[On joint :]
[BERLIOZ (Hector)]. ERNST (Heinrich Wilhelm). L
ETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À
H
ECTOR
B
ERLIOZ
, avec
PORTÉES
DE MUSIQUE AUTOGRAPHES
, signée du monogramme
HWE
, datée mercredi
24 m. 1846
, 3 pages in-12 (202 x 131 mm),
sous chemise demi-maroquin rouge moderne.
AMUSANTE
LETTRE DANS
LAQUELLE
LE VIOLONISTE ALTERNE
PORTÉES
ET
ÉNIGMATIQUES
JEUX DE MOTS
.
Avec esprit le violoniste virtuose Heinrich Wilhelm Ernst (1812-1865) s’excuse pour le papier à lettre sur lequel il est contraint de
lui écrire :
il est de si mauvais goût que je ne serais pas fâché de l'user. Surtout ne cherchez aucune allusion dans la vignette qui se
trouve en tête ; c'est le sort qui en a décidé ainsi
[...] Puis il fait des calembours, qu'il souligne de musique autographe :
je me trouve
aussi dans la triste nécessité de vous demander pardon qu'il vous ait attiré tant de maux
[portée] !
Vous aussi grand poëte, vous
comprendrez que je me sois laissé entraîner par un sujet aussi séduisant et vous m'accorderez - mon violon, ce qui me ferait d'autant
plus de plaisir que par-don
[portée]
je l'ai
[portée].
Je suis prêt à vous donner l'explication de cet admirable calembourg
[sic] quand
vous voudrez. Il en vient enfin à l'objet même de sa lettre. Ne pouvant se rendre au dîner chez Haberbier, le pianiste, il prie Berlioz
de bien vouloir lui transmettre ses excuses. Il termine avec enjouement :
Tout à vous — c'est-à-dire à moitié puisque je suis aussi
tout à Madame Berlioz.
En post-scriptum, il s'explique sur sa signature abrégée :
Je n'écris pas mon nom en entier, de peur que
cette lettre ne tombe dans les mains de quelqu'un assez bête, pour la prendre pour bête.
À côté se trouve, indiquée de manière
mystérieuse, la date :
Mercredi 12 /24 m. 923/1846.
Après qu’Ernst ait joué
Harold en Italie
de Berlioz à plusieurs reprises sous la direction du compositeur, les deux musiciens gardèrent
d’étroites relations.
Berlioz,
Correspondance générale,
éd. P. Citron, t. IX.
Déchirure à la pliure centrale renforcée, léger manque de papier avec infime atteinte à une lettre.
129. BERLIOZ (Hector). À
TRAVERS
C
HANTS
.
Paris, Michel Lévy, 1862
. In-12, demi-maroquin noir, dos à nerfs,
fleurons dorés entre les nerfs, non rogné, premier plat de la couverture conservé (
Reliure postérieure
).
500 / 800 €
É
DITION ORIGINALE
.
E
XEMPLAIRE DE
S
ELIGMANN
, accompagné d’un envoi autographe signé :
“
à mon ami Seligmann
Hector Berlioz
”
Hippolyte-Prosper Seligmann (1817-1882), violoncelliste et compositeur, fut un membre actif de la Société philarmonique qu’avait
créée Berlioz en 1849.
66
128. [BERLIOZ (Hector)]. — VIGNY (Alfred de). L
ETTRE AUTOGRAPHE
SIGNÉE
À
H
ECTOR
B
ERLIOZ
, datée
20 avril 1861.
3 pages in-8
(207 x 132 mm), sous chemise demi-maroquin noir moderne.
800 / 1 500 €
M
AGNIFIQUE
ET
IMPORTANTE
LETTRE
SUR
L
ES
T
ROYENS
,
ENTIÈREMENT
INÉDITE
,
RÉUNISSANT DEUX DES
PLUS GRANDS NOMS DU
ROMANTISME
.
C’est en septembre 1833 que Berlioz et Vigny se lient d’amitié. En mai 1834,
Berlioz écrit à Liszt : “de Vigny viendra-t-il ? Il a quelque chose de doux et
d’affectueux dans l’esprit qui me charme toujours, mais qui me serait
nécessaire aujourd’hui”. Berlioz et Vigny avaient eu un projet de collaboration
qui ne vit jamais le jour.
Les Troyens
seront représentés pour la première fois en 1863, sans succès.
Berlioz, auteur de la musique et des textes, invite Vigny à une lecture privée
de son livret.
Hélas, Vigny ne peut accepter cette
gracieuse invitation
reçue le matin même :
je n’ai pas le temps d’ajourner moi-même, quelques personnes invitées chez
moi pour ce soir depuis huit jours.
Il ajoute ces lignes étonnantes :
La
première fois que je composerai la musique d’un Opéra soyez bien sûr que je
m’enfermerai avec vous un matin pour en deviser à loisir, considérant que le
Duo en toute chose est la perfection même pour l’échange des idées et des
sentiments. Lorsqu’il se trouve trois personnes réunies, je trouve l’assemblée
trop tumultueuse.
Mais,
j’aurais bien aimé entendre parler vos Troyens en
beaux vers avant le soir où ils passeront en belle musique. Mais il était écrit
que cela ne me serait pas donné encore comme consolation de bien des
ennuis
.
Traces de pliures.
128