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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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SADE Donatien-Alphonse-François, marquis de (1740-1814)
L.A., [Picpus été 1794], à un « cher Citoyen » [AUDIBERT, son fermier
de La Coste ?] ; 2 pages in-4 (deux bords un peu rongés sans toucher
le texte).
Lettre de prison pour obtenir la levée des séquestres sur ses biens
après la chute de Robespierre
.
[Arrêté comme suspect contre-révolutionnaire, et détenu à Picpus, Sade
clame son innocence et demande la levée des séquestres qui pèsent
sur ses biens, en raison de l’émigration de ses fils.]
Il envoie les certificats de vie qui lui ont été délivrés par sa section, dont
un à faire passer à « Quinquin le veuf » son régisseur de Mazan... « Je
vous envoye ces pièces à vous-meme mon cher Citoyen ne voulant
pas dans la circonstance où je suis ecrire au district, ma detention
est le fruit des evenemens actuels, j’ai le plus grand espoir qu’elle
sera très courte, et peut-être finie quand vous recevrez celle-ci. Mes
biens sous aucun raport ne sont dans le cas de la vente ni même du
séquestre ; dès qu’il est prouvé […] que je n’ai nulle part à l’émigration
des enfans en question, on n’a pas le droit de mettre le séquestre
sur mes biens; et certes je le ferai bientot lever quand je serai libre.
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SAINT-ELME Ida (1778-1845)
Femme de lettres, « la Contemporaine »
3 L.A.S. « Ida de St Elme » ou « La Contemporaine », [Paris 1828 et s.d.] ;
5 pages et demie in-8, une adresse.
Lundi [16 juin 1828]
, à Emmanuel de LAS CASES fils. À réception de
sa carte elle ressent « une joie orgueilleuse un regret et une grande
surprise » : « c’est aujourd’hui que je crois à mes titres littéraires »…
Elle recevra avec bonheur « le fils de l’homme noble et vertueux que
j’estime et admire le plus »…
Jeudi
, au même : « J’attends votre visite
avec un plaisir qui ne se peut mesurer que sur les souvenirs qui font
ma gloire et ma douleur »… Elle parle avec admiration de la maréchale
Bertrand, et de sa famille, auprès de laquelle elle fut conduite « par l’ami
d’un auguste exilé »… Depuis ce jour-là, « mes pensées s’échappent de
mon cœur pour brûler les pages de mon nouvel ouvrage toujours écrit
sous les mêmes inspirations de mes mémoires l’honneur des braves
la gloire de la France »… – À la maréchale [BERTRAND], souhaitant
s’entretenir avec le maréchal : « fatiguée par des
fournisseurs
de détails
historiques je ne veux rien hazarder sur un nom glorieux sans savoir
de M
r
le maréchal si
cela est
et
si cela lui convient
. Il s’agit de la veille
du 18 juin »…
150 - 200 €
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SAINT-EXUPÉRY Antoine de (1900-1944)
MANUSCRIT autographe,
Buenos Aires
[vers 1931-1933] ; 1 page in-4,
en-tête
Café Tortoni, Buenos Aires
.
Projet d’adaptation cinématographique de
Vol de nuit
.
[Clarence Brown devait réaliser un film d’après le roman en 1933.]
L’écrivain a dressé une liste de 12 plans : « Elle et lui marchent, une
soirée. 1 – de dos. 2 – dépassés. 3 – de face. (Elle regarde de côté, lui
vers elle) »… En marge, cette note : « passage d’un réverbère rythmant
cette scène toutes les 3 images. De plus croisant des vagabonds qui
les regardent avec envie »… Plus bas, après trois plans biffés : « l’avion
roule dans les phares »…
1 000 - 1 200 €
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SAINT-SIMON Louis de Rouvroy, duc de (1675-1755)
L.A.S. « Le Duc de S
t
Simon », Paris 1
er
février 1740, au cardinal
de FLEURY ; sur 1 page in-4.
« J’espere que V E voudra bien me faire la grace de se charger aupres du
Roy de mes tres humbles excuses de ne me pas trouver a la ceremonie
de la Chandeleur. Quoy que mieux je n’ose encore risquer le voyage.
M. de SEPTFONTS qui connoist ma marche et qui croyoit que j’aurois
l’honneur de voir V E en cette feste, m’avoit chargé de luy bien tesmoigner
toutte sa reconnoissance des bontés et des secours de V E »... Quant
à M. de SAINTE-MAURE, « qui va par echelons, [...] je compte aussy
que V E voudra bien m’en donner des marques pour un Regiment que
je desire avec autant de passion, aux occasions des plus prochaines
qui en pourront arriver, et je me soutiens par cette confience »...
1 000 - 1 300 €
Est-ce comme detenu que l’on me considere ? Je suis encor bien
plus loin du sequestre, puisqu’il a été rendu avant-hier un decret à la
Convention qui porte que les detenus continueront de faire regir leurs
biens par leurs agens ; à charge par lesdits agens d’en rendre compte
à la nation si les detenus sont trouvés coupables »... Il faut s’entendre
avec Quinquin pour « pourvoir en attendant à ma subsistance », et faire
« l’impossible pour m’envoyer de l’argent. Le calme va renaitre ; la Terreur
n’est plus à l’ordre du jour, c’est la justice et l’égalité qui y sont ; et l’on
ne souffrira plus que des scelerats, des Robertspierre, des Regnier,
des Payans des Heberts &c. sortent par méchanceté de dessous le
niveau de l’égalité, une caste entierre de citoyens dont cette égalité fait
le bonheur et la sureté, et que ces coquins ne voulaient exclure que
pour s’arroger le droit de les égorger. »
2 000 - 2 500 €
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