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274. VERLAINE (Paul). P
OèME
S
ATuRNIEN
. Poème autographe signé
P. V.
, daté
A
[ttign]
y
, 31 mai-1
er
Juin
[18]
85
.
2 pages sur un feuillet in-8 (211 x 135 mm), écrit recto-verso, à l’encre brune, illustré de
DEuX DESSINS
ORIGINAuX
de la même encre
,
sous chemise demi-maroquin noir moderne.
12 000 / 15 000 €
M
ANuSCRIT AuTOGRAPHE D
’
uN DES POèMES DE
P
ARALLÈLEMENT
,
ILLuSTRÉ DE DEuX GRANDS DESSINS À LA PLuME
,
COMPLèTEMENT
INÉDITS
.
S
uR L
’
uN D
’
EuX
V
ERLAINE S
’
EST REPRÉSENTÉ AVEC
R
IMBAuD
.
Dans ce poème, Verlaine fait allusion à un incident survenu à la sortie
d’une auberge à Coulommes vers la fin de mai 1885. Ivre, il s’était
bagarré avec trois « galopins aux yeux de tribades » qui l’avaient
suivi. Cette rixe, dont Verlaine sort blessé à l’œil, donne lieu à une
condamnation pour ivresse sur la voie publique. A cette époque, peu
après la mort de Lucien Létinois, le poète boit et mène une vie
dissolue.
Le premier dessin, qui surplombe le poème, illustre les deux
premières strophes et représente une chanteuse beuglant face à un
public assis. Verlaine se représente à gauche, assis, avec son chapeau
et sa pipe, tandis qu’au fond à gauche on reconnaît aisément
Rimbaud, en chapeau, avec son plastron et sa cigarette.
Ce fut bizarre et Satan dut rire.
Le jour d’été m’avait tout soûlé.
Quelle chanteuse impossible à dire
Et tout ce qu’elle a débagoulé !
Le second dessin à la suite du poème met en scène, près d’une gare,
la rixe en question, avec en légende autographe qui surmonte le
dessin :
Cette nuit-là !!
Verlaine, à droite, menace trois jeunes gens
avec son parapluie.
Dans des troquets comme en ces bourgades
J’avais rôdé suçant un peu de glace.
Trois galopins aux yeux de tribades
Dévisageaient sans fin ma grimace.
Je fus hué manifestement
Par ces voyous non loin de la gare
Et les engueulai si goulûment
Que j’en faillis gober mon cigare.
Le poète porte sur ses récentes mésaventures un regard désinvolte,
légèrement amusé, mais la présence incongrue de Rimbaud dans le
dessin éclaire le sens du poème, en réalité profondément nostalgique.
quelques variantes de texte. Le sous-titre n’est pas repris dans
l’imprimé :
Sur un rhythme
[sic]
décadent
, suivi de cette note
autographe en marge :
Car pourquoi s’obstine-t-on maintenant à
écrire rythme ?
u
N DES DEuX MANuSCRITS CONNuS
,
CELuI
-
CI EST ILLuSTRÉ
. Il s’agit du
manuscrit autographe « Richer » signalé par Olivier Bivort.
Œuvres poétiques complètes
, Pléiade, p. 508-509 :
Amour
suivi de
Parallèlement
, éd. O. Bivort, Le Livre de Poche, 2018, p. 384-387 et
569.
Petite déchirure rognant le premier dessin. Légères décharges d’encre au verso.
244
274