Pétrarque travailla toute sa vie à ce recueil,
le peaufinant et réarrangeant jusqu’à sa
mort. Malgré la célébrité que lui valurent
ses œuvres latines de son vivant, le poète
ne se doutait pas de l’immense répercus-
sion qu’allait avoir ce livre, à l’origine d’une
école poétique qui, à travers les poètes de
la Pléiade entre autres, allait façonner la lit-
térature occidentale tout entière et reste à ce
jour le canon de tous les sonnets amoureux.
Les
Triomphes
, l’autre œuvre poétique
majeure de Pétrarque, fut commencée en
1354. Ce poème allégorique divisé en six
triomphes et douze chapitres voit s’opposer
le Désir et la Chasteté, la Mort et la Gloire, le
Temps et l’Éternité. Les figures allégoriques
accompagnées des personnages historiques,
mythologiques et bibliques se succèdent
depuis le triomphe initial de l’amour sur le
cœur humain jusqu’à la victoire finale de
l’Éternité sur le Temps. Au centre de cette
épopée amoureuse écrite en tercets hendé-
casyllabes se trouve encore une fois Laure
sur l’invocation à laquelle se clôt le poème. Le
présent manuscrit reflète l’évolution constante
du texte et contient des éléments de diffé-
rents stades de sa composition. Quelques
omissions ont été rétablies en marge dans
une écriture cursive du XVe siècle.
Le manuscrit est complété par les
Notes sur
Laure
(en italien et en latin), qui démentent
l’hypothèse selon laquelle Laure n’aurait été
qu’une figure allégorique. Pétrarque rappelle
les circonstances dans lesquelles il aperçut
pour la première fois sa bien-aimée et celles
dans lesquelles il apprit sa mort. Les notes
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