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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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PAGNOL Marcel (1895-1974)
L.A.S. « Marcel Pagnol », Marseille
14 septembre 1965, à Paul GINESTIER ;
1 page et demie in-4, enveloppe à en-tête
Hôtel Terminus P.L.M
.
Sur ses recherches sur le Masque de fer
.
« Je pense que vous avez reçu mon livre sur
le Masque de Fer
. Je continue d’ailleurs mes
recherches, et j’aurais besoin du concours
d’un historien anglais. En effet, je voudrais
trouver un jeune homme de trente ans, élevé
en Angleterre, et qui disparut sans laisser
de trace à la fin de juin 1669. C’est le cas de
James de la Cloche, qui se disait bâtard de
Charles II, et qui mourut, dit-on, à Naples,
au début de septembre 1669. A-t-on publié
quelque ouvrage le concernant ? »…
300 - 400 €
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PÉRET Benjamin (1899-1959)
3 TAPUSCRITS avec additions et corrections
autographes ; 6 pages in-fol.
Trois contes pour son
Anthologie des
mythes, légendes et contes populaires
d’Amérique
(1960).
Le tigre et le renard
, « conte populaire », et
L’homme, le tigre et le renard
, tous deux
d’après Juan Carlos Dávalos,
Los Casos del
Zorro
.
La lagune du mont Bayo
, d’après
Tobias Rosenberg,
Palo’ i Chalchal
.
300 - 400 €
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PICABIA Francis (1879-1953)
MANUSCRIT autographe ; 10 pages in-4
sur 9 feuillets, avec quelques ratures
et corrections.
Ensemble de poèmes, en vers libres ou en
prose, et d’aphorismes
.
Mystère en dessin de lumière
: « Serais-je
assez insensé / pour ne pas comprendre / Tout
ce qui est formulé / dans le ciel »…
Fesses vénéneuses
: « L’amour est presque
à sec / un ruisseau clair coule / sur les toiles /
C’est là que du matin au soir / les hommes
nus viennent jouer / avec des petites filles
qui rient ».
Chose ancienne qui nait à la vie
: « La neige
tombe sur mon cœur / pour aller diner avec
sa robe blanche / chaque soir elle se costume
le cerveau en blanc »…
« Tu es mon opium / j’ai ton parfum au bout
des doigts »…
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MONTHERLANT Henry de (1895-1972)
MANUSCRIT autographe,
Naissance
de la pensée à l’Académie
, [vers 1920] ;
20 pages in-8.
Texte inédit sur les jeux sportifs et l’accord
de l’âme et des sens
.
Le manuscrit, de premier jet, est écrit au
dos de papier administratif d’une compagnie
d’assurances, et présente de nombreuses
ratures et corrections. Montherlant revient sur
l’origine du nom « Académie » : des jardins
donnés à la république d’Athènes par Akade-
mos, devenus gymnase. C’est après avoir vu
Xénophon courir au stade que Socrate, « ému
par la noblesse de ses actions », le rencontre
et, animé d’un violent « désir de l’instruire »,
l’entraîne à sa suite : « Nous n’aurions pas la
parole de Socrate s’il n’y avait pas eu le geste
de Xénophon ». De là découle une bonne
partie de l’œuvre de Platon, selon Monther-
lant : « Doctrine de la production intellectuelle
dans la beauté et dans la beauté seule »…
Les championnats d’athlétisme au stade Per-
shing lui inspirent quelques réflexions sur le
mépris du corps par les « intellectuels » ; lui,
au-delà de la vue du corps, a « cette autre
vue splendidement appelée par Pic de la
Mirandole “cette puissance de l’âme par quoi
nous avons convenance avec les Anges” ».
Les sports, comme les jeux olympiques dans
l’antiquité, ont le pouvoir de rassembler toutes
les classes sociales, dans une atmosphère de
camaraderie et une grande émotion collective
et patriotique : « Oh rien, rien, rien, rien dans
la vie moderne n’est plus excellent que cette
allégresse dépouillée »… Montherlant conclut
par une prière à Dieu : « Que j’aime toujours
davantage les choses que vous avez créées !
Que, les unissant et les balançant en moi par
une piété naturelle, j’approche de ce divin
équilibre où vous maintenez là l’univers ! »…
500 - 700 €
« Quand je pense, j’ai toujours tort / car le
Sphinx s’entretient à mi-voix / avec moi / pour
me dire / qu’il est atteint par la limité d’âge »…
« La glace chanfrétte / dans son langage
enchifréne : / demande à ton corps / pourquoi
ma mystique / devient une odyssée / au
contact des sens / de ma vie intérieure ».
Aphorismes : « Il faut avoir bien faim pour man-
ger des miettes. Celui qui devient un grand
homme n’est plus un homme. Il faut décapiter
les femmes qui font perdre la tête »…
Le dernier texte, en prose, est incomplet de
la fin ; il commence ainsi : « Je me dis que
je suis rassasié des femmes, il m’est impos-
sible maintenant de les digérer et pourtant j’ai
l’estomac vide. Qui m’a poussé à avaler des
femmes ? Peut-être le manque d’huitres »...
4 000 - 5 000 €
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