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30
62.
Georges VAN PARYS
(1902-1971) compositeur.
M
anuscrit musical
autographe signé (en tête),
Marizibill
; titre
et 3 pages in-fol.
500/600
M
élodie
pour chant et piano sur le poème de Guillaume
A
pollinaire
,
Marizibill
(recueilli dans
Alcools
, 1913) : « Dans la haute
rue, à Cologne »… Marquée
Modéré et très rythmé
, en fa à 4/4, elle compte 37 mesures.
O
n
joint
une photographie du compositeur par René Pari, et 4 exemplaires de son ex-libris.
63.
Jean VILAR
(1912-1971) acteur et metteur en scène, créateur du Festival d’Avignon et du T.N.P. 8 L.A.S., Paris et
Hyères 1936-1938, à Edmée
C
azalis
, comtesse
R
oederer
; 11 pages in-4 et 8 pages in-8, 2 enveloppes, une adresse
(2 lettres au crayon).
1 500/2 000
T
rès
belle
correspondance
sur
ses
débuts
, dans un petit rôle du
Camelot
de Roger
V
itrac
, mis en scène par Charles
D
ullin
au
Théâtre de l’Atelier
.
Paris 25 septembre 1936
. Il passera la nuit dans la chambre d’un camarade du collège Sainte-Barbe. La répétition à l’Atelier
commence dans une heure. Il signe : « Le vidame de Chartres ».
25 septembre (soir)
. Il s’est rendu à l’Atelier et après la répétition a
demandé à
D
ullin
s’il avait des rôles à distribuer : « Il m’a répondu : “Mais bien entendu”, “mais oui, mon petit”. “Mais... Tu as
passé de bonnes vacances ?” En résumé il a prononcé quatre ou cinq de ses phrases dont le texte change souvent et l’introduction
jamais ». Il pense avoir quelque chose dans
Le Camelot
. Amusantes nouvelles de « la Grande Mademoiselle, dit Nonotte », son
ami Régis dont l’éloignement l’attriste…
5 octobre.
De retour de l’Atelier, il épanche sa mauvaise humeur à l’égard de Dullin
et
V
itrac
: « Je n’arrive pas à me faire sortir de la tête que la pièce est le plus beau navet des navets. J’en suis écœuré. J’en suis
écœuré parce que j’aime Dullin et que je vois qu’il est en train de gaspiller la petite fortune qu’il possède à la rentrée d’octobre.
Écœuré aussi parce que
G
eorgius
est un excellent chanteur de music-hall mais un mauvais acteur de comédie [...] La pièce est
creuse, froide, bête »... Il évoque ses relations tendues avec
T
itayna
, qui le pousse à écrire des contes pour
Paris-Soir
...
10 octobre.
Il commence à avoir le trac, « comme un jeune marié », pour la répétition générale du
Camelot
qui aura lieu le lendemain...
« La dernière chanson du
Camelot
commence ainsi : “J’aurai passé comme l’herbe”... J’ai peur que ce final ne soit trop vrai dans
quelques jours »...
[14 octobre].
Les recettes de la première ont été bonnes.
Le Parisien
et
Le Figaro
se sont montrés un peu sévères,
et plusieurs critiques ont quitté leurs fauteuils avant la fin du spectacle : « Je crois cependant que le public viendra. Le public de
G
eorgius
sinon le public habituel de l’Atelier. Ce soir, les gens ont ri très, très souvent. [..] Navrant de penser combien on peut
tromper un public assez grossièrement »...
S
ervice
militaire
.
Sète 23 décembre 1937
, pendant une permission, où il essuie les reproches de sa mère : « Et d’entendre vos
pensées à travers les paroles de ma mère m’a tellement rempli de joie, de joies secrètes, de joies anciennes (Tour de France, Vence,
verres d’eau, conseils à un j. homme qui entre dans la vie etc…) que je me suis tu, que je n’ai rien dit. Me défendre m’eût causé
beaucoup de peine »…
Hyères 31 décembre
, lettre de vœux.
Hyères 29 août 1938
, au retour de manœuvres (il a collé une fleur
d’edelweiss à sa lettre)… Sa vie de soldat dans la musique militaire : « j’étais au pupitre des batteries. J’avais en main ce national
et patriotique instrument que l’on appelle les cymbales. Si j’avais suivi ma partition, j’aurai donné un coup de cymbale environ
chaque 4 ou 5 mesures dans une ouverture de
M
ozart
:
Ascanio in Alba
. J’ai préféré encourir les foudres de mon chef de musique
et n’ai pas donné un seul coup de tout le morceau »... Il a « beaucoup souffert de voir Cocteau et Marais entraîné dans un fait divers
de journal méridionnal […] Quelle pourriture ! Jamais la paix, même dans le civil »...
64.
Jean VILAR
. 3 L.A.S. « Jean » et
dessin
original signé, 1936-1939, à son ami Jean
C
azalis
; 5 pages in-4 et 1 carte
postale avec adresse, une enveloppe.
800/1 000
Paris
27 septembre 1936.
Relation de sa visite au musée du Luxembourg : « Le peu de connaissance que j’ai de la peinture en
général et de la peinture moderne ne m’empêche pas de penser et de t’écrire qu’il n’y a pas grand’chose dans ce musée. J’ai
beaucoup aimé un
torse de femme
et
L’Île de France
de
M
aillol
; et une femme au châle de
K
isling
. Je connaissais les autres
tableaux ;
Le Cirque
de
S
eurat
m’a une fois de plus laissé entièrement froid »... La veille il a commencé une nouvelle scène de
L’Asinaria
, sans enthousiasme : « Je travaille peu et sans plaisir. Or, je voudrais que la pièce soit drôle, soit enjouée et je suis triste
comme un tableau sans couleur »... Il évoque les répétitions du
Camelot
[de Roger
V
itrac
] à l’Atelier : «
G
eorgius
n’est pas vulgaire,
comme l’écrivait ta sœur. Ou plus exact : dire d’un acteur qu’il est vulgaire est d’un jugement de femme du monde ou de j. fille
bien élevée et non d’apprenti acteur. À faire une critique à Georgius, je dirai que son brio et son bagout de chanteur de music-hall,
de diseur fait du personnage tel qu’il le joue, un personnage un peu artificiel, parce que pas assez sincère, parce que trop parodié »…
30 septembre
. Il travaille à
L’Asinaria
et approche de la fin du second acte, il se force à travailler : « Mais la littérature, du moins
la mienne, ne me nourrit pas encore [...] Alors force m’est de m’occuper de cinéma, agences, radio, etc. »...
D
ullin
lui a promis un
petit rôle dans
Le Camelot
: « Je serai ou un garde républicain porteur d’un pli de la part du P.d.l.R. (Président de la République),
ou vieil habitué des courses, ou client muet d’un bistrot, ou homme sandwich ». Les répétitions sont ennuyeuses : « Dullin ne
donne presque pas d’explications » ; mais il est obligé, pour obtenir un rôle, de rester dans la salle, « en attendant que Dullin fasse
travailler les petits rôles, dont moi ; du moins, je l’espère »...
[15 janvier 1939]
.
D
essin
humoristique à l’encre noire, légendé :
Mercure XXXIX ou l’homme à tout faire
.
A
musant autoportrait
:
Vilar s’est représenté nu en Mercure, tenant un cane, avec l’inscription « vélocipède » sur la cuisse, et des petites banderoles
ou pancartes avec les inscriptions : Fantasio, mélodies de Schubert, Haras de Chantilly, Richard II, T.S.A. Il a ajouté en bas ses
« meilleurs vœux de bonne année ».
[Marseille 24.I.1939]
, carte postale [tableau de Zurbaran] : il a écrit une réponse à sa lettre,
mais juge inutile de l’envoyer. « “Mauvais temps” dans la tête »...