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les collections aristophil

LITTÉRATURE

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BLOY (Léon)

Carnet autographe.

[Paris ?], 1877-1907.

In-12 (16,5 x 10 cm), basane souple vert d’eau, filet doré en

encadrement sur les plats, dos lisse (reliure de l’époque).

4 000 / 6 000 €

35 p. et, à la fin du carnet tête-bêche, 11 p., 14 ff. bl., 9 p., 3 ff. bl., 2 p.

Précieux carnet autographe rassemblant des notes et projets

littéraires

. Il se compose des textes suivants :

- Minute d’une lettre de février 1877 à Paul Bourget et brouillon d’une

lettre au même Bourget, à la

« veille du dimanche de la Passion »

,

[24] mars 1877 :

« Les vrais poètes ont leur destinée commune qui est

de souffrir. Ils ont aussi leur destinée particulière qui est de souffrir

dans l’horreur, ou de souffrir dans l’adoration. Haine ou amour,

brasier de Dieu ou brasier du Dyable, il faut brûler ».

-

Le Crucifix de Charles-Quint

, poème en prose en 5 parties dont le

texte a été publié dans le Cahier de l’Herne consacré à Léon Bloy,

1998.

- Copie calligraphiée du poème

Le Soleil

de Barbey d’Aurevilly.

- Notes de lecture d’œuvres de Jean Richepin, Edmond de

Goncourt (

Chérie

), Le Beau (

Histoire du Bas Empire

), etc.

- Notes et pensées pour

Le Désespéré

, paru en 1887 sans grand

écho. Certaines notes sont rayées au crayon rouge :

« La Pauvreté

- c’est Marchenoir surtout qui parle. Conversations à la brasserie

Huysmans et moi. - Pour la femme, le paradis, c’est son vagin,

c’est-à-dire la plus parfaite possession d’elle. C’est sa conception

théologique et cette conception est profondément vraie. - Le

catholicisme meurt épuisé comme font les grandes races. Il n’y a

plus de rêve. »

- Projets d’articles : Le droit de tout dire en cette fin de siècle, Louise

Michel (La Vierge aux pauvres), L’âme du lecteur (Stendhal.

Lamiel

).

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BLOY (Léon)

Manuscrit autographe de son

Journal d’enfance et de jeunesse.

1861-1866.

2 cahiers in-fol. (32 x 20, 5 cm), plats cartonnés, dos lisses, demi-toile

verte pour le premier et demi-percaline prune pour le second.

3 000 / 5 000 €

184 p. sur 92 ff. in-folio et 5 becquets in-12 ; 81 p. sur 41 ff. in-folio.

Précieux manuscrit inédit du premier journal tenu par Léon Bloy à

l’adolescence,

de ses 14 à ses 20 ans.

Le journal est illustré de quelques dessins à la plume dans le texte du 1er

registre et de quelques croquis sur la contregarde du 2

e

registre.

Ce témoignage exceptionnel de la jeunesse de Bloy n’est connu que

très partiellement, par des extraits publiés en 1925- 1926 dans les

Cahiers

Léon Bloy

, puis dans quelques études, mais la majeure partie de ce

Journal est restée inédite. Ce journal fut tenu par Léon Bloy, avec de

nombreuses interruptions, jusqu’aux premières années de son arrivée à

Paris ; il fut interrompu définitivement le 16 novembre 1866. Le premier

cahier (1

er

janvier 1861-31 mars 1862) renferme plusieurs lettres ou pièces,

la plupart collées aux feuillets : un portrait de son père dessiné par Léon

le 10 février 1861 ; une L. A. S. de Léon à son frère Paul, une de Paul

à Léon, et une de F. Frenet à Léon ; une minute de lettre de Léon à

un oncle maternel, et le canevas d’un premier acte de drame. Le jeune

garçon décrit minutieusement sa vie quotidienne, au sein de sa famille,

dans lamaison de Fenestreau, en particulier son étude assidue du dessin

industriel et architectural, et ses lectures (des feuilletons, les romans de

Fenimore Cooper,

Le Marquis de Létorière

d’Eugène Sue). Le journal

nous donne une idée des sociabilités dans ces années : le 27 octobre

1866, il relate une soirée passée chez Victor Lalotte en compagnie de

Georges Landry où il fait une lecture de Victor Hugo :

« Nous nous

sommes occupés de poésie comme toujours. J’avais apporté selon

ma promesse les “Châtiments” j’en ai lu tout haut les plus remarquables

endroits. En conscience, je crois que ce genre de divertissement est

pour des jeunes gens, le plus innocent qui se puisse imaginer & même

le plus sain. »

Émouvant journal de jeunesse.

Provenance :

Vente Paris, de Maigret, 15 mai 2013, n° 157.

Bibliographie :

Léon Bloy, Cat. de l’exposition à la Galerie Jean Loize, 1952, n° 171.

Dos manquant à un des cahiers, faiblesses au brochage, coins

émoussés, petites rousseurs éparses.

- Notes de critique, sévère pour Zola :

« Impossible de trouver un

seul caractère. Cet homme sortira de la vie à tâtons ».

- Liste de livres à acheter : le dictionnaire de Du Cange, des vies

des saints, Balzac.

- Lettres reçues au Danemark (février-mars 1891). Citations et

pensées, comme celle-ci, notée à l’encre rouge :

« La Rédemption

ne peut être accomplie que par des salopes & des assassins ; mais

la France, ostensiblement désignée pour procurer ces libérateurs,

n’est pas encore devenue tout à fait assez cochonne pour sauver

le monde ».

En retournant le carnet, Bloy a noté une liste de noms

avec adresses, des « objets à acheter » et s’en est servi de livre de

comptes (sommes reçues en 1888).

Important carnet de travail autographe.

Provenance :

Vente Paris, 15 mai 2013, n° 174.

Bibliographie :

Léon Bloy, Cat. de l’exposition à la Galerie Jean Loize, 1952, n° 180.

Coins émoussés, petits frottements sur les plats et le dos, quelques

mouillures en marge sur les premiers feuillets, un feuillet détaché.

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BLOY (Léon)

Manuscrit autographe signé pour

Le Sang du pauvre.

[c. 1909].

41 ff. in-4 (27,5 x 21,5 cm) écrits au recto et 1 p. petit in-4.

4 000 / 6 000 €

Important manuscrit complet, ayant servi à l’impression de la première

édition,

parue en novembre 1909 chez Juven. Le manuscrit, mis au net, a

été préparé avec soin par Léon Bloy. Il porte de nombreuses indications

typographiques. Il est daté à la fin :

« Fête de l’Annonciation, 25 mars

1909 »

. On relève quelques ratures et corrections et des additions

marginales. La dédicace (

« à tous les riches »

) et l’épigraphe tirée du

Panégyrique de saint Paul de Bossuet, prévues pour le faux-titre, ont été

raturées, et remplacées par une dédicace

« À ma fille aînée Véronique »

,

datée de

« Paris-Montmartre, fête du Précieux Sang [4 juillet] 1909 »

,

rédigée sur un petit feuillet supplémentaire. L’ouvrage est une âpre

dénonciation de la société régie par les lois du capital :

« Le Sang du

Pauvre, c’est l’Argent. On en vit & on enmeurt depuis les siècles. Il résume

expressivement toute souffrance. Il est la Gloire, il est la Puissance. Il est

la Justice & l’Injustice. Il est la Torture & la Volupté. Il est exécrable &

adorable, symbole flagrant et ruisselant du Christ Sauveur, in quo omnia

constant. Le sang du riche est un pus fétide extravasé par les ulcères de

Caïn

. » Le manuscrit comprend : L’Hallali (pour servir de préface) (texte

imprimé collé avec corrections autographes provenant de

Mon Journal

) ;

Le Sang du Pauvre ; I La Carte future ; II La Croix de misère ; III Le Festin ;

IV L’Embarquement pour Cythère ; V Le Désir des pauvres ; VI Le Verre

d’eau ; VII Les amis de Job ; VIII Les Prêtres mondains ; IX Ceux qui paient ;

X La Cassette de Pandore ; XI La Dérision homicide ; XII Jésus-Christ aux

Colonies (texte imprimé collé avec corrections autographes provenant de

Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne

) ; XIII Ceux qui ne veulent

rien savoir ; XIV Le petit Roi ; XV Les éternelles Ténèbres ; XVI Le Système

de la Sueur (Sweating system) ; XVII Le Commerce ; XVIII L’Avoué du Saint

Sépulcre ; XIX Les deux Cimetières ; Conclusion. Suit la Table.

Provenance :

Vente Paris, Maigret, 15 mai 2013, n° 238.

Traces de pliures, bords de feuillets effrangés, quelques petites sa-

lissures et fentes à la page de titre.

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