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159.
Anne de GONZAGUE
(1616-1684) P
RINCESSE
P
ALATINE
;
fille de Charles de Gonzague et de Catherine de Lorraine,
elle mena une vie galante et épousa (1645) le Prince
Palatin Édouard de Bavière (1625-1663) ; elle prit une part
importante dans la Fronde, et se convertit sous l’influence de
Rancé et de Bossuet, qui prononça son oraison funèbre.
Lettre autographe signée « Anne de Mantoue », à son
« cousin » le comte de B
RIENNE
; 1 page in-4, adresse avec
traces de cachets de cire noire (pli central effrangé et réparé
avec perte de qqs lettres).
600/800
« Le roy ayant acordé à M
r
l’abbé de [R]anzé [R
ANCÉ
] de permuter
une petite abbayee qu’il avoit en Normandie contre un autre benefice
je viens vous supplier tres humblement de vouloir donner toutes
les expeditions necessere » pour M. Douel : « cest une personne
quy mest extrêmement [c]onsiderable et je vous auré la dernière
obligation sy vous avez la bonté de faire expedier prontement les
brevets [e]t les lettres quy luy sont necessere. J’espere cette grace
de votre amitié »… R
ARE
.
Ancienne collection Alfred M
ORRISON
(t. II, p. 191).
160.
Isabelle d’O
RLÉANS
, duchesse de GUISE
(1646-1696) fille de
Monsieur
Gaston d’Orléans et de Marguerite de
Lorraine, elle fut abbesse de l’abbaye de Remiremont à l’âge de deux ans, à la mort de sa grande-tante Catherine de
Lorraine, puis elle épousa en 1661 Louis-Joseph de Lorraine duc de Guise (1650-1671).
Lettre autographe signée « DDorleans », Versailles 14 février, à une cousine ; 1 page petit in-4.
100/150
« Voilà une lettre de Mad. de Marsan ma chere cousine qui est amye intime du premier president de Metz. Je vis hier un de vos
presidents qui m’a promis merveille. Le temps me presse. Je suis plus à vous que jamais »… C
URIEUSE
ÉCRITURE
.
161.
Marie-Marguerite Dreux d’A
UBRAY
, marquise de BRINVILLIERS
(1630-1676) la fameuse empoisonneuse de
l’Affaire des Poisons, elle fut décapitée et brûlée.
Lettre autographe, signée postérieurement « Daubray » deux fois, [à son amant et complice G
ODIN
DE
S
AINTE
-C
ROIX
] ;
1 page et demie in-4 d’un bifolium, suivie d’une recette de poison de la main de G
ODIN
DE
S
AINTE
-C
ROIX
, cachet de
cire rouge brisé (transcription jointe).
5 000/6 000
T
RÈS
RARE
LETTRE
À
SON
AMANT
ET
COMPLICE
,
PIÈCE
À
CONVICTION
DE
L
’A
FFAIRE
DES
P
OISONS
.
[Ce curieux document faisait partie des 34 lettres enfermées dans la cassette trouvée par la police chez Godin de Sainte-Croix
après sa mort (31 juillet 1672). Afin de faire chanter la marquise et de lui soutirer de l’argent, ce dernier avait enfermé des preuves
de la culpabilité de sa maîtresse dans une cassette à n’ouvrir qu’à sa mort. La Brinvilliers s’enfuit à l’étranger en apprenant la
découverte de ces documents ; condamnée par contumace en 1673, elle fut ramenée en France en 1676 et jugée.]
« Je ne vous et point faict reponses se matyn mon mestres estant dans ma chambre, le quel nan es point sorty que sur les sept
œure il a laysé sinq ou six person les quels mon empesché de la mesme manyere que se matyn. Puisques vous soités aprandre lesta
de ma santé je vous dirais quel est asses mauvayses puisques ma fluctyon ma repris en mon voiages se quy ma faict gardé mon
lyct tout ma journee. Au surplus j’aie des douleurs a un pied a perdre pacyon. Voila lesta ou je suis reduit »... Quant à l’affaire
de Dolyder (?), « se nest pas contantemant de me mandé que je nan seree pas inquietee de longtamps car je la veux termyner
dunne manyere ou dautres estans bien aises de mauter cette espyne du pied donés man responses posityves sy vous aves de la
considerasyon vous le ferés pour moy ».
À la suite, son amant et complice Godin de Sainte-Croix a écrit cette recette : « Prenés la moitié dun demy cestier deau de vie et
une poignee environ une once de grene de stramonium album, la bien battre et pulveriser en poudre subtille, et faire tramper dans
la ditte eau de vie vint quatre heures, et la passés dans un tamis ou linge bien blanc et la pressés fort comme si l’on passoit lhuille
damande douce dans un pressoir sil se peust pour mieux faire et vous y mettrés le feu comme si vous vouliés brusler de l’eau de
vie. Cella estant il se fera ou doit faire une goume dure, qui sechera, laquelle on levera avec un gouseau a force, et en mettre un
grain dans un verre de vin, ou deux grains dans un bouillion »... Etc.
Ce document a été visé et signé deux fois, sur chaque feuillet, le 20 avril 1676 (quelques jours avant le procès), par le conseiller
Denis P
ALLUAU
, instructeur de l’affaire, et par la Brinvilliers (« Daubray »).
O
N
JOINT
une pièce autographe signée de G
ODIN
DE
S
AINTE
-C
ROIX
, l’amant et complice de la Brinvilliers, Paris 8 septembre 1671
(demi-page in-4), reconnaissance d’une dette de mille livres ; la pièce est annotée en bas par le magistrat et collectionneur Louis
M
ONMERQUÉ
(1780-1860), de la collection duquel ces deux pièces proviennent.
Reproduction dans l’
Isographie des Hommes célèbres
(1828-1830).
Anciennes collections Louis M
ONMERQUÉ
(2-10 mai 1837, n° 189),
C
HAMBRY
(7-9 mars 1881)
, puis Alfred M
ORRISON
(t. I, p. 117) ;
vente 24 février 1959
(P. Cornuau, n° 13) ;
collection André S
AUDEMONT
;
Charavay,
2000
(n° 46380).