ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 108

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176.
MARIE-CASIMIRE de La Grange d’Arquien
(1643-1716) Reine de P
OLOGNE
; fille d’honneur de la Reine Marie-
Louise de Gonzague, elle avait épousé (1658) le prince Jan Sobiepan Zamoyski (1627-1665) ; veuve, elle se remaria
en 1665 avec Jan Sobieski (1629-1696), Roi de Pologne en 1676 ; à la mort de Jan III, elle se retira à Rome, puis au
château de Blois.
Lettre autographe signée « Marie Casimire Reyne », Rome 29 juin, à
SON
FILS
LE
P
RINCE
J
ACQUES
S
OBIESKI
; 2 pages et
demie in-4.
800/1 000
B
ELLE
ET
TENDRE
LETTRE
À
SON
FILS
, en faveur de son neveu, fils de sa sœur aînée Louise-Marie de La Grange d’Arquien, qui avait
épousé François-Gaston de Béthune, duc de Charost.
Elle lui recommande son neveu Louis-Marie-Victor comte de B
ÉTHUNE
, pendant tout le temps de la campagne. « Mais dun autre
cotes je ne me flate de rien sinon que si vous macordez vostre protection pour luy que je vous demande je la recepvres come une
grace dont je vous ceres obligée priant Dieu mon tres cher fils pour vostre conservacion et pour lheureux suxces de nos arme quil
luy playse vous combler de ces benesdictions et quil vous face connoistre que pas une mere na jamais merites mieux que moy par
la tandresse que jay eu pour vous »... Elle l’embrasse « an bone et tandre mere ».
Ancienne collection Louis G
RANGIER
DE
LA
M
ARINIÈRE
(18 février 1875, n° 133).
177.
MARIE DE MODÈNE
(1658-1718) Reine d’A
NGLETERRE
; fille d’Alphonse IV d’Este duc de Modène et petite-nièce
de Mazarin, mariée en 1673 au futur Jacques II d’Angleterre, dont elle fut la seconde épouse.
Lettre autographe signée « Maria R. », Bourbon 2 mai [1701, à la Supérieure des Visitandines de Chaillot (où elle se
retira)] ; 3 pages in-4.
800/1 000
B
ELLE
LETTRE
PEU
AVANT
LA
MORT
DE
J
ACQUES
II [victime d’une hémorragie cérébrale à la chapelle de Saint-Germain-en-Laye le
4 mars 1701 pendant l’office du Vendredi-Saint, Jacques II fut envoyé par ses médecins prendre les eaux à Bourbon l’Archambault ;
à son retour à Saint-Germain, il eut une nouvelle attaque le 2 septembre et mourut le 16.]
Elle demande à sa « tres chere mere » d’obtenir pour elle le pardon de leurs sœurs de n’avoir rien fait pour leur maison, pendant
douze ans. Elle fait aussi des vœux pour l’élection d’un nouveau supérieur, « qui doit estre sage, esclairé, pas trop intriguant et
surtout ortodoxe, [...] il est temps de nous dire, que Dieu exauce les prieres que vous toutes faites pour le Roy mon mari, il se
remet et fortifie insiblement, et j’espere que nous le ramenerons en parfaicte santé les eaux lui font tout le bien que l’on peut
souhaiter »... Elle parle encore de la cure, transmet les remerciements du Roi pour leurs prières, et ajoute : « Je suis ravie que ma
S.M. Henriette soit hors de danger, le Roy, et moi lui avons dit, le
sub tuum
qu’elle a demandé ».
178.
Anne-Marie de L
A
T
RÉMOILLE
, princesse des URSINS
(1641-1722) fille de Louis II de La Trémoille, mariée
successivement (1646) à Blaise de Talleyrand-Chalais (1638-1670), puis (1675) au prince romain Flavio Orsini duc de
Bracciano (1620-1698), elle francisa son nom et vint à la Cour d’Espagne comme
Camarera Mayor
; par l’ascendant
qu’elle prit sur Philippe V, elle régenta l’Espagne de 1701 à 1714.
Lettre autographe signée « La princesse des Ursins », Madrid 19 mars 1704, [au duc de B
OURGOGNE
] ; 3 pages in-4
(portrait gravé joint).
1 500/2 000
S
UR
LA
SANTÉ
DE
LA
R
EINE
D
’E
SPAGNE
, M
ARIE
-L
OUISE
G
ABRIELLE
DE
S
AVOIE
,
BELLE
-
SŒUR
DU
DUC
DE
B
OURGOGNE
.
« Je me crois obligee Monsieur a vous apprendre moy mesme la maladie de la Reyne
d’Espagne, de peur que cette nouvelle vous estant écrite par dautres, moins bien informés
que moy de l’estat ou est Sa M
aujourdhuy, vous ne la crussiez plus mal quelle ne
l’est ». La Reine a eu mercredi soir « un tres grand mal de teste accompagnée d’un
frisson qui dura une bonne partie de la nuit, la fievre a esté assez violente jusqua
aujourdhuy samedy, sans redoublement néantmoins, mais sans aucun relasche.
Les medecins ont jugé appropos de la saigner du pied ce matin. Sa M
a eu
beaucoup de peine a si resoudre, ne layant esté quune fois en sa vie du bras,
et craignant extraordinairement la saignée, elle si est pourtant résolue, un
chirurgien espagnol luy a fait cette opperation parfaittement bien, et elle
estoit tres nécessaire, car nous avons veü depuis un soulagement visible,
son pols sestant presque remis dans son naturel. Je crains a lheure quil est
davantage pour le Roy Cat. quant il aura sceu le mal de Sa Reyne que je
luy ay pourtant caché en partie, que je napréhende pour cette princesse
la suitte de sa maladie, connoissant la forte passion que le Roy a pour la
Reyne, jay peur quil ne lait creüe malgré ma précaution bien pire que je ne
me suis donné lhonneur de Luy escrire, et que le déplaisir que Sa M
en
aura ressenti, naltere sa santé, ce qui seroit bien fascheux en touts temps,
et principalement en celluy cy, ou larrivée de larchiduc de Lisbonne ne luy
permet pas de ne pouvoir agir ; lon a appris la nouvelle de la venüe de ce
prince a Madrid avec une grande tranquilité, et touts les espagnols paroissent
tous les jours augmenter de zele pour le service de leur Roy »... De nombreuses
personnalités et courtisans viennent chaque jour s’enquérir de la santé de la
Reine... Elle prie de transmettre ces nouvelles au Roi ainsi qu’à la duchesse de
Bourgogne car elle manque de temps pour le faire elle-même, ayant appris au dernier
moment la visite d’un ambassadeur à Madrid...
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