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les collections aristophil

130

COCTEAU JEAN

Clair-obscur. Poèmes

(Monaco, Éditions du Rocher, 1954)

;

in-8, broché.

800 / 1 000 €

Édition originale, un des 60 exemplaires sur pur fil Lafuma

(hors

commerce, n° H.C. LII).

Envoi autographe signé à Jean Marais

, au stylo-bille bleu sur le

faux-titre

: « Mon Jeannot tout ce qui est à moi est à toi. Tout ce qui

sort de moi, s’élance vers toi. Je t’embrasse Jean 1954

».

131

COCTEAU JEAN

MANUSCRIT autographe signé « Jean

», [1954]

; 1 page et

demie grand in-fol. (260 x 460 mm) à l’encre noire, sur deux

feuillets, signé au dos du 1

er

feuillet, avec cette indication au

verso du 2

e

feuillet

: « Pour le disque

».

500 / 600 €

Réflexions sur l’inspiration poétique

.

Ce texte était destiné à accompagner la sortie du disque vinyle 25 cm

Poèmes de Jean Cocteau dits par l’auteur

, édité par Pathé-Marconi

en 1954. Cocteau y lisait plusieurs de ses œuvres, dont

L’Ange

Heurtebise

, un poème sur Manolete et des extraits de son théâtre.

«

Il ne suffit pas d’avoir une idée. Encore faut-il que cette idée nous

aie – nous occupe – nous hante – nous devienne insupportable et

encombrante pour que nous l’expulsions et qu’elle se mettre à vivre

d’une existence qui lui soit propre

». Le rôle du poète est «

d’ordre

moral […] Écrire, en ce qui concerne le poète, c’est changer de la nuit

en lumière. C’est en quelque sorte mettre de la nuit en plein jour.

Rien n’est plus complexe ni plus mystérieux que ce travail. […] Somme

toute notre métier (et PICASSO me disait

: Le métier c’est ce qui ne

s’apprend pas) notre métier est un métier d’archéologue. Puisqu’il

ne faudrait pas dire inspiration mais expiration – que nos œuvres

préexistent et que notre entreprise est de fouiller notre âme

». Le

cinématographe et le disque, par leur grand tirage, multiplient pour

le poète «

les chances de toucher quelques personnes que le poète

ne rencontrait pas jadis ou rencontrait à la longue et après sa mort.

La lutte que mène le poète de son vivant est un paradoxe car il est

posthume. La France a toujours tué ses poètes. La liste est longue de

ses victimes. Et c’est une bonne chose. Un poète doit mourir plusieurs

fois avant de vivre. En vérité, c’est lorsque le poète est mort qu’il vit

et s’il vit il est toujours un peu mort. C’est pourquoi sa lutte est si

rude. L’œuvre qui le mange et qui veut se débarrasser de lui est la

plus forte. Elle exige l’aide d’un plus faible et elle le méprise

»… Etc.