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encore que ce qu’il eût pu faire à Paris devant des auditoires si souvent blasés et inintéressants ». Il part « demain pour les ruines

d’Angkor »…

Paris 30 janvier

1910

. Il lui signale une erreur « dans l’autographe tiré des

Rustiques

, que je vous ai envoyé de

l’Inde ». Il a appris par Schmitt que Caplet était souffrant, et espère qu’il va se rétablir. Les meubles que Florent Schmitt avait

laissés à Paris ont été inondés « jusqu’au nombril » ; il pensait voir Ravel chez les Godebski, mais la soirée a été annulée...

3 octobre 1916

. Il a passé le mois d’août « en Eure-et-Loir, à Senonches, à la tête d’une section forestière, métier analogue à

celui que j’avais fait en août 1915 à Lamotte-Beuvron », où sa femme est venue le rejoindre ; mais il tenait à retourner au front

et a été envoyé « en Champagne pour y prendre le commandement d’une section RVF de division (ravitaillement en viande

fraîche ; vous savez les anciens autobus parisiens transformés !) » ; il a aussi la charge des automobiles et motocyclettes, et de

la réparation des bicyclettes ! Il déplore la cruauté de la guerre et se persuade « que l’art et le nôtre en particulier et surtout,

est, avec la science pure, la seule raison d’être et de vivre pour ceux qui sont capables de s’en réclamer. Il n’y a décidément que

le rêve qui soit vrai et divin »...

311.

Albert ROUSSEL

. L.A.S. avec musique, Paris 30 juin [1911, à Charles Koechlin] ; 4 pages in-8 à son adresse.

300/400

Belle lettre sur l’harmonie avec deux citations musicales. Il lui renvoie « les exemples d’harmonie » qu’il juge « très

ingénieusement commentés ». Il cite 2 mesures de

Soir d’été

[3

e

mouvement du

Poème de la Forêt

] qu’il commente : « il y a

un accord omis, l’accord de dominante de ré

b

mineur vers lequel tend l’accord placé sur le 3

e

temps de la mesure […] Nous

aurions donc la succession : accord de tonique de ré

b

mineur avec 6

te

ajoutée, accord de dominante de fa

b

avec 5

te

altérée et

au 3

e

renversement, accord de 7

e

dominante de ré b, sous-entendu. Le mi

b

étant pédale ou simplement note étrangère au

premier accord ». L’autre citation est tirée de

Résurrection

: « on pourrait l’analyser comme un accord de 9

e

de dominante d’ut

min. avec appoggiature de la 5

te

. Le premier membre de phrase est suspensif ; le second au contraire aboutit à l’accord de sol

mineur par l’intermédiaire de l’accord de 7

e

de sensible »… Il évoque deux autres exemples « pris dans une suite de 3 esquisses

symphoniques que Durand publiera l’hiver prochain sous le titre

Évocations

et que j’espère entendre prochainement au concert.

L’un de ces exemples consiste en un dessin mélodique formé en quelque sorte uniquement d’appoggiatures et retombant à la

mesure suivante dans l’accord sur lequel il repose. L’autre consiste en un accord formé par des tenues successives et embrassant

dans l’étendue suivante la série des différents sons harmoniques »…

312.

Albert ROUSSEL

. 2 L.A.S., 1911-1912, à André Beaunier ; 4 pages in-12 et 4 pages in-8.

300/400

Au sujet du

r

Oi

t

OBOl

,

d’après le roman d’André Beaunier, dont la partition restera inachevée.

Paris 19 août 1911

:

il n’a pu voir Vaudoyer et s’inquiète de l’avancement du livret. « J’ai terminé l’œuvre symphonique que j’avais en train ; je suis

donc absolument libre de commencer autre chose. Je ne veux rien entreprendre d’important avant le

Roi Tobol

» ; si Vaudoyer

n’a pas fini, il fera « peut-être quelques petites pièces de piano » ; il faudrait aussi présenter le livre à Albert Carré…

Port-

…/…