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10

24.

Samuel BECKETT

(1906-1989). L.A.S. « Sam », 23 avril 1971, à « cher Jean » ; 1 page oblong in-12.

200/250

« Merci pour ce poème. Jusqu’aux ouïes dans les ennuis accumulés

in absentia.

Désolé que ça aille si mal pour vous. Appelez-moi un

de ces quatre […] Contre vent et marées courage ».

25.

Albert BÉGUIN

(1901-1957). L.A.S., Bâle 15 janvier 1938, [au poète Fernand

M

arc

] ; 1 page et demie in-8.

100/150

Il explique son retard : « travail, voyages, maladie, exode, etc. », et parle de son « ami “ inconnu” mais ancien, Jean de

B

osschère

 ». Il

félicite Marc de sa traduction de Kleist et de ses

Comptines

, « rencontre du langage des rondes enfantines avec une sorte de perception

cruelle, sanguinaire, sinistre, nocturne du monde. Les terreurs des plus méchants contes de fées semblent arrachées à cette lumière qui

d’ordinaire les rend inoffensives, inefficaces. Vous leur restituez leurs langues de vraies vipères en rompant l’enchantement où le sang

était suave à voir et le fiel exquis au palais »...

26.

Julien BENDA

(1867-1956).

M

anuscrit

autographe signé,

Introduction

à un article de Georges

S

orel

dans les

Cahiers

de la Quinzaine

, avec

annotations

autographes de Charles

P

éguy

, [1907] ; 9 pages in-fol. préparées pour l’impression.

250/300

Présentation de l’étude de Georges

S

orel

,

Les Préoccupations métaphysiques des physiciens modernes

, parue dans les

Cahiers de la

Quinzaine

(VIII, 16) en avril 1907.

L’« introduction » de Benda se divise en trois parties : I.

Des Correspondances

 ; II.

Des Correspondances logiques

 ; III.

Les phénomènes

naturels et les correspondances logiques

. Benda conclut : « Reconnue incapable de lois, la nature ne sera donc pas l’objet de la Science. Le

savant moderne a du moins appris où ne s’égarera plus son effort : sauf en quelques cas particuliers, il renonce à connaître la nature. Ce

qu’il cherche à connaître – &, par là, d’observateur il devient expérimentateur, “ouvrier”, montrera M. Sorel – c’est un monde extérieur

modifié par ses soins de manière à être capable de lois [...] Il abandonne la possession de la nature à l’artiste, au poète, à l’amant »...

Sur la première page,

P

éguy

a inscrit des indications destinées au typographe, pour la composition du texte et l’envoi des épreuves.

27.

Jacques BENOIST-MÉCHIN

(1901-1983).

M

anuscrit musical

autographe signé,

Le Dieu Mars, et le Dieu Amour

,

madrigal

, 1933 ; titre et 7 pages in-fol ; en cahier sous couverture de papier à motifs dorés et argentés.

120/150

M

adrigal

pour

chœur mixte

a

capella

du

futur

historien

, sur un poème de Pierre de

R

onsard

 : « Le Dieu Mars et le Dieu Amour

sont en campagne »… La partition est pour un chœur à quatre voix (soprano, alto, ténor et basse), avec accompagnement de piano. Le

manuscrit, très soigneusement noté à l’encre noire, avec les paroles à l’encre rouge, sur papier à 14 lignes, a servi pour la gravure de

l’édition chez Heugel en 1934 ; il est dédié en haut de la page de titre : « pour Madame Jacques Heugel ».

28.

Georges BERNANOS

(1888-1948). L.A.S., [Hyères 2 octobre 1935] à Robert de

S

aint

-J

ean

à la

Revue hebdomadaire

 ;

2 pages in-8, enveloppe.

300/400

Au sujet de la publication du

Journal d’un curé de campagne

dans

la Revue hebdomadaire

 : « Envoyez-moi les manuscrits à la Bayorre

par Hyères, Var. Comme je ne peux quitter mon lit que pour me traîner sur des béquilles – et encore au prix de vraies souffrances – je

n’échapperai pas cette fois à l’assaut des génies littéraires de 1933. Mais si la

Revue hebdomadaire

souhaitait faire bien les choses, elle

enverrait son rédacteur en chef chargé de ce précieux dépôt vers l’illustre écrivain qui se crève d’ennui. Malheureusement le conseil

d’administration goûterait peu cet excès de courtoisie… […] Je suis terriblement las de souffrir »…

O

n

joint

une belle photographie de Bernanos dans son jardin de La Bayorre en 1931, prise par Jean

T

enant

(in-4).

29.

Tristan BERNARD

(1866-1947).

M

anuscrit

autographe signé,

L’Homme fort

; 6 pages petit in-4 avec ratures et

corrections.

150/200

A

musant

conte

.

« Nous vous avons présenté l’autre jour l’homme-orchestre, celui qui fait une musique incessante, et ne parle jamais

que de ses pertes. Maintenant, voici un autre numéro. C’est le gagnant perpétuel, l’homme qui est plus fort que le jeu. […] Quand il

vous dit qu’il se porte bien, ça vous est égal. Mais, s’il vous raconte qu’il a gagné, on le hait. On le hait d’autant plus à ce moment-

là qu’il vous est, à l’ordinaire, sympathique. Aussi ne ressentons-nous pour l’homme fort aucun élan d’amitié. Seulement il nous en

impose. Nous avons pour lui de la considération. Cependant une assez longue expérience personnelle du chemin de fer nous a inclinés

à croire que, dans ce genre d’opérations, la science n’a pas un rôle absolument prépondérant. Mais nous tenons à écouter cet augure »…

30.

Jean BLANZAT

(1906-1977). 3 L.A.S. et 1 L.A., 1932-1934 et s.d., à Eugène

D

abit

 ; 7 pages in-4 ou in-8, une adresse.

250/300

Gonesse

. Il serait heureux de le connaître et discuter des points qui les séparent : « Je crois au reste que ces divergences sont plus

apparentes que profondes »… Puis, à propos de l’un de ses romans : « Je suis de votre avis et de celui de

G

uéhenno

. La culture multiplie

les individualités […], et

G

ide

l’a dit, s’instruire, progresser c’est réaliser ses dissemblances »…

Bel Air 2 août 1932

. « Comme je

comprends la plénitude de votre vie actuelle : le soleil, la mer, et les habitudes les plus simples, les plus immédiates. J’admire que

vous ayez tout de même la force de travailler. Moi, avec bien moins, avec seulement les arbres, le temps chaud, la suggestion de la vie

courante, je ne l’ai pas et je me demande si je pourrai l’avoir encore… […] En dépit de tous nos différends, dont la plupart sont à votre

honneur, en dépit de la rareté de nos rencontres, vous restez un témoin non récusable de toute ma vie »…

S.d.

Après sa visite, « les choses

sortent du quotidien pour prendre une signification plus grande. Vous êtes redoutable aux paresseux […] Vos paroles suscitent en nous