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Paris dimanche [mai 1922]

. Sur le numéro d’hommage à Valéry du

Divan

: « Je me tâte, et cherche celui dont on parle si

généreusement. Et enfin, la mélancolie me prend devant ce personnage qui est honoré sous mon nom et qui me ramène à penser

de moi-même ce que je sais qu’il en faut penser… Vos vers si purs et si mystérieusement émouvants (pour qui sait lire), sont

l’oasis où je me repose, entre ces pages qui ne sont pas sans me confondre. […] Chacun, hélas, devrait s’appeler Personne »…

– « Relire, quand recommence le temps, dans un format plus solennel et comparable à leur accroissement d’êtres vivants et

grandissants, vos poèmes, est-ce pas le meilleur souhait que nous devions accepter de vous ? »…

Vence dimanche

, remerciant

d’une plaquette de bronze : « L’effigie est bien venue, assez ressemblante, avec, et malgré, cette particularité – que le sculpteur

a donné à notre Mallarmé quelque chose de Nietzsche dans la coiffure et le modelé du front »…

Lundi

. Il dit son émotion à la

réception de « mon Ode, mon Ode de vous ! »… « Mon cher Viélé,

je suis payé

, comblé. Il me semble que mon travail ne valait

pas cela. Il m’a semblé que vous m’embrassiez devant certains témoins qui sont invisibles. Oui, votre lumineux poëme est un

acte magnifique, une chose entre nous que voient les dieux, et qu’il vaut la peine d’être dieu pour voir. Je ne puis pas vous dire

à quel point, à quelle profondeur j’en suis touché. Ces vers admirables pour tous, bien plus qu’admirables pour moi, sont mon

témoignage, mon titre d’honneur, et cette gloire que l’on ne sait

jamais qu’hier

, je l’ai sue aujourd’hui »…

207.

Paul VALÉRY

. Épreuve avec corrections autographes,

Lettre sur Mallarmé

, [1927] ; 11 pages grand in-8, cachet

à date de l’Imprimerie Paul Brodard (17 mars 1927).

300/400

Épreuve pour la prépublication dans

La Revue de Paris

du 1

er

avril 1927, de la lettre-préface au

Mallarmé

de Jean Royère

(S. Kra, 1927). Valéry a corrigé quelques fautes typographiques, indiqué des interlignes à insérer, et ajouté quelques mots à son

texte.

208.

Jules VALLÈS

(1832-1885). Manuscrit autographe,

Chronique

, [début 1883]

; 1 page grand in-fol. avec

d’importantes ratures et corrections.

200/250

Charge contre le « clystère oratoire » du- député Joseph Fabre. « On est bien forcé de parler des cuistres puisqu’ils se collent

à vous, se jettent partout dans vos jambes et s’accrochent à vos meubles. Dans le cours du débat qui a été terminé par la chute du

ministère [Duclerc], un homme est monté à la tribune et s’y est accroché. […] Ils sont terribles ces cuistres qui imposent leur

éloquence ampoulée à un auditoire qui ne veut pas d’eux, qui dirigent sur des assemblées de combat la seringue de Bossuet »....

209.

Jean-Louis VAUDOYER

(1883-1963). 19 L.A.S., 1927-1960, à Marcel Thiébaut, directeur de la

Revue de Paris

;

30 pages in-4 ou in-8, une enveloppe.

150/200

Recommandation d’un texte de Pierre Lièvre, d’un roman d’André Dubois, d’une traduction de Mme Baugnies de Sait-

Marceaux…

16.VIII.1948

, lettre à quatre mains avec Jérôme Tharaud, à qui il rend visite à Varengeville : «

Uranus

[de Marcel

Aymé] est un ouvrage bien curieux et bien attachant ; clairvoyant et courageux, dans sa drôlerie très amère ! »…

11.II.1950

:

« voici trois chapitres de

l’Italie Retrouvée

, qui paraît chez Hachette à la fin d’avril ou au début de mai »…

4.IX.1952

, amusante

enveloppe en vers.

24.X.1952

, envoi d’un texte à la mémoire de Robert de Traz…

27.VII.1960

: « Marcel Schwob, j’allais le

voir de temps en temps, avec Catherine Pozzi, dans le cœur de l’île St Louis, où il vivait confiné ; incurable, lui aussi. C’était

un personnage mystérieux, fort silencieux, mais qu’on dégelait assez vite. Il était merveilleusement érudit, sans la moindre

pédanterie. L’appartement était mystérieusement triste ; dans la rue St Louis en l’Île. On y était accueilli par un serviteur

chinois et par Marguerite Moreno, son épouse, qui n’avait rien à voir, dans ce temps lointain, avec

la Folle

de Giraudoux »...

Dimanche

, à propos de Michel Déon, qui est aux Baléares : « Son dernier roman n’est pas son meilleur ouvrage, mais il est

quand même un des très bons écrivains de sa génération »...

210.

Giuseppe VERDI

(1813-1901). P.S. avec apostille autographe, signée aussi par Nestor Roqueplan, Paris 28 février

1852 ; 2 pages in-4 sur papier timbré.

1 500/2 000

Traité avec l’Opéra pour composer la musique d’un livret de Scribe (cela sera

L

es

V

êpres

siciliennes

, de Scribe et

Charles Duveyrier, créées le 13 juin 1855).

Le traité est passé avec Nestor Roqueplan « Directeur du grand opéra », qui cosigne ce traité. « M

r

Verdi s’engage à composer

la musique d’un poëme en cinq actes ou en quatre actes de M

r

Scribe seul ou de M

r

Scribe aidé d’un collaborateur. Ledit poëme

sera soumis à M

r

Verdi à l’état de scenario le trente juin mil huit cent cinquante deux au plus tard et s’il l’accepte il lui sera livré

écrit en vers le trente-un décembre de la même année au plus tard. M

r

Verdi s’engage à commencer les répétitions de son opéra

dans le courant du mois de juillet mil huit cent cinquante-quatre et à les terminer à la fin de novembre ou dans le courant de

décembre de la même année. M

r

Roqueplan [...] le mettra en scène avec toute la pompe que l’action exigera et que les antécédens

du grand opéra rendent indispensable. M

r

Roqueplan ne fera pas représenter d’autre grand opéra nouveau pendant le cours de

cet hiver [...]. M

r

Roqueplan ne fera répéter concurremment avec l’ouvrage de M

r

Verdi qu’un ballet nouveau s’il y a lieu ou des

ouvrages à reprendre »... Est ajoutée cette clause importante : « M

r

Verdi choisira dans la troupe de l’opéra les artistes qui lui

conviendront pour interpréter son ouvrage »... Roqueplan garantit 40 représentations en 10 mois, et quant à la propriété et au

produit de l’ouvrage, « M

r

Verdi se trouvera dans les conditions de tout compositeur écrivant pour l’opéra français, lesquelles

conditions sont fixées par les règlemens en vigueur »...

On joint un autre traité, seulement signé par Alphonse Royer, directeur de l’Opéra, pour la cession par Verdi et la

représentation du «

Trouvère

traduction de l’opéra italien intitulé

Il Trovatore

», Paris 22 décembre 1856 (2 p. in-4, papier

timbré).