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JEAN COCTEAU
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COCTEAU JEAN
L.A.S. « Jean
», Palais-Royal 20 janvier 1956, à « Mon voisin
très chéri
» Emmanuel BERL
; 2 pages in-4 très remplies,
enveloppe.
500 / 600 €
Longue lettre sur l’Académie française et la candidature de
l’historien Jacques Chastenet
. De nombreux incises et commentaires
sont ajoutés en marge, ou tête-bêche, tout autour de la lettre.
«
Je ne sais pas encore si je recevrai CHASTENET sous la coupole
académique mais je le recevrai sous la tienne (puisque tu plafonnes
sur ma tête au Palais Royal)
et je le recevrai à contre poil de mon
amour des exactitudes profondes
. Je ne lui reproche rien en ce qui me
concerne, sauf une dédicace contredite par les textes (son Fallières).
Une fois de plus ma longue croisade contre l’intellectualisme dont la
France crève est prise pour grâce et sauts périlleux. Ceci entraîne une
motte de lieux communs à droite et à gauche […] L’académie m’était le
seul lieu d’asile possible. […] Je reproche à ton copain de ne peindre
que le dessus. Par contre je préfère les historiens et les ducs et les
ambassadeurs au dadais de la littérature contemporaine
»… Il note ce
quatrain
: « Qui chaste naît
/ Parfois le reste
/ S’il ne sa veste
/ Nous
retournait. Bref livres trop chastes. Ne pas confondre avec livres trop
purs
»… Il recommande de ne pas montrer cette lettre
: «
La bombe
de mon journal ne doit éclater qu’après ma mort. La terre est une
mauvaise farce et l’espace temps un mensonge dont nous sommes
les dupes. Mais si on ne se suicide pas, il faut essayer de prendre
cette farce au sérieux. Je cherche autour de moi un homme qui
sans être dupe rendrait la justice sous un chêne. Il est probable que
les seuls historiens dignes de ce nom en France sont Michelet et
Alexandre Dumas
»… Etc.
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COCTEAU JEAN
Paraprosodies précédées de 7 Dialogues
(Monaco,
Éditions du Rocher, 1958)
; in-8 en hauteur, broché,
couverture rempliée illustrée d’un motif décoratif de Jean
Cocteau imprimé en rouge.
500 / 600 €
Édition originale,
sur papier d’édition, avec une correction autographe
à la page 17.
Envoi
autographe signé à Jean MARAIS, au stylo bille bleu sur le
faux-titre
: «
à mon Jeannot avec toute ma tristesse et ma tendresse
Jean 1958
».
[Jean Cocteau fait allusion à un événement douloureux survenu dans
la vie de l’acteur, au moment où il débutait les représentations de
la pièce
Deux sur la balançoire
de William Gibson, mise en scène
par Luchino Visconti au Théâtre des Ambassadeurs
: son frère était
en effet tombé malade, et n’avait plus que quelques mois à vivre.]