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153.
Hortense MANCINI, duchesse de MAZARIN
(1646-1699) nièce favorite de Mazarin, elle épousa (1661) le duc
Armand-Charles de La Meilleraye (1632-1713) à qui Mazarin donna son titre et ses biens ; séparée de son mari, elle
mena une vie galante et vagabonde, et fut l’amie de Saint-Évremond.
2 lettres autographes, la première signée « H », [Londres] 13 et 23 mai 1698, à l’abbé Jean d’H
AUTEFEUILLE
; 2 pages et
quart in-4 chaque, la première avec adresse et petit cachet cire rouge (intaille).
1 000/1 500
L
ETTRES
FAMILIÈRES
PARLANT DE
N
INON DE
L
ENCLOS
, S
AINT
-É
VREMOND
,
L
’
AMBASSADEUR ANGLAIS
L
ORD
P
ORTLAND
,
SON NEVEU
LE
G
RAND
P
RIEUR
P
HILIPPE
DE
V
ENDÔME
,
SA
NIÈCE
,
L
’
ABBÉ
DE
C
HAULIEU
...
13 mai
. « Je suis fort ayse que mademoiselle de L
ENCLOS
est hors d’affaire et madame Hervé qui est sa bonne amie en este fort
aise aussi. M
r
de S
T
E
VREMONT
pretant estre comme nous, mais il a passé l’age destre plus sensible a rien, je doute quil lait esté
dans sa jeunesse car je nay jamais veu personne avoir si peu de naturel quil en a, cet ce qui le fait vivre si longtems »… Elle le
charge ensuite de commissions, notamment de l’envoi de vin, par l’intermédiaire de Milord P
ORTLAND
. « Je voudrois bien avoir
deux sossison de Boulogne a lail aye soin que celui que vous en chargerai de milord Porteland me remete le tout surement, sans y
toucher »… Enfin elle commente une affaire d’adultère châtié : « vostre foietée et vostre foieteur mont donné asses de peine. À bien
lire, il me semble que la punision est trop grande pour avoir foueté, une femme avec qui on a couché ». Elle demande un livre
d’Hippocrate : « jay une guenon qui a mangé le mien. Dite à ma sœur de dire à M
r
le Grand Prieur qu’il ne treuve pas mauvais de
son sejour icy puisque jen suis la cause ». Elle ajoute : « Il nege plus fort aujordui quil na fait de tout lhiver. Je ne metonne pas
que vos vignes sont toutes gelée ».
23 mai
. Elle ne veut rien avoir affaire avec S
AINT
-É
VREMOND
: « vous lui enveré les six cent franc par la voie quil vous plera », et
elle s’occupera du paiement à Eynaut… Puis elle parle de sa nièce (fille de Marie-Anne Mancini, duchesse de B
OUILLON
), Louise-
Julie de L
A
T
OUR D
’A
UVERGNE
, dite Mademoiselle de C
HÂTEAU
-T
HIERRY
(qui va épouser le 22 juin 1698 François-Armand de Rohan-
Guéméné, prince de M
ONTBAZON
) : « On dit que madmoiselle Chateautiery est belle comme un ange. Je me suis rejouie avec ma
sœur sur son mariage jespere qu’elle donnera plus de satisfaction a sa mere que les filles de madame la contesse ne donnent a la
sienne, et que celle qui est icy ne men donne à moy. Mais Dieu merci je nen suis aucunement troublée »… Elle demande à être
informée de tout ce qui se passe : « Je ne doute pas que vous n’acompagniés ma sœur dans son voiage, elle massure si positivement
de venir que je nen doute plus, M
r
l’abbé de C
HAULIEU
sera du voiage et je serai ravie de le voir car j’en entant dire tant de bien
quon est trop heureuse davoir sa compagnie »… Elle prie de remettre « surement » une lettre à son neveu le duc de V
ENDÔME
…
Charavay 1974
.