277. VERLAINE (Paul). O
uVERTuRE
. Poème autographe, sans date, 1 page in-8 (220 x 139 mm), à l’encre brune,
sur papier d’hôpital, sous chemise demi-maroquin noir moderne.
4 000 / 5 000 €
P
OèME LIBRE
, publié dans
Femmes
(Kistemaeckers, 1890), recueil consacré aux amours féminines.
Ce long hymne à la chair et à la prostitution, en 36 vers, s’ouvre sur une strophe rédigée exclusivement en rimes
féminines :
Je veux m’abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains, du seul vrai dieu seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non, novices et professes
O ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies !
Le sacré du corps féminin devient, sous la plume de Verlaine, à la fois objet d’adoration et de transgression, comme en
témoignent ces vers, qui tendent vers la pornographie :
Et les mains, au bout de ces bras, que je les gobe !
La caresse et la paresse les ont bénies,
Rameneuses du gland transi qui se dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies !
Outre diverses ratures et corrections, le manuscrit présente quatre variantes de texte (v. 34 :
Prêtresses
au lieu de
compagnes
).
R
ARE POèME LIBRE
.
Femmes, Hombres,
éd. J.-P. Corsetti et J.-P. Giusto, Terrain vague, p. 47-48.
Trace d’onglet. Papier jauni, avec quelques infimes déchirures sans manque..
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