Previous Page  73 / 174 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 73 / 174 Next Page
Page Background

134. LISZT (Franz). L

ETTRE

AUTOGRAPHE

SIGNÉE

À

H

ECTOR

B

ERLIOZ

, datée

Weimar, 8 décembre

[18]

59.

2 pages in-8 (200 x 127 mm), sous

chemise demi-maroquin rouge moderne.

2 000 / 3 000 €

M

ALGRÉ

LE

SOUTIEN

DE

B

ERLIOZ

,

SA

CANDIDATURE

À

L

’I

NSTITUT

EST REFUSÉE

.

Fin octobre 1859, Liszt présente sa candidature à l’Institut

comme membre correspondant. Malgré l’indéfectible

soutien de Berlioz, Liszt n’est pas élu.

Je te suis très sincèrement reconnaissant

,

cher Berlioz de

la cordiale sympathie que tu m’as prouvé

[sic],

une fois de

plus

[...]

Le mauvais tour que d’autres m’ont joué dès la

première séance, n’a pas de quoi me surprendre

[...]

Cependant je ne saurai cesser de croire que ma prétention

à faire partie, un jour ou l’autre de l’illustre corps, est

suffisamment fondée en raison, je te prie d’avoir

l’obligeance de me prévenir quand l’occasion de me

présenter à nouveau se trouvera, car il se pourrait que le

décès de tel ou tel membre correspondant me restât

inconnu

[...]. Il termine en le priant de remercier Halévy

[le compositeur, qui avait voté pour lui]

de sa bienveillance

à

[son]

égard

.

Berlioz,

Correspondance générale,

éd. P. Citron, t. VI, p. 81.

71

135. LISZT (Franz). L

ETTRE AUTOGRAPHE

SIGNÉE À

H

ECTOR

B

ERLIOZ

, datée

3 janvier 1849

, 6 pages in-8 (205 x 129 mm),

sous chemise demi-maroquin rouge moderne.

4 000 / 6 000 €

L

ONGUE ET SUPERBE LETTRE À

B

ERLIOZ ÉVOQUANT SA FERVENTE ADMIRATION POUR

W

AGNER ET LES TURBULENCES DE SA VIE AMOUREUSE

.

Écrite de Weimar, où Liszt est maître de chapelle du théâtre de la cour grand-ducale depuis près d’un an, cette lettre est un précieux

témoignage de l’amitié et du culte qu’il voue à Wagner. Il annonce à Berlioz, qu’il a laissé sans nouvelles depuis longtemps, qu’il

dirigera prochainement

Tannhäuser.

Il

lui recommande vivement

cette grande partition

et tout particulièrement l’ouverture qu’il a

récemment transcrite pour piano. Quelques semaines plus tard, le 16 février 1849, Liszt dirigera l’opéra de Wagner. Ce sera la

deuxième représentation de l’œuvre créée à Dresde le 19 octobre 1845.

Se dessine ici en filigrane la “propagande wagnérienne”, dont Liszt se fera le héraut le plus zélé, et s’affirme la filiation

Liszt-Berlioz-Wagner si féconde pour l’histoire de la musique.

Enfin, c’est à l’ami que Liszt confie les difficultés que rencontre son projet de mariage avec la princesse Carolyne

de Sayn-Wittgenstein, qu’il n’épousera finalement jamais.

Ta dernière lettre est venu

[sic]

me trouver au milieu des préoccupations les plus graves, des circonstances les plus troublées

[...]

ton

souvenir m’allait droit au cœur

.

Depuis 7 mois je n’ai point quitté Weymar, où je compte encore passer tout l’hiver

[…]

Le mois prochain

nous représenterons le dernier opéra de Wagner “Tannhäuser”. C’est une grande partition dont je te recommande en particulier

l’ouverture, où tu auras le plaisir de retrouver de ton bien, notamment dans les effets de violons en trémolos aigus. Somme toute, cette

ouverture est le morceau de musique qui m’a fait la plus forte impression depuis Prague

; et si tu as l’occasion de la faire exécuter à

quelque concert monstre de la République, je suis persuadé qu’elle ne manquera pas son effet. Il importe seulement de faire répéter

avec beaucoup de soin.

Il évoque ensuite

Alfonso et Estrella

de Schubert qu’il projette de mettre en scène et qui finalement ne sera représenté à Weimar qu’en

1854 :

le libretto est malheureusement de l’innocence la plus perfide, de l’ennui le plus suintant et le plus corrosif

[...]

tout l’ouvrage (en

3 longs actes) est écrit de ce beau style limpide et blond dont Mozart a donné de si complets modèles.

134