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110.
Léo DELIBES
. L.A.S. « Léo D. », [Bruxelles] Dimanche [5 février 1888, à son ami et éditeur Henri Heugel] ;
4 pages in-8 (petit deuil).
300/400
La première de
Sylvia
est retardée à jeudi, avec répétition générale mercredi soir. « J’ai été enchanté de Madame Melba ;
malheureusement je ne l’ai fait chanter qu’une fois. Elle est malade de nouveau depuis hier. Je me suis exténué pour ce ballet où
il y avait bien des choses à régler encore. Le chorégraphe et l’orchestre vont bien, mais c’est la mise en scène et le matériel qui
laissaient encore à désirer après la répétition d’hier soir. On pouvait reculer, à cause de la maladie de M
me
Melba qui désorganise
les spectacles. [...] Aujourd’hui exécution assez froide d’
Ève
avec M
me
Caron – qui, elle, a été très accueillie. Massenet n’est pas
venu ; je crois qu’il boude un peu ces messieurs à cause du
Cid
»... Il demande des impressions de
La Dame de Montsoreau
[de Gaston Salvayre], et se plaint des difficultés à organiser « mes petites femmes du
Roi l’a dit
. Je ne puis être à tout, et je
commence à être exténué. J’ai surtout horreur d’écrire ! Et je ne puis en trouver le temps ! »...
111.
Claude DELVINCOURT
(1888-1954). Manuscrit musical autographe,
Boccacerie
pour le piano. Cinq portraits
pour le Décaméron
, 1921 ; 31 pages in-fol.
800/1 000
Suite de cinq pièces pour piano inspirée de Boccace, « cinq pièces de voltige pianistique, formant une suite éblouissante,
[…] cinq portraits réjouissants, d’une verve inégalable » (Guy Sacre, qui en donne une excellente analyse dans
La Musique de
piano
, p. 956-959, et que nous citerons), inspirée par les personnages du
Décaméron
de Boccace. Claude Delvincourt réalisa en
1924 une version orchestrale haute en couleurs de cette partition pleine de verve, qui sera créée par Walther Straram le 28 avril
1927.
Le sous-titre primitif « Cinq Études pour le piano » a été biffé et remplacé à l’encre violette par le nouveau sous-titre : « Cinq
portraits pour le Décaméron », en même temps que Delvincourt a inscrit en tête de chaque pièce une dédicace à un pianiste.
I
Maso del Saggio
, en ut dièse mineur à 2/4,
Avec vivacité, très souple, sans précipitation excessive
, portrait brillant d’un
jeune homme malicieux, dédié « à Daniel Ericourt » ; II
Calandrino
, en la majeur à 4/4,
Sans lenteur ; mouvement indécis
, pour
« le souffre-douleur de la bande », dédié « à Robert Casadesus » ; III
Bruno
, en mi majeur à 4/4,
Vif et net
, « une scintillante
toccata » pour ce « finaud qui sourit en catimini des tours qu’il ourdit avec ses compères en matoiserie », dédié « à Jean Doyen » ;
IV
Nello
, en si bémol majeur à 9/8,
Animé, sans hâte (avec une certaine nonchalance)
, pièce « qui dépeint le plus retors peut-
être de ces compagnons de burla, un maître en fait de tromperie », dédié « à Gil Marchex » ; V
Buffalmacco
, en fa dièse mineur à
4,
Rapide et nerveux
, à la fois portrait d’un personnage inventif et moqueur, et « commentaire pétillant de malice » de l’épisode
de Calandrino, dédié « à Beveridge Webster » (qui créa l’œuvre à la Société Musicale Indépendante).
Le manuscrit, très soigneusement noté à l’encre noire sur papier à 16 lignes, et souvent écrit sur un système de trois portées,
présente des ratures et des mesures biffées, ainsi que des corrections par grattage ; il est signé et daté en fin « C.D. Rome 1921 » ;
il a servi pour la gravure de l’édition chez Alphonse Leduc en 1926.
Discographie : Michael Schäfer (Genuin, 2013).
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