes tous du
même avis que c’est un beau livre, de la
force des meilleurs de Balzac et plus réel,
c’est-à-dire plus fidèle à la vérité d’un bout
à l’autre. Il faut le grand art, la forme exquise
et la sévérité de ton travail pour se passer
des fleurs de la fantaisie. Tu jettes pourtant
la poésie à pleines mains sur ta peinture,
que tes personnages la comprennent ou
non. Rosanette à Fontainebleau ne sait
sur quelles herbes elle marche, et elle est
poétique quand même.
Tout cela est d’un maître et ta place est bien
conquise pour toujours. Vis donc tranquille
autant que possible pour durer longtemps
et produire beaucoup.
J’ai vu deux bouts d’article qui ne m’ont pas
eu l’air en révolte contre ton succès, mais je
ne sais guère ce qui se passe, la politique me
paraît absorber tout. Tiens-moi au courant.
Si on ne te rendait pas justice je me fâcherais
et je dirais ce que je pense, c’est mon droit.
[…] nous t’envoyons nos louanges et nos
tendresses ».
Elle signe : « ton vieux troubadour G. Sand ».
Correspondance
, t. XXI, p. 718.