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les collections aristophil
LITTÉRATURE
463
ARAGON (Louis)
Lettre autographe signée.
[c. 1923-1924].
1 p. sur 1 f. in-12 oblong (13,5 x 21,5 cm), papier à en-tête de
la sous-préfecture de Commercy.
400 / 600 €
Lettre autographe signée adressée à « Denise », certainement Denise
Lévy dont il fût très amoureux et qui lui inspira le personnage de
Bérénice pour son roman
Aurélien
. Denise Lévy, cousine de Simone
Kahn, première femme d’André Breton, épousa en secondes noces
Pierre Naville :
« Sans rire je vous ai déjà écrit plusieurs fois, mais
c’est peu que d’écrire une lettre il faut encore qu’elle parte. […]
Aujourd’hui imaginez-vous que je projette d’aller à Strasbourg.
Pour ça il faut quitter ma feuille et Commercy. Donc au reçu de ce
mot, et je dirai que vous êtes un ange, vous voulez bien m’envoyer
(Aragon sous-préfecture Commercy Meuse) un télégramme
m’invitant pour quelques jours à Strasbourg, télégramme destiné
aux yeux de ma famille, et me retenir dans un hôtel infecte
[sic]
mais bon marché une chambre pour quelques jours. »
Trace de pliure.
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BARBEY D’AUREVILLY (Jules)
Ensemble de 4 lettres autographes signées à Edgar Raoul-
Duval.
5 janvier-15 avril 1875.
In-8 (22,5 x 14, 2 cm), reliure janséniste, maroquin noir, dos
à nerfs, doublures de maroquin rouge avec filet doré en
encadrement, gardes de soie moirée grise
(Marius Michel).
2 800 / 4 000 €
8 p. in-8 (20,8 x 12,8 cm) à l’encre noire ou violette sur 4 doubles ff.
de papier vergé, une enveloppe autographe à l’encre violette, le tout
monté sur onglets sur des feuillets de vergé fort.
Bel ensemble de 4 lettres autographes signées, adressées à Edgar
Raoul-Duval
.
Ces lettres, relatives au scandale provoqué par la parution des
Diaboliques
, sont adressées au député Raoul-Duval dont l’intervention
en faveur de Barbey fut décisive. Issu d’une famille demagistrats, Edgar
Raoul-Duval (1832-1887) fut successivement substitut du procureur
impérial à Nantes, avocat général à Angers, à Bordeaux et à Nantes.
Familier des salons parisiens comme de ceux de Rouen, c’était un
intime de Gustave Flaubert, et son penchant pour la littérature l’amena
à prendre fait et cause pour Barbey lors de la saisie des
Diaboliques
.
La présente correspondance fait suite à la polémique provoquée par
la parution de l’ouvrage chez Dentu fin 1874 : la description terrifiante
des passions corruptrices dans lesquelles se complaisent les héros
de ces nouvelles scandalisa la société française conservatrice, qui
s’indigna de lire de telles perversions sous la plume d’un écrivain
monarchiste et catholique. Barbey fit amende honorable, un non-
lieu fut prononcé par le tribunal de la Seine le 21 janvier 1875. Mais
de nombreux exemplaires, qui avaient été saisis, furent détruits,
notamment les 480 exemplaires restant chez le brocheur, sur les
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BARBEY D’AUREVILLY (Jules)
Manuscrit autographe pour le
[Premier Memorandum,
1836-1838]
.
[Paris, Caen, 13 août 1836 – 6 avril 1838].
In-8 (20,2 x 13,8 cm) de [187] ff., basane acajou polie,
encadrement de filets dorés sur les plats, dos lisse orné de
motifs dorés, tranches cailloutées,
(reliure de l’époque).
5 000 / 8 000 €
Important manuscrit autographe, écrit à l’âge de dix-huit ans.
Barbey écrira six
Memoranda
(1835, 1836-1838, 1838-1839, 1856,
1858, 1864) ; celui-ci, daté de 1836, est le journal intime de sa
jeunesse, écrit au moment où il traverse une période difficile.
À plusieurs époques de sa vie, Barbey d’Aurevilly tiendra
ces journaux rédigés à l’intention de ses plus proches amis.
Paradoxalement, ils étaient destinés à être lus et même publiés.
Ce manuscrit, correspond au texte qui sera publié sous le titre de
Premier memorandum
, même s’il a été précédé, en 1835, d’un
« Memorandum ante primum », composé de deux textes publiés
indépendamment des
Memoranda
.
Parmi les
Memoranda
, les deux premiers ont une position
particulière. « Tout en effet désigne les textes de 1836-1839 comme
un corpus cohérent, nettement distinct des autres textes publiés
sous le même titre. Uniques
Memoranda
à ne pas avoir été publiés
du vivant de Barbey, ils retiennent l’attention par leur cohérence
chronologique d’abord : écrit du 13 août 1836 au 6 avril 1838, le
journal, abandonné quelque temps, est repris du 13 juin 1838 au 22
janvier 1839. » (Melmoux-Montaubin). Les deux suivants prendront
une forme plus proche du récit de voyage et le dernier celle d’un
récit autobiographique.
Ces journaux sont à mettre en relation avec l’œuvre littéraire de
Barbey d’Aurevilly : « Les
Memoranda
, étrange journal intime, […]
offrent un texte à peu près vierge, dont la lecture dispense quelques
étonnements. On y voit se mettre en place un roman personnel,
exclusivement composé autour de présences ou d’absences
féminines, en une comédie des sentiments dont les rôles principaux
se retrouvent dans l’ensemble de l’œuvre romanesque. » (Melmoux-
Montaubin). Les premiers
memoranda
correspondent d’ailleurs à la
période où Barbey fait son entrée en littérature.
Le présent volume a été écrit pour et à la demande de Maurice
Guérin. C’est à lui, d’ailleurs, que l’on doit le titre « Strange Book »
écrit sur la première page du manuscrit, comme l’indique une lettre
2 200 du tirage total. Il fallut attendre 1882 pour qu’une réédition
parût, chez Alphonse Lemerre. Dans les trois premières lettres,
situées au début de janvier 1875, l’auteur des
Diaboliques
cherche
des appuis politiques pour contrer la décision du parquet et obtenir
le non-lieu. On suit les manœuvres tentées auprès de membres du
gouvernement, et les incertitudes qui désespèrent Barbey. Dans la
lettre du 5 janvier 1875, Barbey remercie chaleureusement Raoul-
Duval pour son soutien :
« Vous avez été si parfaitement bon avec
moi, – et d’une bonté si distinguée – que je ne crains pas de vous
importuner. Je dois, sur la parole que vous a donnée le garde des
sceaux, mais je voudrai bien m’éveiller sur l’ordonnance de non-lieu
qui mettrait fin à une position indécise et à toutes mes anxiétés. »
La quatrième lettre écrite après l’issue heureuse de l’affaire, prend
une tonalité franchement littéraire : l’écrivain s’adresse non plus au
politicien influent mais au lecteur bienveillant et éclairé de son livre.
Un tirage sur chine du portrait de Barbey d’Aurevilly gravé par Rajon
(imp. A. Salmon) a été placé en frontispice.
Bel exemplaire en maroquin doublé de Marius Michel.
Reliure gauchie en tête, léger frottement à un coin, petits frottements
sur les charnières, quelques rousseurs.
de Barbey à Trébutien : « J’ai deux gros volumes de
Memoranda
,
écrits pour Guérin qu’ils ravissaient et sur lesquels il a écrit de sa
plus profonde rêverie ces deux mots anglais Strange Book! ».
Barbey d’Aurevilly indique lui-même l’attachement qu’il avait à
ces textes : « Saint Victor m’a enfin rendu mes Memoranda – mes
crachoirs d’or, comme il les appelle… Ce sont des fragments de
mon moi, des cheveux coupés sur la tête morte et inanimée du
passé, une chose finie et frappée du grand caractère d’une chose
finie. »
Le texte ne sera publié qu’en 1900, d’après la copie qu’en établira
son fidèle ami Trébutien ; les auteurs de l’édition La Pléiade, qui
connaissaient l’existence de ce manuscrit, puisqu’il avait réapparu
chez le libraire Marc Loliée, n’avaient pu en obtenir une copie au
moment de l’établissement du texte ; or il existe entre la copie de
Trébutien qui servit à l’édition et le manuscrit de Barbey des variantes
importantes dues à des suppressions volontaires de Trébutien.
Magnifique texte autobiographique.
Provenance :
Charles Hayoit (ex-libris).
Bibliographie :
Melmoux-Montaubin, Marie-Françoise.
Les Memoranda de
Jules Barbey d’Aurevilly : de la féminité comme apprentissage de
l’écriture
In :
Masculin / Féminin dans la poésie et les poétiques du
XIXI
e
siècle
. Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2002. Disponible
en ligne :
http://books.openedition.org/pul/6435.Reliure un peu frottée, plus particulièrement aux mors et aux coins.
Un f. légèrement découpé à un angle, avec petite atteinte au texte.
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