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PETRARQUE (1304-1374),

CANZONIERE

;

TRIOMPHES

;

LEONARDO BRUNI,

VITA PETRARCAE

; PETRARQUE,

NOTES SUR LAURE

En italien et en latin, manuscrit enluminé sur parchemin

Italie, Lombardie, Pavie ou Milan, vers 1470

Avec 5 enluminures par Giovanni Pietro Birago, actif en

Lombardie, vers 1471-1513.

200 000 / 300 000 €

198 ff., sur parchemin (collation : i-xiii8, xiv-xv10, xvi8, xvii6, xviii-xx8,

xxi9, xxii7 (de 8, manque le v), xxiii-xxiv6, xxv8), texte complet, il manque

cependant un feuillet qui pouvait comporter une miniature (sans

doute pour illustrer le Triomphe de la Chasteté), réclames verticales

en marge du dernier feuillet de la plupart des cahiers, texte sur 29

lignes (justification : 70 x 147 mm), fine écriture humaniste à l’encre

brune, numérotation des poèmes à l’encre rouge pâle (Canzoniere),

nombreuses lettrines d’une hauteur de 2 lignes à l’or bruni sur fonds

alternativement bleu ou rouge, parfois bicolore avec rehauts blancs,

feuillet frontispice enluminé avec un encadrement sur fond d’or bruni,

orné d’anges, d’oiseaux et d’animaux, avec une miniature montrant

Laure ceignant Pétrarque de la couronne de laurier, la bordure infé-

rieure avec une jeune femme tirant une flèche dans le cœur d’un

jeune homme et, au centre en bas, un médaillon avec les armes

des Visconti, la bordure extérieure avec un médaillon représentant

Apollon poursuivant Daphné (Canzoniere), quatre miniatures pour les

Triomphes (3 à pleine page et 1 à une à un tiers de page) [mouillures

marginales en particulier aux dix derniers ff., mais visibles tout du long

au centre de la marge extérieure et qui ont causé une dépigmentation

au coin intérieur inférieur au f.1, à la marge inférieure du f. 150 v° et à la

marge extérieure du f. 166, petits manques dans le vélin à 2 feuillets)].

Reliure anglaise du milieu du XIX

e

siècle signée F. Bedford. Plein

maroquin brun estampé à froid, centre des plats décorés d’un treillis

de filets à froid encadrés d’une double bordure, la première composée

de losanges enchevêtrés, la seconde de fleurons encadrés par un

double triple filet, dos à 5 nerfs, auteur et titre dorés au dos, bordure

intérieure à triple filet. Boitier de conservation articulé. Dimensions :

207 x 142 mm.

Superbe manuscrit peint à Milan par Giovanni Pietro Birago, peintre

des Heures Birago et des Heures Sforza, au service des Visconti

et des Sforza. Tout manuscrit des textes de Pétrarque est précieux.

provenance

1. Manuscrit copié et enluminé en Italie, ce que corroborent l’écriture

et le style des miniatures attribuables à Giovanni Pietro Birago, un

artiste actif à Milan dans les premières années de la décennie 1470,

auparavant connu sous le nom « Maître du Livre d’heures de Bonne

de Savoie » (Londres, BL, Add. 34294, Heures dites Sforza) ou encore

« Maître des Heures Birago ».

2. Armoiries des Visconti dans un écu peint dans la bordure inférieure

du feuillet frontispice :

d’argent, à une couleuvre ondoyante (guivre) en

pal d’azur, couronnée d’or, vomissant un enfant de sa gueule, posé en

face, les bras étendus

. Les armoiries sont inscrites dans une couronne

de laurier doublée d’une inscription en lettres capitales : « IVLLIVS

VICE COMES ». Ces armoiries ont été repeintes plus tardivement

sur un écu antérieur. On connait un membre de la famille Visconti

du nom de Giulio Visconti Borromeo Arese, comte di Brebbia (1664-

1751), diplomate lombard au service de la Maison d’Autriche et qui

fut ministre plénipotentiaire des Pays-Bas autrichiens de 1726 à 1732,

sous l’empereur Charles VI et sous le gouvernorat de Marie-Élisabeth.

Une autre copie du

Canzoniere

et des

Trionfi

avec un frontispice par

le même artiste et une miniature semblable (Milan, Biblioteca Trivul-

ziana, Cod. 903: cf. G. Petrella,

Il fondo Petrarchesco della Biblioteca

Trivulziana manoscritti ed edizioni a stampa (sec.xiv-xx)

, 2006, pp.

33-38) porte un médaillon d’un format exactement identique où les

armes des Visconti sont entourées de « Franciscus Vicecomes »

(Francesco Visconti). Il paraît probable que notre manuscrit fut origi-

nellement enluminé pour un des proches parents de Francesco, qui

avait un frère, Guido (Conte Pompeo Litta,

Famiglie celebri italiane

,

Visconti di Milano, tav. XVI), ou un autre Visconti de la cour ducale,

par lequel il passa par héritage à un « Giulio ». Un des personnages

connus portant ce prénom fut Giampietro, conseiller ducal en 1477

et ancêtre d’un « Giulio » qui fut diplômé de l’université de Pavie en

1604 (Litta,

Visconti di Milano

, tav. XIII). Rappelons que la famille

Visconti entretenait des relations privilégiées avec Pétrarque, qui fut

longtemps le protégé des seigneurs de Milan.

Enfin signalons que Giovanni Pietro Birago (Maître des Heures Birago) a

peint aussi un

De Remediis utriusque fortunae

de Pétrarque, conservé

à Clermont-Ferrand (BM, MS 170).

3. Sir Henry Hope Edwardes, Bart., qui le fit relier par le grand relieur

londonien Francis Bedford.

4. Christie’s, Londres, 24 novembre 2009, lot 5.

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