sur le premier losange. Les surbrisures se faisaient en changeant la
couleur du lionceau ou en les multipliant (Josse de Lalaing du vivant
de son père Simon). Au vu des dates et du style du
décor, il peut
s’agir de
Simon de Lalaing
(1405-1476), seigneur de Montigny et
Santes, prévôt de Valenciennes en 1429 et 1433 qui épouse Jeanne
de Gavre-Escornaix ; ou encore plus probablement de leur fils
Josse
(ou Jost) de Lalaing
(1437-1483) qui rachète la seigneurie de Lalaing à
son cousin Jean Ier, conseiller et chambellan du duc de Bourgogne
Charles le Téméraire. Si l’on admet une datation circa 1470-1475, le
commanditaire peut être soit Simon de Lalaing (alors sexagénaire),
soit Josse de Lalaing (alors trentenaire).
On connait quelques manuscrits ayant été commissionnés par Josse
de Lalaing, dont un livre d’heures copié pour le couple Lalaing-de la
Viefville (Londres, Quaritch, cat. 1931, no. 46, cf. base de données H.
Wijsman, CNRS/IRHT Telma, ref. 3774) ; citons aussi les
Roman de
Thèbes, Roman de Troie,
Cologny, Fondation Bodmer, 160 [provenance
Gaignat et La Vallière] ; cf. base de données H. Wijsman, CNRS/IRHT,
Telma, ref. 1423.
2. Manuscrit inclus dans l’inventaire de Charles II, comte de Lalaing,
dressé en 1541 : « Premier volume de Tristan escript à la main ».
Il est intéressant de noter que seul le premier volume du texte se
trouvait dans la bibliothèque des Lalaing, et ce dès le seizième
siècle. Voir Monique Mestayer, « La bibliothèque de Charles II,
comte de Lalaing, en 1541 », Jean-Marie Cauchies (ed.),
Les sources
littéraires et leurs publics dans l’espace Bourguignon (XIVe – XVIe
siècles)
(PCEEB, 31), Neuchâtel, 1991, pp. 199-216, en particulier p. 211.
3. Reliure aux armes de la famille
Van der Cruisse de Waziers
. Armes
reportées aussi dans les entre-nerfs. Il s’agit d’Arnoul van der Cruisse
(ou Cruysse), seigneur de Waziers (1712-1793), né et décédé à Lille.
Il avait épousé Albertine Imbert de Grimaretz, dame de Martinsart
(1715-1782). Il lègue sa riche bibliothèque à ses deux petits-fils Albert
et Charles van der Cruisse. L’hôtel Van der Cruisse de Waziers est
un ancien hôtel particulier situé 95 rue Royale à Lille. Ce manuscrit
était conservé au château de Sart, à Flers (Nord).
Notre manuscrit est cité dans les
Mémoires de la société royale des
sciences, de l’agriculture et des arts de Lille
(1839, 2
e
partie), Lille,
1840, avec la notice suivante : « Histoire de Tristan dit le Bref – In-fol.
Gr. Pap., lign., régl., car. goth., 2 col., bien cons., rel. v. f. Une grande
miniature avec des armes au bas au commencement. Ce manuscrit
appartient au comte de Lalaing » (
Mémoires
… (Lille, 1840), p. 385). La
précieuse collection est détaillée aux pp. 381-391. Sur la bibliothèque
Van der Cruisse de Waziers, voir E. Olivier, « La bibliothèque Van der
Cruisse de Waziers », in
Extraits des archives de la Société française
des collectionneurs d’ex-libris et de reliures artistiques
, nov. 1925.
4. Inscription à l’encre sur le recto de la première garde de papier
réglé : « Voiés le catalogue de Mr. de Gaignat t. 1, fol. 555. no. 2288.
– Le catalogue de Mr. le duc de la Vallière, t. 2, fol. 614, no. 1015 ».
La référence au catalogue du duc de la Vallière est erronée : il s’agit
d’un tout autre manuscrit du XIII
e
siècle, 387 ff., « décorés de quelques
miniatures » (
Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. le
duc de la Vallière. Première partie, tome second,
Paris, De Bure,
1783, no. 4015, p. 614).
5. Inscription ancienne « ex dono » pour partie effacée, peut-être
lisible à la lampe de Wood (fol. I).
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les collections aristophil




