14
10.
YOLANDE DE FRANCE, duchesse de SAVOIE
(1434-1478) troisième fille de Charles VII et de Marie d’Anjou,
épouse (1452) d’Amédée IX duc de Savoie (1435-1472), auquel elle avait été fiancée en 1436 ; veuve, elle fut régente
du duché pendant la minorité de son fils.
Lettre signée « Yolant », Pignerol 3 juin [vers 1475], à la duchesse de M
ILAN
[sa belle-sœur B
ONNE DE
S
AVOIE
, veuve de
Galeazzo-Maria S
FORZA
, duc de Milan] ; 1 page in-4, adresse au verso avec sceau aux armes sous papier (mouillure).
1 500/1 800
A
U
SUJET
D
’
UN
DIFFÉREND
ENTRE
LES
VILLES
DE
R
OMAGNANO
ET
G
ATTINARA
, dans le Piémont, de part et d’autre de la rivière Sesia.
« Ma bonne seur Je me recommande à vous de tres bon cuer. Come suys informée aucuns de Romagnan donnent menasses de
vouloir emplir la Ruge de laquelle est difference entre ceulx de Gatiniere et de Romagnan. Et pour icelle difference seder ont
esté nagueres mes commisseres et les vostres sus le lieu, qui ne se doit pas fere attendu que Ventille la plaideroit entre lesdits de
Gatiniere et de Romagnan par devant lesdits commisseres. Quant lesdits de Romagnan vouldroient fere par force seray contrainte
dy fere les resistences necesseres. Ma seur pour moy ne tiendra que noz consanguineité affinité et alliances ne demeurent en leur
entier. Je vous prie que ainsy de vostre part le faittes et esdits de Romagnan prohibez quils nayent a fere point de nouveau, pendant
la cognoissance desdits commisseres laquelle se mettra a conclusion en bref »…
Ancienne collection Alfred M
ORRISON
(t. VI, p. 80).
11.
MARIE DE BOURGOGNE
(1457-1482) duchesse de Bourgogne, fille unique de Charles le Téméraire et d’Isabelle
de Bourbon, épouse (1477) de l’Archiduc Maximilien d’Autriche (1459-1519, le futur Empereur Maximilien I
er
) ; elle
est la mère de Philippe le Beau, la grand-mère de Charles Quint.
Lettre signée « Marie », signée aussi par son mari M
AXIMILIEN
, Bruges 26 avril 1478, à la duchesse de M
ILAN
(B
ONNE DE
S
AVOIE
, veuve de Galeazzo S
FORZA
et régente du duché) ; contresignée par G
OUDEBAULT
; 1 page oblong in-fol., adresse.
7 000/8 000
B
ELLE
ET
TRÈS
RARE
LETTRE
(Marie de Bourgogne est morte à 25 ans d’une chute de cheval en 1482).
Les « duc et duchesse d’Austeriche et de Bourgogne » rappellent à leur « treschiere et tresamée cousine […] lalliance perpetuelle
qui fut faicte entre feu nostre treschier Seigneur et pere […] et feu nostre treschier et tresamé cousin le duc Galeas […] Et sommes
bien deliberez dicelle garder de nostre part esperans que vous et nostre treschier et tresamé cousin le duc de Milan vostre filz [Gian
Galeazzo] le ferez ». Ils ont appris par leur oncle le Prince d’O
RANGE
qu’il leur avait envoyé « Pierre Francisque de Sennes […] et
pour ce que entendons vostre vouloir de ayder et survenir a noz presens afferes nostre entencion est de nous employer de tout
nostre pouvoir envers la magesté de nostre Seigneur lempereur [F
RÉDÉRIC
III] a ce que vous et nostredit cousin vostre filz obtenies
vostre desir ». C’est pourquoi ils lui envoient leur « conseiller et maistre dostel Philipon B
USQUET
escuier » et ils la prient de vouloir
« adjouster foy a ce quil vous dira et faire ce dont il vous requerra de nosre part »…
Librairie Les Autographes, 2006
.
Reproduction page précédente
12.
Sainte JEANNE DE FRANCE
(1464-1505) Reine de France ; seconde fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie,
elle fut mariée en 1476 au duc Louis I
er
d’Orléans, qui, devenu Roi sous le nom de Louis XII, fit annuler ce mariage
(1498) ; ayant reçu le titre de duchesse de Berry, elle fonda à Bourges l’ordre de l’Annonciade ; béatifiée en 1742, elle
fut canonisée en 1950.
Lettre autographe signée « Jehanne de France », [1487 ou début 1488 ?], à L
OUIS
I
er
d’A
MBOISE
, évêque d’Albi ;
1 page in-fol., adresse au verso « A mon cousin dalleby » (petits trous par corrosion d’encre, mouillure sur un bord,
restaurations ; gravure jointe).
8 000/10 000
R
ARISSIME
LETTRE AUTOGRAPHE D
’
UN GRAND
INTÉRÊT
. [E
LLE CONCERNE
SON MARI
L
OUIS
I
er
d’O
RLÉANS
, « Monseigneur » (futur L
OUIS
XII),
engagé dans la Guerre folle contre la Régente A
NNE
DE
B
EAUJEU
, et qui sera fait prisonnier en juillet 1488. Louis d’Amboise a
constamment cherché sous Charles VIII à ménager à la fois la Cour et le duc d’Orléans, dont il était l’ami intime, avec son frère le
cardinal. Jeanne se montre très confiante en Louis d’Amboise, qui se montrera pourtant le principal instigateur du procès en nullité
de son mariage, et bénira le mariage de Louis XII et Anne de Bretagne.]
« Mon bon cousin tant par vos letres come par le raport du comandeur et ausy par ce que le Roy [C
HARLES
VIII] ma escrit et fayt
savoyr par creance sur le dit comandeur ay conu le grant vouloy quavez montré a me fere servyse en matiere ou les amyz se se
doyvent montrer ainsy que vous avez fayt, de quoy tant que je puiz vous mersie ensemble des bones ofres destre pour moy en tous
mes affaires envers tous sauve celuy quy se doit reserver don me tiens fort tenue a vous, et pource que jay encomansé la poursuite
de la matiere, pour vous en avertir vous envoye mon segretayre pourteur de ceste afin que me conseliez et aydiez au demourent
de se quaré a fere car de votre conseil et avyz veul euser. L’eveque a dit a Monseigneur en la presence de beau frere le cardynal [de
B
OURBON
] que beaucout de chosses ont esté dytes a beau frere de B
EAUJEU
et a vous sur la creance dudit comandeur par quoy je
vous prie que se quy vous en a dit me veullez ecrire afin que le puisse montrer à mondit seigneur et syl estoit posyble que puysez
venyr ysy me seroit ung grant secours et ayde vous pryant que ceullez dyre a se porteur sur le tout se quy vous senble qu’aré à
fere et comme me devré conduire au surplus et a Dyeu cousin qui vous doint se que desirez »… Elle ajoute un remerciement « du
plesir que mavez fait tousent le marchant de seste vylle ».
Ancienne collection Marcel P
LANTEVIGNES
(Versailles, 8 mars 1977, n° 51).