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137. MALLARMÉ (Stéphane). L
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. Ensemble de 6 poèmes autographes, chacun comportant le titre autographe sur un feuillet à part,
en tout 21 pages in-4 (234 x 180 mm). [1864-1866]. Reliés en un volume maroquin fauve, janséniste, bordure
intérieure ornée de filets dorés (
René Aussourd
).
80 000 / 120 000 €
E
XCEPTIONNELLE RÉuNION DE SIX POèMES DE JEuNESSE DESTINÉS Au
P
ARNASSE CONTEMPORAIN
.
Cet ensemble est particulièrement précieux : il s’agit de six des treize poèmes envoyés en février 1866 à Catulle Mendès,
pour être admis dans
Le Parnasse contemporain
. Le 1
er
novembre 1865, Catulle Mendès avait exhorté Mallarmé à lui
envoyer des vers : « Vite, envoyez-moi vos vers. Tâchez de dépasser quatre cent vers. […] [Il s’agit] du
Parnasse
contemporain
où je suis maître, magnifique impression. Tous les bons poètes contemporains et nouveaux. J’attends vos
vers et l’imprimeur aussi. » Mendès se montrera lassé des corrections sans fin du poète, qui, selon l’éditeur, ne faisaient
qu’obscurcir des textes déjà très énigmatiques. Sur les six poèmes, seuls quatre seront finalement publiés dans la onzième
livraison du
Parnasse contemporain
(12 mai 1866), que Mallarmé partage avec Cazalis :
Le Château de l’Espérance
et
Le
Pitre châtié
ont été écartés — le premier ne sera publié qu’en 1919. Diverses indications typographiques d’une autre main
semblent confirmer, comme l’ont pensé certains critiques, que ce ne fut pas le poète qui décida de retirer sur épreuves les
deux poèmes en question, ou tout au moins
Le Pitre châtié
(selon J.-L. Steinmetz, ils ont été écartés « pour des raisons qui
tiennent à leur caractère incompréhensible », in
Stéphane Mallarmé, l’absolu au jour le jour
, Fayard, 1998, p. 107).
Mallarmé fut très mécontent de la publication : ses corrections n’avaient pas toutes été reprises et plusieurs poèmes étaient
défigurés par des fautes d’impression.
I.
Le Pitre châtié
. Écarté du
Parnasse contemporain
, ce poème connut une première édition dans les
Poésies
photolithographiées de 1887. Nous avons ici un tout premier état du texte, antérieur à celui publié en 1887.
II.
Soupir
. Publié d’abord dans la livraison du 12 mai 1886 du
Parnasse Contemporain
; cette version est conforme à
l’imprimé. Nous citerons le début de ce célèbre poème, d’un accent à la fois verlainien et préraphaélite :
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique,
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
— Vers l’Azur attendri d’octobre pâle et pur...
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