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Des archives de
Louis-Bernard GUYTON-MORVEAU
(1737-1816)
chimiste et industriel, conventionnel (Côte d’Or),
membre du Comité de Salut public,
chargé de nombreuses missions,
il s’occupa des manufactures d’armes et munitions, du système métrique,
des monnaies et assignats, de l’aérostation,
et organisa l’enseignement supérieur.
278.
Louis-Bernard GUYTON-MORVEAU
.
M
anuscrit
autographe,
5
e
bataillon de la Drôme
…, [septembre-octobre
1792] ; 2 pages et demie in-4.
250/300
Le 5
e
bataillon de la Drôme, en garnison au château de Joux et à Pontarlier, devait recevoir, par ordre du commissaire des guerres
S
ucy
,
des marchandises « en drap, tricot, cadis, toilrboutons, gibernes, sabres, caisses &c. », et 10 000 livres. Confirmation en fut donnée par
une lettre du ministre de la Guerre
S
ervan
, le 23 septembre, au conseil d’administration du bataillon : « Il annonce aussi 20 mille livres
d’avance »... Mais le bataillon « n’a rien reçu de ces marchandises, ni des 20 mille livres »... Une note d’une autre main résume la réponse
du ministre au lieutenant-colonel du bataillon : « il vient de donner les ordres les plus précis à l’administration de l’habillement des
troupes, de faire passer à l’adresse du bataillon les marchandises et effets nécessaires »...
279.
Louis-Bernard GUYTON-MORVEAU et Claude-Antoine PRIEUR de la Côte d’Or
(1763-1832, conventionnel
)
.
L.A. (brouillon) comme commissaires de la Convention Nationale, Blamont 27 octobre 1792, à leur collègue Jacques-Pierre
B
rissot
de
W
arville
; 10 pages in-fol., la première moitié par Prieur, la fin par Guyton (lég. mouill. sur le bord inférieur
des premiers ff.).
1 000/1 200
I
mportant
rapport
en
deux
parties
sur
la
ville
suisse
de
P
orrentruy
, écrit par Prieur et Guyton en mission aux frontières des
départements du Doubs, de l’Ain et du Jura. Prieur s’est chargé d’exposer la situation militaire, et Guyton la situation politique.
[
P
orrentruy
, siège des princes-évêques de Bâle, avait été pris et occupé par les troupes du général Custine à la fin d’avril 1792 ; le
25 mars 1793, le « pays de Porrentruy » sera annexé par la République française sous le nom de département du Mont Terrible.]
Ils adressent à Brissot le récit de leur journée à Porrentruy, afin qu’il en fasse part au Comité diplomatique, ou même à la Convention.
À leur arrivée le 25, les généraux
F
errier
et
F
alck
les attendaient, et Ferrier leur expliqua la situation sur de très bonnes cartes :
« lorsque la France le voudra ses ennemis ne pourront pas envahir son territoire par cette partie de ses frontières. Mais dans ce moment
le général Ferrier placé à Hessingue à une très grande proximité de Basle n’auroit pas à beaucoup près les moyens de résister à une
irruption des autrichiens qui passeroient le Rhin à Rhinfeld »... Ils soumettent à la considération du ministre leurs observations de
Ferrier, concernant son patriotisme, sa connaissance de la topographie du pays, son talent diplomatique, son éloquence, ses rapports
avec les troupes et sa dignité ; par ailleurs, ses défauts sont « peut-être une trop grande loquacité », et « une ambition d’avancement qui
paroit insatiable »... Cependant par « une bisarrerie singulière », Ferrier a moins de troupes que son inférieur Falck... Les commissaires
approuvent ses dispositions de défense, et son exaltation du patriotisme populaire des Bâlois, mais Ferrier serait mieux placé sous Biron
que sous
H
arambure
, un aristocrate qui « a mille moyens pour paralyser la meilleure volonté »... Ils recommandent aussi de retirer Falck
du pays : « Il nous paroit bien éloigné de ce degré de patriotisme si nécessaire aujourd’hui dans les chefs de l’armée [...]. Il est tout à fait
inhabile aux correspondances écrites aux négotiations délicates que la position du pays nécessite » ; enfin ils doutent de sa bonne foi, le
comparent à
L
uckner
, et déplorent que depuis son installation dans le pays, les aristocrates aient repris de l’ascendant... Le maintenir ici
risquerait « d’aigrir les patriotes de nos troupes et du pays de Porentruy qui finiroient immanquablement par se porter à des désordres,
ou à des violences qu’il est si difficile d’arrêter dans un pays en révolution »...
Abordant les « dispositions politiques » des habitants, Guyton expose que l’arbre de la Liberté planté à Porrentruy le 21 ne l’a pas
été par les troupes françaises, mais par les habitants eux-mêmes dont une délégation a remis aux commissaires une pétition pour la
Convention nationale, en vue d’« obtenir la protection de la France à l’effet de pouvoir délibérer librement sur leurs interets communs »,
convoquer des états, former des assemblées populaires, « pour recouvrer leur Liberté et secouer le joug du Despotisme »... La visite de
la Régence, le lendemain, fut peu satisfaisante, et les commissaires estiment « que le sentiment de l’oppression est porté à un point
qui ne peut manquer d’amener une révolution parmi les patriotes [...]. On nous a même insinué que l’on ne differoit la destitution des
autorités actuellement existantes que jusqu’après notre départ et pour ne pas nous obliger d’en être témoins »... Guyton rend compte
de l’interrogatoire auquel ils ont soumis le commandant le plus ancien en grade de la garnison, concernant les événements du 21 : « il
croioit avoir tout fait en envoiant des patrouilles
pour disperser la populace
. Le 1
er
lieutenant colonel du 1
er
bataillon de la Corrèze eut
le courage de lui reprocher devant nous plusieurs propos qui prouvoient son attachement à l’ancien Régime », et cinq sous-officiers et
volontaires ont témoigné que le commandant « avoit menacé de la prison ceux qui chanteroient
Ça ira
et
Vive la nation, vive la Loi,
point de Roi
»... Ils ont ordonné sa suspension, et pour le remplacer, ont jeté les yeux sur son accusateur, le citoyen Delmas ; ils ont
requis le retrait de son bataillon afin de prévenir une quelconque manœuvre de la part d’Harambure... Enfin ils ont fait savoir « qu’une
nation puissante et généreuse ne feroit rien qui put être considéré comme infraction au traité en vertu duquel elle occupe pour sa sureté
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