Previous Page  215 / 262 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 215 / 262 Next Page
Page Background

213

littérature

694

SAND GEORGE

(1804-1876)

Les courses de Mézières-en-Brenne,

manuscrit

autographe signé

[1846]. 20 pages et demie in-8 à l’encre brune, reliure

cartonnage de papier vert avec pièces de titre.

5 000 / 6 000 €

Beau manuscrit sur le Berry, l’élevage des chevaux et les courses

hippiques de Mézières-en-Brenne, organisées par le comte de

Lancosme-Brèves. Cet article paraîtra presque simultanément dans

L’Éclaireur de l’Indre

du 4 juillet et

Le Constitutionnel

(sous la rubrique

« Journal d’agriculture ») du 6 juillet 1846, avec des variantes, sous le

titre

Le Cercle hippique de Mézières-en-Brenne

par un habitant de

la Vallée Noire ; il sera recueilli dans les Œuvres complètes illustrées

(1851-1856) à la suite de

Consuelo

, puis en 1861 à la suite d’

Isidora

chez Michel Lévy frères. Le manuscrit, présente de nombreuses

ratures et corrections. Sand commence par une belle évocation

géographique de son Berry : « Le voyageur qui, venant d’Orléans, a

traversé les plaines stériles de la Sologne, le pays plat de Vatan et

enfin la brande d’Ardentes, s’arrête ravi à l’entrée de la Vallée Noire.

Soit qu’il embrasse, des hauteurs de Corlay, ou de celles de Vilchère,

l’immensité de cet abîme de sombre verdure relevé à l’horizon par

les montagnes bleues de la Marche, il croit entrer dans le paradis

terrestre ». Entre les belles vallées de l’Indre et de la Creuse, « s’étend

un plateau uni, triste, malsain et pauvre, c’est la Brenne », contrée

sauvage de bruyères et d’étangs, mais qui ne manque pas de charme,

comme on peut le voir du haut du château du Bouchet. « Pour la vie

de château, la Brenne est aussi une terre promise. Il y a là de riches

manoirs, de vastes espaces à parcourir pour la chasse, ou à fertiliser

par la culture en grand, du gibier en abondance, de gros revenus ».

Avec l’engrais et l’irrigation, le sol devient « fertile et généreux », et

les pauvres pourraient profiter de cette richesse.

« Ce qui caractérise le Berry autant que la libéralité de sa noblesse

en général, c’est l’indépendance et la générosité d’une notable

partie de sa bourgeoisie démocratique ». Et elle cite l’exemple d’une

« association de charité » dans sa ville de La Châtre. Ainsi les parti-

culiers peuvent apporter bien des améliorations… Ainsi l’institution

du Cercle hippique de Mézières. Comme cette initiative du comte

de Lancosme-Brèves, passionné de chevaux, en demandant « la

création d’une école nationale d’agriculture et de haras » qui serait

si utile pour « le salut de l’industrie chevaline en France », et pour la

Brenne notamment, et pallierait l’incurie de l’État en ce domaine. Le

comte a créé le Cercle hippique de la Brenne, « secondé par tous

les habitans du pays, par les riches, par les nobles et par ceux qui

ne sont riches que de dévouement et nobles que par le cœur ».

« L’élevage du cheval a été et doit être la principale ressource de

la Brenne », pour « alléger la misère du petit cultivateur et créer

une occupation fructueuse au prolétaire », en créant « une richesse

agricole immédiate » par « l’élevage et l’amélioration de la race che-

valine ». Reprenant les études de Lancosme-Brèves, Sand juge que

la Brenne est le pays idéal à cet effet : « Ce n’est qu’en Brenne que

nous pouvons espérer de nous remonter, en achetant des juments

déjà croisées, et conservant encore dans leur sang le principe de

cette forte race brandine qui s’allie si bien au sang arabe et encore

mieux, pour l’usage, au percheron ».

provenance

Alde, 28/04/2014