4
6.
Jean ANOUILH
(1910-1987).
P
ortrait
avec
dédicace
autographe signée, décembre 1946 ; 22,7 x 14,3 cm.
400/500
Portrait à la mine de plomb par Karl Werner
S
kogholm
, signé et daté « 46 » par l’artiste sur la droite.
Au-dessous, Anouilh a inscrit : « A Carl Werner Skogholm ce portrait qui ressemble à une photographie qui ne me ressemblait pas
du tout Jean Anouilh Décembre 1946 ».
O
n
joint
la photographie d’Anouilh par Teddy
P
iaz
ayant servi de modèle au dessin (24 x 18 cm).
7.
Jean ANOUILH
.
M
anuscrit
autographe, [
Vive Henri IV ! ou La Galigaï
, 1976] ; 35 pages in-fol.
700/800
B
rouillons
pour
la
pièce de
théâtre
écrite d
’
après
un
scénario
sur
l
’
histoire de
C
oncini
, favori de la régente Marie de Médicis dont
il avait épousé la servante et confidente, Léonora Galigaï. Le scénario fut proposé à des producteurs américains et retiré à la suite d’un
désaccord sur la distribution du film.
Vive Henri IV !
fut créé le 12 octobre 1977 à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil (Val-
de-Marne), sous le titre
Léonora ou les Maquereaux
, et reprise le 24 novembre suivant au Théâtre de Paris, mais la première édition parut
après la mort de l’auteur (La Table ronde, 2000, à laquelle nous renvoyons).
La plupart de ces feuillets, de
premier
jet
, sont sans rature, ni correction, les noms des personnages étant indiqués par des initiales, et
le texte étant un peu moins développé que celui de la version publiée. Y figurent des fragments des épisodes suivants : la scène liminaire
entre le Petit Roi, Louis XIII, et les parlementaires (p. 10-12) ; le premier interrogatoire de Léonora par les juges (p. 13-15) ; le dialogue
entre Marie et Léonora au sujet de la robe apportée par le tailleur, et du projet d’acheter le nom de Galigaï (p. 25-28) ; le début de
l’entretien entre Galigaï et Léonora (p. 30) ; le voyage de Marie et Léonora (p. 33-35) ; Marie et Léonora à la fête des matelots, où paraît
Concini, travesti en femme (p. 38-39) ; l’échange hargneux entre Marie et sa servante, à la suite de la bagarre mortelle entre Concini
et un matelot (p. 41-44) ; la présentation d’excuses de Concini à Marie (p. 47-48) ; les cérémonies fatigantes auxquelles doit assister la
Reine avant d’arriver à Paris, suivies de l’irruption d’Henri dans la chambre de Marie (p. 50-54) ; le premier coucher de Marie, en France
(p. 69-72) ; l’échange entre Henri et Rosny au sujet de la dot de Marie (p. 72-73) ; l’argument entre le Roi et le comte d’Entragues, qui
rappelle l’engagement du Roi d’épouser Henriette d’Entragues (p. 74-77) ; l’accouchement de la Reine (p. 90-95) ; l’échange entre le Roi
et son bâtard Vendôme, qui déconseille de sortir (p. 219-220), suivi de la scène entre la Reine, le Roi et Épernon, qui décide Henri à
sortir (p. 222-223) ; le départ du Roi, sous les yeux de Ravaillac, et l’affolement de Marie après l’assassinat (p. 225-228) ; l’interrogatoire
final de Léonora par le Premier Juge (p. 230-234), etc.
O
n
joint
un feuillet dactylographié en partie autographe pour
Le Nombril
(1981), et un autre f. dactyl. (paginé 43) avec additions
et corrections autographes. Plus 2 l.a. (minutes, dont une incomplète) et 1 p.s., et divers documents : un exemplaire de
La Rose bleue
d’Yvon, avec envoi a.s. à Anouilh, 1972, et 5 lettres à lui adressées.
Reproduction page 2
8.
Guillaume APOLLINAIRE
(1880-1918). L.A.S. « Guillaume », Nîmes 17 décembre 1914, à
L
ou
, Louise de Coligny-
Châtillon ; 2 pages in-4 à en-tête du
Grand Café
à Nîmes (infime manque marginal, petites fentes réparées). 2 000/2 500
B
elle
lettre
d
’
amour
à
L
ou
au
début
de
la
guerre
.
« Je viens mon Lou adoré de recevoir la lettre que tu as mise mardi soir à la poste […] elle est bien belle mon chéri, digne non seulement
de toi mais de nous. Le D
r
Robin ne se trompe point, tu écris merveilleusement. Je viens de lire les journaux italiens. La situation est
excellente pour nous. Les Serbes viennent de battre les Autrichiens.
Le Temps
que j’ai lu aussi parle même d’ouverture de paix faite
aux Serbes par les Autrichiens mais je n’ai pas vu trace de cela dans les journaux autrichiens. Toutefois Anglais et Français progressent
en France, les Serbes en Autriche, les Allemands ont un échec en Pologne, et un sous-marin anglais est entré dans les Dardanelles où
il a coulé un cuirassé turc. La parole de
J
offre
aux Alsaciens reconquis,
vous êtes Français pour toujours
est plus que rassurante dans la
bouche d’un tel homme. Donc, mon amour, confiance et courage. Ce matin, j’ai fait du trot
pour de bon
pour la première fois et pendant
plus d’une heure. Cela m’a donné mal au ventre, pas plus. On m’a dit qu’au début le cheval en tape-cul produisait cela. Pour le reste
aucun mal. Pourvu que ça dure. […] L’adjudant qui est un homme charmant bien élevé, mais
à cheval
c’est le mot sur la discipline, m’a
dit que pour la première fois que je faisais du trot ce n’était pas mal. En revenant, il m’a fallu panser le cheval, ce qui est embêtant. A
1 heure on nous a emmenés au loin dans la campagne, pour nous faire assister à du tir réel. C’est très émouvant.
Comme à la guerre
,
disent nos s/officiers qui reviennent du front,
comme à la guerre moins les risques
. Après 14 km à pied pendant lesquels je pensais à toi
qui aimes tant le footing, manœuvre du canon. En route, on chantait des chansons et chaque fois qu’une femme était signalée au loin,
on gueulait, c’est le cas de le dire :
Une pucelle à l’horizon
Tontaine
Une pucelle à l’horizon
Tonton
Et quand on passait près de la femelle, si elle était vieille, on ajoutait en chœur :
Mais ce n’était qu’une illusion
Tontaine
Mais ce n’était qu’une illusion
Tonton
Si elle était jeune, au contraire :
Ce n’était pas une illusion, etc.