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JEAN COCTEAU

132

COCTEAU JEAN

MANUSCRIT autographe signé « Jean Cocteau

»,

Un Conte

vrai

, [1954]

; 4 pages in-4 au stylo-bille bleu avec ratures et

corrections.

1 000 / 1 500 €

Ce conte bref a paru en janvier 1955 dans le magazine

Amis des bêtes

,

précédé du chapeau «

Un conte vrai

, inédit de Jean Cocteau

». Il a

été intégré dans le troisième tome du journal de Cocteau,

Le Passé

défini

, et repris dans l’édition de la Pléiade des

Œuvres romanesques

complètes

sous le titre

La Chatte de M.

X

.

Bien que s’adressant au large public des « Amis de bêtes

», Cocteau

ne verse pourtant pas un instant dans la mièvrerie, et s’amuse à

prendre ses lecteurs à rebrousse-poil

: « Il est juste, malgré le désir

que j’avais d’écrire quelque texte aimable, que je note cette histoire

pour les amis des bêtes et qu’une fois de plus elle leur prouve la

terrible violence qui se cache sous les fourrures les plus douces

».

Le conte relate l’aventure de M. X., un homme sans histoire qui mène

une vie tranquille et solitaire en compagnie de son adorable chatte,

« ni siamoise, ni persane, ni rien d’autre apte à obtenir une médaille

sauf si le tribunal estime que la grâce, la propreté, la décence, la

patte de velours méritent de l’emporter sur les certificats de haute

noblesse ». Celle-ci est sa seule compagnie, son seul amour… « M. X.

était fou de sa chatte et la chatte semblait lui rendre son amour, ne

le quittant jamais, dormant près de son oreiller, ne mangeant que s’il

avait préparé sa nourriture et ronronnant du matin au soir sur son

épaule

». M.

X ayant reçu une dépêche lui annonçant la mort d’un

parent, il explique à sa chatte qu’il doit l’abandonner quelques jours.

Voici le spectacle que les voisins découvriront peu après

: « M.

X.

était couché dans son lit, la chatte accrochée à sa gorge. Cette gorge

ouverte, labourée par les griffes ruisselait encore de sang. Les mains de

l’homme n’avaient même pas cherché à le défendre. Elles pendaient

sur les linges. Nul n’aurait osé approcher la touffe monstrueuse qui,

on en était sûr, mourrait sur sa victime, ne bougerait plus de là. Et

ce qui rendait le spectacle insupportable c’était la certitude que la

chatte jalouse avait joué une scène de charme et avait laissé l’infidèle

[se] mettre au lit

».

Provenance

: Carole WEISWEILLER.

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COCTEAU JEAN

Discours de réception de M. Jean Cocteau à l’Académie

Française et réponse de M. André Maurois

(Paris,

Gallimard, 1955)

; in-8, broché, non coupé.

500 / 600 €

Édition originale sur papier d’édition, exemplaire de presse marqué

SP sur la couverture.

Envoi autographe signé à Jean Marais

, au stylo bille bleu sur la

page de faux-titre

: «

à mon Jeannot de toujours Jean

».