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Proust annonce la publication prochaine de
D
u
côté de
chez
S
wann
.
“
Je viens d’être très malade, vous m’excuserez de vous dire d’un seul mot : merci. Merci du fond de cœur
pour la noble et sainte image et les commentaires qui sont Elle encore, ce qu’elle préférait ; je garderai
et regarderai toujours ces chères reliques. Je vous enverrai aussitôt paru mon livre où vous retrouverez
des traits de mon enfance qu’elle a connue. Je n’ai la force que de vous serrer la main de tout mon cœur,
de toute la force de mon affection pour elle reportée si naturellement sur vous
. […]”
Georges Goyau avait sans doute offert à Marcel Proust un livre de Lucie Faure ou lui ayant appartenu.
Le romancier l’en remercie et s’inquiète de n’avoir pas reçu de nouvelles de la lettre qu’il avait adressée
à son correspondant avec
Du côté de chez Swann.
“
Je vous remercie infiniment de m’envoyer ce livre, cette précieuse relique. Je suis en ce moment accablé
de tristesse et d’ennuis. Sa lecture quand j’aurai l’esprit assez calme pour l’entreprendre me fera un
grand bien, m’aidera à vivre, à porter ma croix. Je vous ai envoyé mon livre, j’espère que vous l’avez
reçu. (Surtout ne m’écrivez pas !). Mais j’espère surtout que ne s’est pas égarée une très, très longue lettre
que je vous écrivis après l’article de la Revue des deux-mondes. Car j’essayais de vous y dire
[…]
ce que
je ne cesse de ressentir en pensant à votre bonheur perdu, à celle à qui vous aviez donné le bonheur,
et mieux que cela car vous étiez l’un et l’autre de ces cœurs à qui il ne suffit pas
.”
6 000 / 8 000
€