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L
ettre
sur
sa grossesse
[elle est alors enceinte de son premier enfant, Jean-Chrysostome Dolto, le futur chanteur
C
arlos
(1943-2008),
qui naîtra le 20 février 1943]. Elle félicite son amie qui vient d’accoucher : « Nous sommes très heureux Boris [son mari Boris Dolto
(1899-1981) pionnier de la kinésithérapie] et moi de nous associer à votre joie et c’est bien chaleureusement que nous vous félicitons.
Je vous ai trouvée épatante quand vous êtes venue le soir dîner il y a quelques semaines, j’aimerais être moi aussi jusqu’à la fin aussi
vaillante que vous. Excusez-moi de ne pas aller vous rendre visite. Je suis professionnellement très occupée, d’autant plus que je prévois
quelques semaines d’arrêt complet »…
321.
Edmond DUBOIS
(1822-191) astronome et hydrographe. L.A.S., Poul-ar-Feuntun 18 juin 1886, à l’amiral
M
ouchez
; 4
pages in-8.
100/120
Il ne se fait pas illusion quant à son élection à l’Académie des sciences : « du moment que la section, soit d’astronomie soit de
navigation, qui veut bien me présenter, ne me met pas en 1
ère
ligne, je suis bien sûr de ne pas être nommé […] Tu me dis que tu penses
que pour la prochaine élection on me mettra en 1
ère
ligne,
espérons que tu seras bon prophète !
»… Il parle du pauvre Martinez qui n’a
plus le sens commun, puis du fils Charles de Mouchez qu’il a trouvé
très bien
, et un « charmant garçon […] cela fera un bon officier de
marine ! »…
O
n
joint
une l.a.s. de l’astronome Félix
T
isserand
à Mouchez (8 décembre 1885), au sujet de procès-verbaux de séances.
322.
Pierre-Samuel DUPONTDENEMOURS
(1739-1817) économiste et homme politique. L.A.S., Paris 29 nivôseXI (19 janvier
1803), à Auguste
B
ottée
(administrateur général des Poudres et Salpêtres)
; 2 pages in-4 (traces d’onglet).
1 000/1 500
I
ntéressante
lettre
sur
la
fabrique
de
poudre
à
canon
de
son
fils
É
leuthère
I
rénée
,
fondée
en
avril
1801
dans
le
D
elaware
,
marquant
le
début
de
l
’
installation
américaine
des
D
upont
de
N
emours
.
Dupont pose quelques questions concernant le nombre de pilons, mains de cuivre et paliers nécessaires à un moulin à pilons, puis
aborde le recrutement de la main-d’œuvre : « si vous ne trouvez pas mieux que Bonnevic, je suis d’avis que vous le prenniez comme
premier ouvrier si vous ne le croyez pas propre à être precisement chef. Vous lui accorderiez cent francs ou cinquante écus de plus
qu’aux autres. Quant à ces autres, s’ils ne veulent pas venir pour huit cent francs, il faudra bien leur en donner neuf et jusqu’à mille,
si cela est indispensable pour les déterminer. Supposé qu’ils fussent bons et surs, mon fils en prendrait jusqu’à cinq outre Bonnevic. Et
si vous trouviez un homme qui fut vraiment propre à être chef, tel qu’était Lecomte ou celui qui revenait d’Egypte, on lui donnerait
depuis dix-huit cent francs jusques à deux mille ou deux mille deux cent, ou même jusques à cent louis s’il avait une grande capacité. Il
faut leur observer que si l’entretien est plus cher en Amérique qu’en Europe, ce qui n’est même vrai que de la parure, la vie animale, les
subsistances y sont à meilleur marché, de meilleure qualité, plus abondantes : et c’est le point capital pour des ouvriers qui aiment mieux
le dîner que le luxe. Il faut qu’ils s’engagent au moins pour six ans et à ne pouvoir travailler ailleurs en Amérique. Je leur donnerai pour
l’engagement une gratification »… Suivent quelques détails sur l’entrée en vigueur des appointements, et le remboursement des frais du
voyage. Il faut leur dire « que ce n’est pas là comme à S
t
Domingue et que le séjour de la campagne est très sain dans les États-Unis »…
O
n
joint
une L.A.S. d’Auguste
B
ottée
à un camarade,
Paris
9 pluviôse XI (29 janvier 1803, à son en-tête et vignette), transmettant
cette lettre et des instructions supplémentaires : « Vous peserez et l’interet de l’ouvrier et celui du maître »…
323.
Gabrielle FLAMMARION, née
R
enaudot
(1877-1962) astronome et journaliste scientifique, collaboratrice et seconde
épouse (1919) de l’astronome Camille Flammarion (1842-1925).
M
anuscrit
autographe signé,
L’Étoile nouvelle de la
Constellation d’Hercule
, [1934] ; 9 pages in-8 (mouillure).
200/300
S
ur
la
découverte
d
’
une
étoile
durant
la
nuit
du
12
au
13
décembre
par
un
astronome
amateur
.
« Est-ce une naissance ? Est-ce
une mort ? Est-ce un simple accident dans la vie d’une étoile ? Personne au monde ne le sait. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’un
événement s’est produit dans le ciel. L’affaire ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier et peut même remonter à un passé très lointain pour
nos existences éphémères, passé qui se chiffre par tout le temps que la lumière a voyagé à travers l’espace pour venir nous raconter ce
drame stellaire ; dizaines d’années ou siècles pendant lesquels l’image lumineuse du phénomène s’est propagée dans le ciel, invisible,
inconnue, de toutes les générations qui se sont succédé sur la Terre jusqu’au jour de
l’apparition
». Un astronome amateur a découvert
cette étoile dans la nuit du 12 au 13 décembre. « Pour les astronomes, le Bureau central des télégrammes astronomiques joue un peu
le rôle de la sirène des pompiers. Dès qu’un phénomène digne d’intérêt se produit, les observateurs sont avertis. Télescopes, objectifs
photographiques, spectroscopes, photomètres sont dirigés vers le point du ciel indiqué »… Etc.
324.
Anna FREUD
(1895-1982) psychanalyste autrichienne naturalisée britannique, spécialiste de la psychanalyse des enfants ;
dernière fille de Sigmund et Martha Freud. L.A.S., 8 septembre 1954, à Paula
F
ichtl
; 3 pages in-4 ; en allemand. 500/600
I
ntéressante
lettre à
son ancienne gouvernante
,
sur
l
’
ouverture de
son nouveau
cabinet
et
ses années d
’
exil à
L
ondres
pendant
la
guerre
.
Elle vient d’écrire à Jula
W
eiss
et envoie la lettre à Maresfield Gardens afin qu’elle puisse la trouver à son arrivée… La maison
étant en chantier, elle explique qu’il n’est pas encore possible pour Paula d’y travailler ni d’y cuisiner : « En ce moment, je me réveille
chaque jour à 5 ou 6 heures du matin et je réfléchis à ce que je pourrais faire pour faciliter votre situation actuelle. Comme nous avions
eu tant de malheurs pendant 2 ans, j’avais pris la ferme résolution de ne plus jamais vous faire supporter à nouveau une telle chose.
Nous voilà maintenant revenues au même point qu’avant, et je m’en veux. J’ai tout simplement sous-estimé le coût de la peinture à
l’extérieur, sinon je ne l’aurais pas entreprise. Mais je le saurai à l’avenir »… Elle lui enjoint de ne pas perdre courage et de ne pas tomber
malade : « C’est le plus important. Vous devez penser aux malheurs que nous avons déjà surmontés : la guerre, Hitler et encore pire.
La maison n’a pas besoin d’être belle quand nous arriverons. Nous savons tous que ce n’est pas possible cette fois. La peinture a dû être
arrêtée à cause des nombreuses pluies ; les patients le comprendront aussi. […] À partir d’aujourd’hui, je n’ai plus que deux patients. Si
je peux faire quoi que ce soit pour adoucir votre situation actuelle, écrivez ou dites-le moi »…