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L
ettre
de
son
exil
après
le
retour
de
M
azarin
.
Étant retenue dans ses terres par une lettre de cachet du Roi, elle supplie le cardinal
de la laisser se retirer à Paris pour échapper aux agitations : « Le danger y est si grand qua leur mesme que je me donne lhonneur descrire
à Vostre Eminanse lon voit dunne des tours de ce chasto deux ou trois party fort proche disy et quy me donne une telle apreansion que
sela me fait supplier tres humblement Vostre E. de trouver bon que je me retire dans quelque monastere de Paris nestans pas en estat ny
mon fils de pouvoir aller plus loing »... Cette demande est une marque de son innocence : « je ne suis pas sy criminelle que mes ennemis
me veule faire passer dans vostre esprit puisque je desire passionement de maprocher de leurs majesté [...] quelque traitement que lon
mest fait je nay jamais changé un moment les santiment que jay toujours eu de faire quelque chose quy peut estre agreable a la reine »...
Elle ajoute que le désordre de sa lettre vient de son accablement et de « lefroy que font les pauvre jean quy ce sove dans la cour »… Elle
attend avec impatience les ordres du Cardinal, en espérant pouvoir obtenir de le voir et lui parler de ses affaires : « je suis acoutumée
a tant de maleurs que la perte du bien ne me parait moing que rien et sans la considerasion que je suis obligee davoir pour mon fils la
retraite que je vous demende serait peutestre pour toute ma vie ».
Ancienne collection Alfred
M
orrison
(2, II, p. 184).
342.
CHRESTIENNE DE FRANCE, duchesse de SAVOIE
(1606-1663) fille d’Henri IV et Marie de Médicis, elle épousa en
1619 Victor-Amédée I
er
de Savoie (1587-1637), et exerça la régence au nom de son fils le futur Charles-Emmanuel II. P.S.
« Chrestienne », Turin 1
er
janvier 1638 ; 1 page grand in-fol., trace de cachet cire.
500/600
I
ntéressant
document
en faveur de Jean
P
hilippin
« maistre juré es l’art de drapperie de leyne », citoyen de Genève. Il lui est accordé
les privilèges et franchises nécessaires à l’
installation
d
’
une
fabrique
de
draperies
à
C
hambéry
dans le but d’employer « une infinité
de personnes utilement, qui demeurerayent en oysiveté, outre que plusieurs des subjets de S.A.R. Monsieur mon filz cherchant le gain
font banqueroute a la S
te
Foy Apostolicque Romaine, en s’adonnant a telz Artz parmy les Hereticques, ce qu’ilz ne feroyent s’ilz etoient
occupez dans les estatz de Sadite Altesse »...
Ancienne collection
L
e
B
lanc
de
C
ernex
(
Bibliothèque d’un amateur savoyard
, 2
e
partie, 12 octobre 1999, n° 29).
343.
CHRISTINE DE SUÈDE
(1626-1689) Reine de Suède ; fille unique de Gustave II Adolphe, elle lui succéda en 1632, et
fit de sa cour un foyer d’humanisme, avant d’abdiquer en 1654. L.A.S. « Christine », [3 février 1652, à Pierre
C
hanut
] ; 5
pages in-4 avec ratures et corrections (quelques taches et petites déchirures marginales avec perte de quelques lettres, cote
d’inventaire notarial).
7 000/8 000
I
mportante
lettre
à
l
’
ambassadeur
de
F
rance
en
S
uède
,
grand
ami
de
C
hristine
auprès
de
qui
il
avait
introduit
D
escartes
,
lors
de
sa
négociation
en
faveur
de
la
R
eine
au
C
ongrès
de
L
übeck
en
faveur
d
’
une
paix
générale
du
N
ord
.
Elle est confuse des soins que Chanut prend pour l’obliger. « Jay si peu merité de vous les sentiments d’affection que vous me
tesmoingés que je confesse librement de vous estre redevable à un point quil me sera difficil de me degager des obligasions que je vous
ay. Vous demandes de moy la permission de retourner en France, et vous prenes la peine d’emploier leloquance de vostre bel esprit, pour
obtenir de moy ce qui nest pas en mon pouvoir de vous octroier, vous prenes plaisir de me faire croire que vostre liberté est entre [mes]
mains, touttes ces belles galanteries font voir la delicatesse et la bauté de vostre esprit, mais elle ne sauroit me rendre vaine, et je vous
asseure que je nabuseres jamais de vos civilités. […] je say comment je dois user du pouvoir que le Roy ma donné sur vous, je nignore
pas que je dois remettre entierement entre ses mains le droit quil a voulu partager avec moy, cest pourquoy Monsieur que je me repoze
sur les ordres que vous aures receus de luy, cet a luy de disposer de vostre employ comme il le jugera bon, toutefois jespere de son
amitié, quil mestera en consideration ce mesmoire », et ce sera à lui « de juger de laffaire du traitté »… Elle lui a déjà dit son sentiment
sur leur réponse : « jugés vous-mesme se que vostre a[ffaire] poura ou nuire ou profiter a ceste negotiasion » ; qu’il consulte le sieur
S
alvius
[son ancien chancelier, présent aux négociations d’Osnabrück en 1643] : « apres cela, consideres si je ne seroit arester le cours
du traitté dalience que vous aves ensemble entre les mains si vous quittes le poste […] Je serois faché que la gloire de ces deux ouvrages
fust a un austre qua vous et je ne vouldrois devoir a personne qua vous la satisfaction qui men reviendra. Donc je vois bien que vous
aves peu desperence pour la paix. Moy mesme je n’en ay aussi guere. Neamoins nous avons rompu la glace et il faut achever ce quest
commencé et remestre lissiue entre les mains du ciel quoy quil en arive jespere que nous joueron si bien nostre personnage que nous
ny perderon rien »... Elle lui propose d’aller « faire un tour en France », et de faire un rapport à la Cour de tout ce qui s’est passé dans
les traités d’alliance, et de revenir à temps. « Mais je crains quil y auroit trop de temps perdu […] jay tan de confience en vostre affection
et en vostre prudence que je suis certaine lune vous empechera de manquer et autre a me prejudicier ». Salvius aura bientôt « toutte les
ordres naisessaires pour la conclusion de l’alience on y travaille apres si tot que cela cera fait je luy envoierois les expeditions »… Elle le
prie de l’avertir de la résolution qu’il aura prise… « Je say bien quil me sera dificile de recompenser vos merites mais aumoins permettes
que je vous face conoistre la moindre partie de ma reconoissence afin que vous puisies juger de sa grandeur, en quell lieu ou labsence
vous esloingera. Je me souviendrois tousjours des obligations que je vous ay et je rechergerois tousjours avec soin les occasions pour
maquitter envers vous Je vous souhaitte de tout mon cœur une fortune digne de vostre merite. Si cela dependoit de ma volonté elle sera
aussi grande quest vostre vertu »…
344.
COLONIES
. 8 imprimés, 1794-1811 (plus un incomplet) ; in-8.
70/80
Bulletins des lois concernant les troupes qui ont reconquis une partie de la Guadeloupe, les colons des Isles-du-Vent qui ont repoussé
le fédéralisme et le royalisme, les déportés et réfugiés des îles du Vent et sous le Vent, le mode d’envoi des fonds destinés aux colonies
(avec tableau), Saint-Domingue, l’organisation du Tribunal révolutionnaire, etc.
O
n
joint
25 documents concernant Jean Dupuy (1762-
1823), ancien colon propriétaire à Saint-Domingue et à la Tortue, et sa succession.
Histoire