les collections aristophil
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[BRESDIN RODOLPHE (1822 - 1885)]
4 L.A.S. de Rodolphine BRESDIN
à Camille PISSARRO, 1902-1903
et s.d.; 9 pages in-8.
400 / 500 €
Dans leur orthographe approximative, les
lettres de Rodolphine BRESDIN, fille du gra-
veur, sont assez pathétiques. Elle remercie
souvent Pissarro, qui s’était entremis pour
la vente de dessins et de gravures de son
père (mort en 1885).
1
er
mars 1903
: elle est
décidée à se « désésir de plusieurs dessins
et d’une colection d’épreuves »…
15 avril 1903
:
« Je recoie à l’instant la visite de Monsieur
Hesselle [HESSEL] venant de vôtre part [...] Il
ai tout disposé à metre très utile il m’a dit ne
pas vouloir rien séparé de la colection que je
poséde ». Elle doit « aller le voir affin de faire
un clacement sérieux et faire un catalogue
[...] ce qui presse c’est qui m’achète des
pierres que j’ai en double affin que je puisse
attendre »…
16 juillet 1903
: « Les hommes tel
que vous devrais être Immortele. […] vous
voudrai bien accepter pour vous un des
dessins de l’album que je vous ai montré
l’hiver dernier »...
On joint une L.A.S. de Jean-François
RAFFAËLLI
(1850-1924) à Julia Camille PIS-
SARRO, Paris 29 mars 1907 (2 pages in-8). Il
remercie la veuve de Pissarro pour sa contri-
bution de 1 000 francs, plutôt qu’un tableau
de Pissarro destiné à la vente en faveur de
la veuve du peintre LÉPINE: « vous avez, je
pense, judicieusement agi, tout comme l’a fait
Monet, de donner une somme d’argent. Il est
bien entendu que cette somme ira à Mme
Lépine, suivant votre désir »... Il évoque les
soucis de Coquelin lors d’une représentation
en faveur du chanteur Paulus...
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CAMOIN CHARLES (1879 - 1965)
8 L.A.S., 1949-1953 et s.d., à Raymond
NACENTA
; 12 pages formats divers,
trous de classeur.
1 000 / 1 500 €
Intéressante correspondance au directeur
de la Galerie Charpentier
, dans laquelle
il parle de son travail, de son maître Paul
CÉZANNE
, du milieu de l’art, de la prépa-
ration de ses expositions…
28 avril 1949
. Il veut tenter de conjurer le
marasme actuel « en violant la bourse des
amateurs ou le cul des amatrices ». Il souhaite
faire l’exposition de
L’Enfance
, « attendu que
vu mon âge, sur le point d’y retourner, je
n’en suis en réalité jamais sorti ». Même s’il
pense comme
CÉZANNE
« que si l’artiste doit
s’élever autant que possible, l’homme doit
rester obscur », il se voit contraint d’exposer
« pour tâcher de gagner ma croute et celle
des miens ». Nacenta verra, lorsqu’il viendra
manger l’aïoli, qu’il a des toiles assez grandes:
il veut « en boucher un coin » au « gratin de
la Critique et des experts » qui ont déclaré
« que je n’avais jamais fait de chef d’œuvre,
mais qui en ont tout de même découvert
un, parce qu’ils y avaient lu la fausse signa-
ture de
GAUGUIN »
. Il faut leur pardonner
« comme le fit Notre Seigneur Jésus Christ
à une bande d’inconscients et d’assassins
“parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils disent”
et qu’ils n’entendent rien à la peinture, que
le seul nom de Gauguin les fait tomber en
extase et qu’à la manière dont pourrait les
représenter leur
PICASSO
ils ont une oreille
à la place de l’œil, phénomène qu’a voulu
sans doute expliquer Paul Claudel en écri-
vant
L’Œil écoute
»…
Dimanche
. Au sujet de
la toile qui est chez
DURAND-RUEL
: « c’est
une combinaison de couleurs un peu folle
(on fait des folies à tout âge et surtout en
peinture c’est toujours permis). Je crois
qu’en en demandant 5500
f
un amateur ne
serait pas trop volé »…
28 mai 53.
Il le prie
d’exposer « le
Nu assis se reflétant dans une
glace
, à défaut de la grande toile que vous
ne pouvez accrocher […]. C’est ce nu assis
qui représentera le mieux ce que j’ai essayé
de réaliser, jusqu’à présent, en peinture »…
Vendredi soir
. En écoutant
COLETTE
, il a
essayé de faire son portrait: « Elle en était
tellement contente que je le lui ai offert », et
elle a pensé à lui pour illustrer
La Retraite
sentimentale:
« Elle a raison, c’est un sujet
qui à mon âge me convient hélas très bien »…
Mercredi
. Le Conservatoire du Musée d’Aix
veut lui réserver une place de choix dans la
salle de l’École provençale, « vis-à-vis de Paul
CÉZANNE
. […] Alors j’ai pensé que la
Nature
morte
qui a figuré au Salon des Tuileries
pourrait peut-être remplir, timidement, ce
rôle difficile »…
Saint-Tropez 19 novembre
.
Il revient d’Aix, où il a passé une période
de travail très pénible, mais d’un enseigne-
ment précieux: « C’est sans doute l’esprit de
Cézanne qui flottait dans l’air et qui me disait:
“non mon petit tu n’y es pas ce n’est pas
comme ça qu’il faut la prendre cette grande
garce de montagne”. […] une œuvre d’art qui
donne une sensation de joie, de bonheur,
de félicité, et même de facilité est en réalité
le résultat de longs efforts ». Le Musée d’Aix
s’est enrichi de deux aquarelles de Cézanne,
dons d’un Américain, « alors tant pis pour
la Nature morte, dans 50 ans ce sera peut-
être un étranger qui lui rendra la place que
je lui souhaitais »…
Jeudi
. Il explique le mal
qu’il a eu à faire une exposition, ayant dû
faire appel à beaucoup de toiles anciennes,
qu’il ne renie pas, « bien qu’elles ne corres-
pondent pas toujours à ce que je désire faire
actuellement ». Il considère certaines pièces
nécessaires à la tenue générale de l’exposi-
tion: « j’ai l’impression que si on les enlève
tout le reste en souffre (et moi surtout) ». Si
des décrochages s’imposaient, il préfèrerait
réduire la durée de l’exposition…
O
n joint
une L.A.S. à Mlle Rolando, 19
novembre 1956, à propos du retour d’une
toile d’une exposition à Munich...
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