19
L
A
R
ENAISSANCE
Humanisme, Réforme et guerres de religion au XVI
e
siècle
17.
Lucrezia BORGIA
(1480-1519) fille naturelle du cardinal Rodrigo Borgia et futur pape Alexandre VI, elle épousa
successivement Giovanni Sforza, Alphonse d’Aragon, puis (1502) Alphonse I
er
d’Este, futur duc de Ferrare (1476-
1534) ; d’une très grande beauté, elle fut la protectrice des lettres et des arts.
Lettre signée « Lucrezia Esten[se] de Borgia » avec compliment autographe, Fulginie [Foligno] 14 janvier 1502, à son
beau-frère le cardinal Hippolyte d’E
STE
; contresignée par son secrétaire Christoforo P
ICCININO
; 1 page in-fol., adresse
au verso avec sceau aux armes sous papier ; en italien.
15 000/20 000
T
RÈS
RARE
ET
INTÉRESSANTE
LETTRE
, une semaine après son départ de Rome pour rejoindre son futur époux (le troisième et dernier)
Alphonse
D
’E
STE
, à Ferrare, où les noces auront lieu le 12 février 1502.
De passage par Foligno en quittant les États du Vatican, sur la route de Ferrare, Lucrèce remercie son « frère » de sa très gentille
lettre. Elle lui baise les mains et le remercie de ses avis, le priant de persévérer d’être dans toutes ses choses, et beaucoup plus
qu’elle ne saurait désirer. Elle souhaite par-dessus tout entendre de bonnes nouvelles de Sa Révérentissime Seigneurie, à laquelle
toutes ses femmes se recommandent très dévotement, et principalement « Madamma Hadriana », sa très dévouée servante. Elle
lui rend des grâces infinies du collier qu’Elle a daigné lui envoyer et qui est d’une très grande beauté, et qui est arrivé en temps
très opportun et nécessaire... En bas de la lettre, elle ajoute de sa main et signe : « obedien[tissi]ma sorella e servitrice Lucrezia
Esten[se] de Borgia ».
Ancienne collection Jean D
AVRAY
(6 décembre 1961, n° 8).
18.
Georges, cardinal d’AMBOISE
(1460-1510) grand homme d’État et prélat, archevêque de Rouen et légat pontifical,
premier ministre de Louis XII.
Lettre autographe, [entre juin et septembre 1505, à
LA
R
EINE
A
NNE
DE
B
RETAGNE
] ; 1 page in-fol. (légères rousseurs).
1 500/1 800
T
ENTATIVE
DE
RÉCONCILIATION
D
’A
NNE
DE
B
RETAGNE
AVEC
SON MARI
L
OUIS
XII. [Après
que Louis XII eut rompu le projet de
mariage entre leur fille Claude de France et
Charles de Luxembourg, le futur Charles
Quint, en faveur de fiançailles avec François
d’Angoulême, le futur François I
er
, union
à laquelle elle s’opposait, la Reine Anne,
dans un moment de brouille, est retournée
dans son duché de Bretagne.]
Le cardinal la supplie : « Pour Dieu
ne tombez le roy et vous en ces petites
defiances de lung a lautre car sil du roy
navyez james ne fiance ne amour lung a
laustre, oultre le mal qui en peust venir
a vous persones, et la moque de toute la
crestienté. Je espere seur que pour luy et
par votre bon sens tout se rabillera si bien
quil ne sera nouvelle que de fere bone
chere ». Le Roi lui a baillé la lettre qu’elle
lui a écrite, « depuis que me escriptes de
se que vous aviez escript laquelle je vous
envoye. Touteffois Madame je suis seur
que vous entendes que je ne vous ay
mandé riens quil ne mest esté resonable [?]
et beaucop plus et quand il vous plera je
luy diré en vostre presence, vous suppliant
fere honneur de Dieu Madame complesez
audit seigneur et vous en venez et tout ira
bien »… Il ajoute : « Madame il ma semblé
mieulx ne vous renvoyer lesdites lettres
affin que jaie occasion de luy en reparler et
radossir les choses ».
Anciennes collections Prosper de
L
AJARRIETTE
(novembre 1860, n° 59),
Victor S
ANSON
(12 mars 1936, n° 22) ;
vente
Grands hommes et grands événements
de l’Ancien Régime et de la Révolution
française
(10 juin 1971, n° 3).