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Seule une étude approfondie permettrait de faire valoir tout ce que cette version primitive d’

Anonymes

a de spécifique. Le

texte de ce manuscrit est plus diffus que celui que l’on connaît ; l’analyse de la séduction mutuelle des personnages, moins fine.

Mais on relève avec intérêt de

nombreuses

variantes

par rapport au texte définitif, qui permettent d’apprécier l’énorme travail de

révision que Drieu s’est imposé avant de publier la nouvelle. Outre l’hésitation sur le prénom de l’héroïne (Suz, Suzanne ou Sue),

relevons par exemple, au début de la longue séduction, des réflexions qui disparaîtront avant l’édition : « Ce qui la surprenait lui

parut singulier. Mais la singularité, quel mérite ! Stanislas eut une beauté singulière » (p. 16)… « Chemins tournants, et délicieux

de la soumission » (p. 17)… « Lui qui croit pourtant, par la vertu des doctrines qui trompèrent dans le siècle, ne devenir que ce

qu’il croit être, il se fait l’homme qu’on veut qu’il soit, par une très légère modification du possible » (p. 18)… Plus loin, lors d’un

développement sur les ambitions et les espoirs de Suzanne, qui souhaite qu’un homme vienne lui communiquer la force, et « les

autres choses convoitées », on lit ces lignes supprimées (p. 34) : « tant l’espoir fait naître d’improbables féeries. Du reste, c’est

heureux que la vie soit plus difficile, car que deviendrait le tragique, notre cher tragique ? »… Etc.

O

n

joint

un exemplaire de

Plainte contre inconnu

(Gallimard, 1924, avec mention fictive « quatrième édition »).

95.

Henri DUVERNOIS

(1875-1937).

M

anuscrit

autographe signé,

Le Revenant

, [1924] ; 27 pages in-fol., reliure

demi-chagrin lie de vin.

300/400

M

anuscrit

complet

de

cette

longue

nouvelle

.

Le manuscrit, rédigé à l’encre noire d’une petite et fine écriture sur papier jaune, présente quelques ratures et corrections. Il a

servi pour l’impression de cette « grande nouvelle inédite » dans la livraison d’avril 1924 de la revue mensuelle

Les Œuvres libres

(créée en 1921 par Fayard, elle ne publiait que des textes inédits) ; le texte a été recueilli en volume en 1926 chez Flammarion avec

quatre autres nouvelles dont

Servante

.

C’est l’histoire d’un boutiquier parisien qui, pour se venger de sa femme qui la trompe, organise sa disparition, maquillée en

meurtre par l’amant ; mais un jour, n’y tenant plus, hanté par la volupté, il revient dans sa boutique…

96.

Paul ÉLUARD

(1895-1952). L.A.S., samedi [1920 ?, à Paul

D

ermée

; 1 page in-8.

300/400

« Je prépare un prospectus d’art et de poésie pour cette soirée Dada – une seule petite feuille de couleur. Voulez-vous m’envoyer

par retour du courrier pneumatic un tout petit échantillon de ce que vous faites en ce moment – comme un petit refrain de

quelques lignes – ou une phrase, mais sans aucune portée – un vers. Je n’ose en demander autant à votre femme [l’écrivain Céline

Arnauld] »... Au dos, signature de Paul Dermée.