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les collections aristophil

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BELLMER HANS (1902 - 1975)

L.A.S. à Julien LEVY, 27 mars 1940

2 pages grand in-4

1 500 / 2 000 €

Lettre autographe signée de Hans BELLMER

au galeriste new-yorkais Julien LEVY, dans

laquelle au verso de la lettre il recopie de sa

main le texte complet de Paul ELUARD prévu

pour illustrer les photographies de BELLMER

pour l’ouvrage « Les Jeux de la poupée ».

BELLMER souhaite que le catalogue de

l’exposition reprenne des extraits du texte

d’ELUARD « … je penserais même que n°3,

10 ou 11, parmi les textes copiés sur cette

feuille sauraient servir comme portrait de

l’artiste malgré qu’il s’agit d’une poupée ».

Il critique le comportement de son éditrice

Jeanne BUCHER, qui « paraît hésiter d’ex-

pédier une partie de mes travaux, craignant

le domaine moral. Je n’y comprends rien. »

(Quelques déchirures dans les marges sans

manque de texte; pliure centrale)

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BERNARD ÉMILE (1868 - 1941)

L.A.S., [Paris 21 mars 1911], à Mme

DUCHATEAU

; 3 pages et demie in-8,

enveloppe.

200 / 400 €

Il lui confirme sa venue jeudi: « Si j’avais eu un

autre engagement je l’aurais détruit pour aller

auprès de vous. Si ma présence peut vous

consoler de l’affliction qui vous oppresse »…

Il est surchargé de besognes: « Le travail fait

ma vie, ma joie, mon repos. Je vous souhaite

de faire comme moi aussi, vous oublierez vos

peines. Lisez. Occupez-vous à des choses

qui occuperont votre esprit au-dessus de

vous-même. Et puis, il y a Dieu »… Si sa

présence peut lui faire du bien, il envisage

des visites plus régulières: « Vous pourriez

m’être une inspiratrice puisque votre esprit

est d’accord avec le mien et puisque vous

avez un art aussi, que mon piano est prêt

à seconder. Je n’ai que cela à vous dire.

Aimez vos amis et laissez-les vous aimer »…

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BEUYS JOSEPH (1921 - 1986)

L.A.S. à un journaliste, Düsseldorf, 1

er

juin 1972

1 page et demie in-4, enveloppe

conservée

1 000 / 1 200 €

Lettre autographe signée en allemand de

Joseph BEUYS sur papier à en-tête de

«Organisation für direkte Demokratie durch

Volksabstimmung », en réponse à l’article

d’un journaliste qui a écrit sur lui.

+

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BOFA GUS (1883 - 1968)

14 L.A.S., [1929-1944 et s.d.,

à Lucienne

FAVRE];

37 pages in-4

(6 au crayon gras).

500 / 700 €

Belle correspondance à la romancière

Lucienne FAVRE

(1894-1958), chantre des

quartiers populaires de l’Alger d’avant-

guerre. Nous ne pouvons en donner qu’un

rapide aperçu.

Dimanche 8 [septembre 1929 ?]

. Prisonnier

du métier, il reste pourtant un des plus libres:

« Bien sûr j’ai du plaisir à terminer un album,

à en voir un autre engraisser peu à peu, à

sentir surtout que je peux encore aller plus

loin – donc que je reste encore “jeune”. Mais

ce plaisir-là contrebalance très mal le regret

que j’ai de tout ce que je ne fais pas d’autre

[…] Je vous envie d’aimer le travail, et de

pouvoir en abattre

régulièrement

»… Il expose

son idée d’un reportage rétrospectif ou d’un

film pour le centenaire de la conquête de

l’Algérie: déçu par le livre de Jean Mélia « sur

le sort des indigènes algériens », il suggère

un voyage dans le Hoggar…

Samedi [1930 ?]

.

Il écrira sur son livre [

Orientale 1930

] dans le

Crapouillot

: « Il n’est pas du tout si éloigné

que vous me l’aviez annoncé de la ligne des

autres ! Il est marqué comme eux de ce goût

d’acrobatie littéraire qu’on trouve dans tous

vos ouvrages »… Ce livre lui a peut-être paru

moins difficile que la

Noce

, « mais il ne me

paraît pas moins étonnant: que vous ayiez

pu, en faisant parler une femme du peuple,

arabe, lui faire dire tout ce que vous vouliez

dire, sur l’âme secrète musulmane »…

Mardi

soir et mercredi matin [vers 1935]

. Il a été

ému et fier qu’elle ait pensé à associer son

nom à celui de

Prosper

, pour la postérité.

« En vieillissant je prends une grande hor-

reur des mots, même arrangés d’une façon

ingénieuse et, d’une manière générale, de

n’importe quel moyen d’expression autre

que le regard »… Il raconte une anecdote

sur des sourds-muets qu’il a aperçus dont la

«

volonté d’intelligence

» l’a impressionné, et

l’a fait penser à elle et à sa « femme sincère »:

elle doit arriver à « un équilibre à peu près

stable entre les cinq ou six Lucienne Favre

principales »…

Mauperthuis (Seine-et-Marne)

jeudi [1944]

. « Au milieu de tous les “never

more” qui jalonnent toutes nos routes, votre

Mourad et sa Kasbah éternelle m’ont apporté

votre souvenir comme un bloc solide, où l’on

peut se reposer »…

Mardi soir

. Il déplore les

limites de la correspondance: « impossible

d’arriver à tenir, par lettre, un vrai contact

d’amitié. […] Il faut que l’amitié s’arrange pour

vivre de soi-même, sans aliment de faits

précis et de nouvelles exactes qu’on ne peut

lui fournir »… Il apprécie la curiosité dont elle

fait preuve: « Je travaille depuis un mois après

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