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les collections aristophil
LITTÉRATURE
476
BOSSUET (Jacques-Bénigne)
Manuscrit des
Lettres spirituelles de feu Mgr. Bossuet
evesque de Meaux.
[Meaux?], 5 avril 1734.
In-4 (23,6 x 18,3 mm), maroquin rouge, quadruple filet doré
en encadrement des plats, fleurons dorés aux angles, dos
à nerfs orné de caissons à triple filet avec fleurons centraux
en forme de soleil, tranches dorées, doublures et gardes
d’époque en papier gaufré polychrome à fond d’or et à
motifs d’insectes et d’oiseaux
(reliure du XVIII
e
siècle).
400 / 600 €
[5] ff., 370 p., [17] ff. Le portrait de Bossuet gravé par Devaux d’après
Rigaud, posthume, est monté en frontispice. Titre polychrome
calligraphié dans un encadrement de filets torsadés (f. 5).
Précieux exemplaire manuscrit des
Lettres spirituelles
, antérieur
à leur édition
. On n’en connaît qu’une quinzaine de copies
manuscrites. Bossuet consacrait une grande partie de son temps
à rédiger ses recommandations spirituelles à des femmes recluses
dans des couvents dont il se faisait le directeur d’âme. Il en écrivit
la plupart entre 1662 à 1703. Les
Lettres spirituelles
regroupent les
lettres de Bossuet à sœur Marie Cornuau qui rejoignit les Filles
de la Charité suite à son veuvage, puis le couvent de l’abbaye de
Torcy. Elle entretint avec l’évêque de Meaux une correspondance
suivie, de 1686 jusqu’à la mort de Bossuet en 1703. Marie Cornuau
mourut cinq ans après lui. Les lettres originales de Bossuet ont
disparu. Seules demeurent des copies, dont seules quinze auraient
été rédigées à l’époque, parmi lesquelles une copie réalisée par les
soins de Marie Cornuau et la présente copie du diacre de Meaux.
Les copies circulèrent jusqu’à leur publication par Dom Cathelinot
en 1746. Le présent recueil a été rédigé par un certain « Hattingais,
diacre du diocèse de Meaux », lequel a signé la dédicace à Mme
Trainel, commanditaire de la copie (f. 4 v). Un copiste anonyme a
copié le texte des lettres proprement dit (soit les 219 ff. centraux du
manuscrit). L’ensemble se compose des parties suivantes :
- 165 lettres recopiées de Bossuet à Mme Cornuau, datées de 1686
à 1703 (lettres numérotées 1 à 87 et 89 à 166) occupant les p. 1 à 349.
- Un commentaire avec diverses anecdotes sur Bossuet suivi d’un
poème religieux.
- Des extraits de lettres datées de 1692 à 1696, intitulés « Lettres de
M. de Meaux à une religieuse ».
- La relation de la maladie et de la mort de Bossuet.
- Une table des matières.
Bel exemplaire relié en maroquin du temps.
Provenance :
- Marquise de Trênel (dédicace).
- Vente Paris, Sotheby’s, 29 novembre 2007, n° 18.
Petits frottements sur les plats, les coins et le dos, menus défauts de
dorure en certains endroits.
sacré joli ramas de tricheurs… “gratuits” pas “payeurs” !… On leur a pas
secoué leur barouf, non plus, ni brûlé leurs chers manuscrits, oh ! que
non !… que non ! doublets !… Somme toute ils savent rien de rien…Là-
dessus publicité “tonnerre” !… et passez muscade !… les frelons tournent
drôlement les rois un moment donné de décadence… ça sera pas très
long qu’on couronne la première fausse bite planétaire !… »
(Ms n° 4,
correspondant aux p. 148-153 de l’édition de poche).
Version définitive du même passage (Cf.
D’un château l’autre,
édition Folio-Gallimard, pp.148-149) : « Norbert Loukoum, je le
fais exprès, ça l’emmerde, je lui parle exprès du cabanon !… Il y a
jamais été lui, pardi !… lui !… ni Achille [Gaston Gallimard] !… Malraux
non plus… Mauriac non plus… et le fœtus Tartre !… Et Larengon !…
[Aragon] la triolette aux cabinettes !… comme ça toute une clique
fins madrés !… l’élite “tourne-veste” !… qu’arrêtent pas de jouer les
effrayants !… “Cocorico Rideau de fer !”… superbazoukas !… bombes
à l’Ouest !… pétards d’Est !… […] et qui sont que des mous !… des
“retraités” de naissance… dès après le biberon, la nourrice un peu
langoureuse, le cher lycée […]. »
Bon état général de conservation, quelques taches claires en bord
supérieur, des bordures un peu accidentées, avec légères fentes.
Papier parfois un peu jauni mais non cassant.
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CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit)
Manuscrits pour le roman
D’un château l’autre.
131 pages in-4 (270 x 210) sur 130 feuillets de papier
machine « Navarre ».
3 500 / 7 000 €
Réunion de 5 fragments manuscrits de Céline pour son roman
D’un
château l’autre
(publié à Paris, chez Gallimard, en 1957), rédigés au
stylo à bille bleu, avec quelques indications au stylo à bille rouge.
L’ensemble représente environ 66 pages de l’édition de poche du
livre chez Folio-Gallimard (1973-2003).
Les feuillets, très corrigés, présentent une version primitive du texte, avec
d’abondantes variantes, lignes et mots biffés, modifications et reprises.
Détail des fragments :
1) 51 pages sur 50 ff. (1 f. recto-verso), chiffrées de 145 à 232 (dont 3
pages en copie carbone bleue, quelques sauts dans la numérotation),
la première page comportant le chiffre « 3 » au stylo rouge. Ce fragment
correspond aux pages 51 à 78 de l’édition de poche Gallimard.
2) 8 pages sur 8 ff., chiffrées de 247 à 252 (2 pages en bis et ter), la
première portant le chiffre « 6 », correspondant au chapitre des p. 87-88.
3) 10 pages sur 10 ff., chiffrées de 257 à 267, la première portant le
chiffre « 7 », correspondant aux p. 89-93.
4°) 7 pages sur 7 ff., chiffrées de 149 à 155, la première portant le
chiffre « 8 » en rouge, correspondant aux pages 148 à 153.
5°) 55 pages sur 55 feuillets, chiffrées de 1152 à 1225 (quelques sauts
dans la numérotation), la première page chiffrée « 31 » en rouge,
correspondant aux pages 403 à 427.
La numérotation des feuillets par Céline est parfois un peu aléatoire,
plusieurs feuillets pouvant porter le même numéro, présentant
généralement des versions proches du texte.
Important ensemble manuscrit de premier jet, avec une version
du texte très antérieure à la version définitive, comportant de très
nombreux passages inédits. L’ensemble correspond à environ un
sixième du roman de Céline.
De nombreux développements et digressions ont été supprimés
ou réduits, tandis que d’autres ont été développés. Le manuscrit
présente l’essentiel des intrigues et des faits relatés de la version
définitive. Certains noms propres sont avant leur modification,
comme Paulhan, qui deviendra « Norbert Loukoum », ou Sartre,
transformé en « Tartre » dans la version finale.
Le document nous permet de voir le travail stylistique de l’écrivain,
comme dans ce passage oùCéline règle ses comptes avec les principaux
écrivains de l’après-guerre :
« Le Paulhan, je le fais exprès, ça l’emmerde
que je lui parle exprès du cabanon. Il y a jamais été lui, pardi !…Malraux
non plus… Mauriac non plus… Claudel non plus… et le fœtus Sartre !… Y
a comme ça toute une clique de frimes qu’arrêtent pas de jouer les plus
que durs effrayants !… qui sont que des noms, des demoiselles, tout un
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CHAR (René)
Deux manuscrits autographes.
1975 et s. d.
In-8 à l’italienne (17 x 24,5 cm), demi-basane bleu nuit, dos lisse.
3 000 / 4 000 €
24 p. et 5 p., papier vergé, encre noire.
Précieux manuscrit autographe pour les recueils
Faire du chemin
avec…
et
Couloir aérien
. Ce manuscrit a les caractéristiques d’un
exemplaire de présent. Le premier est daté de 1975. Il a été composé
entre 1972 et 1975. Œuvre importante de la dernière période du
poète,
Faire du chemin avec…
traite des « utopies sanglantes du XX
e
siècle » et se caractérise par un ton très ferme et indigné. Il a été
publié en plaquette en 1976, puis fut repris dans
Fenêtres dormantes
et portes sur le toit
(Gallimard, 1979), de même que
Couloir aérien
.
Outre quelques rares variantes, le manuscrit de
Faire du chemin
avec…
contient ici deux textes non repris dans l’édition imprimée,
mais qui figuraient déjà dans
Chants de la Balandrane :
« Comme
le fer ses étincelles » et « Le Scarabée sauvé in extremis » (Pléiade, p.
562-563), le premier avec des variantes. Le texte de
Couloir aérien
est conforme à l’édition, à l’exception d’une phrase.
Beau manuscrit calligraphié.
Bibliographie :
Char,
Œuvres complètes,
Pléiade, p. 577-581.