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273. VERLAINE (Paul). Lettre autographe signée à Zénon-Fière, datée

Paris, le 8 8

bre

1885

, 3 pages in-8

(210 x 133 mm), sur un bifeuillet de papier vergé, l’encre brune, sous chemise demi-maroquin noir moderne.

2 000 / 3 000 €

S

uR

L

ES

A

MIES

, l’un de ses livres les plus osés et les plus beaux.

Cette lettre est adressée à Zénon-Fière (1850-1921), littérateur et poète, qui avait publié dans

Le Monde poétique

du

10 janvier 1885 un article sur « Le Pseudo-Catholicisme dans la poésie contemporaine », où il parle assez favorablement

de Verlaine, malgré une pique finale pointant cette contradiction : la « nostalgie d’ascète vers la primitive innocence » n’a

pas empêché les sonnets saphiques des

Amies

, d’abord publiés sous le manteau en 1867 (avec la date de 1868). Verlaine

lut cet article après que son éditeur Léon Vanier le lui avait envoyé (

Correspondance générale

, n° 85-9).

Dans sa réponse neuf mois plus tard, Verlaine s’excuse de son retard, le remercie de son éloge puis lui explique pourquoi,

converti, il a republié les poèmes saphiques,

dans la Revue Indépendante quatre ans après [la publication] de Sagesse,

livre sévère.

Il retrace brièvement l’histoire du recueil :

Les Amies datent de plus de 15 ans. Elles avaient été publiées vers

1868, à Bruxelles, par M. Poulet-Malassis, sous le pseudonyme assez naïf de Don Pablo de Herlañes

[en fait Herlagnez].

Ces messieurs de la Revue Indépendante m’ayant gracieusement offert de les republier, j’ai consenti. Voici pourquoi.

Verlaine donne la clé de l’un des mystères de son œuvre : pour lui, l’érotisme restait « parallèle » au mysticisme :

Dans

ma tête, mon œuvre, si j’ai le temps de faire une œuvre, m’aura, moi, mes vices, mes qualités, scrupules, élans bons ou

mauvais, pour pivot. Donc parallèlement à mes œuvres catholiques, je veux faire et j’ai fait encore ces derniers temps des

vers et de la prose où les sens et leurs vanités, l’orgueil de la vie et l’ivresse de la nature sentie à ma façon tiendront toute

la place. Les Amies ne sauraient manquer de prendre place dans ce box un peu risqué. Voilà.

Il termine en faisant un grand éloge d’un poème de son correspondant.

Correspondance générale

, éd. M. Pakenham, Fayard, 2005, t. I, p. 912.

Restaurations à l’adhésif papier sur la pliure centrale et deux autres pliures. Petite déchirure sans manque.

243

272. [VERLAINE (Paul)]. — ALLEVY (Alcide).

P

ORTRAIT DE

V

ERLAINE EN BuSTE

. [1883].

Photographie originale, tirage albuminé d’époque

(147 x 100 mm), contrecollé sur un carton au nom

du photographe, à l’adresse

Paris, 14 rue de

Castiglione, 1883

, sous cadre.

800 / 1 000 €

B

EAu PORTRAIT DE

V

ERLAINE

aux abords de la quaran-

taine, à l’époque de la publication des

Poètes Maudits.

Il y apparaît de buste, portant une petite lavallière.

Fr. Ruchon,

Verlaine. Documents iconographiques

,

pl. XXXVII (datée de 1882). —

Exposition Verlaine

,

Librairies Giraud-Badin et Jean Claude Vrain,

30 mars 1994, n° 16.

272