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93

les collections aristophil

LITTÉRATURE

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BEAUVOIR (Simone de)

Correspondance autographe signée

avec Bianca Bienenfeld.

1946-1982.

101 p. in-8 et in-4, papiers divers.

1 000 / 1 500 €

Très riche correspondance rassemblant 41

lettres adressées à Bianca Bienenfeld.

Cette correspondance, qui court sur près de

40 ans, repose sur une amitié intellectuelle

et éclaire les débats de l’époque, tout en

apportant également des informations d’ordre

privé, notamment sur la vie de Simone de

Beauvoir aux côtés de Jean-Paul Sartre.

Bianca Bienenfeld (1921-2011), juive d’origine

polonaise, avait dix-sept ans lorsqu’elle entra

dans la classe de philosophie de Simone

de Beauvoir, qui la remarqua pour son

intelligence. Peu à peu des relations intimes

se nouèrent entre les deux femmes, avant que

Bianca ne devienne également la maîtresse de

Sartre, âgé alors de trente-quatre ans. Les deux

philosophes constituaient ainsi un nouveau

« trio », comme celui qu’ils avaient formé avec

Olga Kosakiewicz. Sartre rompit brusquement

avec Bianca en février 1940, et Simone de

Beauvoir fit de même en octobre. Elle reprit

cependant après la guerre des relations avec

elle et les deux femmes restèrent en contact

jusqu’en 1982. Elle écrivit quelques années

avant la mort de Simone de Beauvoir :

« Il est

vrai que vous m’avez fait beaucoup de mal,

que j’ai beaucoup souffert par vous, que mon

équilibre mental a failli être détruit, que ma

vie entière en a été empoisonnée, mais il est

non moins vrai que sans vous je ne serais pas

devenue ce que je suis. Vous m’avez donné

d’abord la philosophie, et aussi une plus

large ouverture sur le monde, ouverture que

je n’aurais sans doute pas eue de moi-même.

Dès lors, le bien et le mal s’équilibrent. »

Ces lettres renseignent aussi sur les voyages

du couple Sarte-Beauvoir et leur regard sur la

politique des années 1950-1970, notamment la

guerred’Algérie. Elles apportent unéclairagede

première importance pour suivre la genèse du

Deuxième Sexe

, depuis son écriture jusqu’aux

réactions suscitées par sa parution. Simone de

Beauvoir se coupe de tout et se plonge dans le

travail :

« Je travaille vraiment du matin au soir,

le matin chez moi, l’après-midi chez Sartre, et

nous passons les soirées chez moi à boire des

jus de fruit, c’est te dire ! »

L’écriture lui réserve

toutefois des bonheurs :

« Mon livre sur la

femme m’amuse follement et je souhaite qu’il

amuse aussi les autres. C’est plein d’histoires

que j’ai prises dans des livres de psychiatrie […]

tu ne peux pas imaginer toutes les stupidités

que j’ai lues. »

Quelques rousseurs, traces de pliures.

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BEAUVOIR (Simone)

Manuscrit autographe.

[c. 1930].

11 p. ¼ sur 6 ff. petit in-fol. (30 x 19,5

cm), papier fin, encre bleue.

600 / 800 €

Précieux brouillon autographe. Il s’agit

d’un travail préparatoire à un écrit

autobiographique, datant de la fin des

années 1920. Simone de Beauvoir

entreprend et abandonne plusieurs projets

de même nature dans l’attente de l’éclosion,

entre 1956 et 1959, des

Mémoires d’une

jeune fille rangée.

Nos pages pourraient

s’inscrire dans le projet intitulé « Essais

sur la vie », que S. de Beauvoir mis en

chantier en 1927. Au début des années

1930, elle travailla aussi à un recueil de

nouvelles titré

Primauté du spirituel

,

qu’elle acheva en 1938 et proposa sous le

titre

Quand prime le spirituel

(l’œuvre fut

refusée tour à tour par Gallimard et par

Grasset). Ces pages analysent les rapports

entre une mère et sa fille sur le point de

se marier. Le promis porte le prénom

Robert (avec peut-être un parallèle avec

le « riche fiancé » de Beauvoir, son cousin

Jacques Champigneulles, qu’elle devait

épouser). Certains paragraphes traitent

de la souffrance de Robert, d’autres sont

consacrés à Hélène, personnage qui

semble reprendre les traits de la sœur

du même nom de Simone de Beauvoir.

Robert est repoussé par la narratrice, le

mariage est annulé. Quelques ratures et

ajouts interlinéraires.

Petit accroc marginal au premier feuillet,

traces de pliure centrale, papier bruni, pe-

tite tache sur un feuillet.

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BEAUVOIR (Simone de)

Ensemble se rapportant à l’ouvrage

Les Écrits de Simone de Beauvoir.

1976-1979.

2 cassettes audio et 9 CD

d’entretiens ; 11 ff. in-4 manuscrits

et dactylographiés se rapportant à

l’ouvrage. On joint un exemplaire

broché de l’ouvrage

Les Ecrits de

Simone de Beauvoir.

600 / 800 €

Ensemble de documents préparatoires à

l’ouvrage coordonné par Claude Francis

et Fernande Gontier rassemblant

Les Écrits

de Simone de Beauvoir

, paru aux Éditions

Gallimard en 1979. Ce volume est une sorte

de somme de l’engagement féministe

de Simone de Beauvoir. Des entretiens

sonores inédits pour préparer l’ouvrage

sont réunis sur 2 cassettes audio (et 2 CD) ;

ils contiennent les entretiens de Simone de

Beauvoir avec Claude Francis en 1976 (9

juin 1966 [pour 1976] et 22 juin 1976).

Ces enregistrements sont accompagnés :

- D’un ensemble de documents concernant

l’ouvrage avant sa publication : le contrat

original, 2 lettres dactylographiées des

éditions Gallimard adressées aux deux

éditrices (signées Robert Gallimard, datées

6 janvier 1978 et 30 mai 1980), 2 feuillets

autographes de Simone Beauvoir autorisant

Claude Francis à faire des photocopies et

copies de divers documents, un contrat

avec Einaudi. Quelques enveloppes

conservées.

- D’un exemplaire de l’édition des

Écrits

de Simone de Beauvoir.

Paris, Gallimard,

1979, in-8, broché, 614 p. [2] ff. Il est enrichi,

sur une garde, d’un envoi de Fernande

Gontier : « Très cordialement pour partir à

la découverte de ces textes. Marina (?), 22

février 1980 ».

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BENDA (Julien)

La Trahison des clercs.

[années 1920].

Grand in-4 (31 x 20,5 cm), reliure

janséniste, maroquin noir, dos à nerfs

orné, doublures de soie moirée noire,

étui

(Canape et Corriez).

600 / 800 €

159 ff. dactylographiés sur papier fin, avec

de nombreux ajouts manuscrits.

Précieux manuscrit de travail de

La

Trahison des clercs

, le grand chef-œuvre

de Julien Benda

paru en 1927 aux éditions

Grasset. En partie inédit, cemanuscrit révèle

les faits et autorités sur lesquels Benda

étaye son raisonnement. De nombreuses

notes de bas de page prévues par l’auteur

ne seront pas intégrées à la version publiée

(références à Joseph Bédier, Saint-

Évremond…). Le dactylogramme comporte

par ailleurs de nombreuses additions et

remaniements, parfois sous forme de

becquets manuscrits disposés et collés sur

les feuillets. L’ouvrage a connu un grand

succès critique, mais suscita les attaques de

la droite, en particulier de l’Action française

contre l’auteur. Benda bénéficia du soutien

inconditionnel de Jean Paulhan et devint

un pilier de la Nrf jusqu’en 1940. L’ouvrage

fut réédité en 1946 avec une longue préface

On joint :

7 CD d’entretiens de Simone Beauvoir

datant de 1985-1986.

Suite à son refus de faire imprimer le

Post-

scriptum au Deuxième sexe

, Beauvoir

accepte de laisser ses éditrices en publier

les textes à la suite de sa bibliographie

en préparation depuis 1975. Ces écrits

féministes comprennent de nombreuses

pièces originales, pour la première fois

publiés en livre, dont principalement les

deux premiers chapitres de

L’Invitée

, son

premier roman publié,

Brigitte Bardot

et le syndrome Lolita

, première édition

en langue française, essai qui parut en

anglais dans la revue

Esquire

en août 1959

et d’importants entretiens, tel celui donné

en janvier-février 1976 à John Gerassi. En

tout le volume rassemble 36 essais, dont

27 inédits, et huit textes traduits pour la

première fois en français. Les

Écrits

devaient

aussi comprendre la première édition de

Quand prime le spirituel

, ensemble de 5

nouvelles de jeunesse, rédigées dans le

même temps que

Départ

et

Le Combat

.

L’ouvrage paraîtra indépendamment.

Le volume broché a le dos insolé et un petit

accroc au premier plat.

dans laquelle il réaffirme la validité de son

ouvrage :

« Depuis vingt ans qu’a paru

l’ouvrage que je réédite aujourd’hui, la

thèse que j’y soutenais – à savoir que les

hommes dont la fonction est de défendre

les valeurs éternelles et désintéressées,

comme la justice et la raison, et que

j’appelle les clercs, ont trahi cette fonction

au profit d’intérêts pratiques – m’apparaît,

comme à maintes des personnes qui me

demandent cette réimpression, n’avoir rien

perdu de sa vérité, bien au contraire. »

On joint

 :

Julien Benda,

La Trahison des clercs

,

Paris, Grasset, 1927. In-12 (17,8 x 11 cm),

cartonnage à la bradel de papier marbré,

dos lisse avec étiquette d’auteur-titre en

maroquin brun, couvertures conservées.

305 p., [1] f.

Édition originale

, un des exemplaires sur

Alfa.

Quelques feuillets effrangés, quelques

taches éparses, petits défauts à l’étui. Pour

l’édition originale, premier plat de couver-

ture et première garde détachés, dos inso-

lé, petits frottements au dos.

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