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MAUPASSANT (Guy de).

Lettre adressée à Robert Pinchon.

Rouen, sans date

[1890?].

Lettre autographe signée “Guy”, 1 page in-8, papier à en-tête.

Lettre en partie inédite adressée par Maupassant à Robert Pinchon (1846-1925),

surnommé La Toque.

Fils d’un professeur au lycée Corneille de Rouen, ami de Louis Le Poittevin, cousin de

Maupassant, Robert Pinchon fit connaissance avec ce dernier dès 1869. Il était l’aîné de

la bande d’amis avec lesquels l’écrivain canotait sur les bords de Seine chaque dimanche.

Leurs relations, intimes, perdurèrent jusqu’à la mort de Maupassant. Ils furent tous deux

auteurs et acteurs de la farce grivoise

À la feuille de rose, maison turque

représentée devant un

auditoire confidentiel en 1875 et 1877. Robert Pinchon signa de nombreuses chroniques dans

les journaux rouennais. Toujours coiffé d’une petite toque noire, il se vit tout naturellement

surnommé “La Toque” – Maupassant étant “Joseph Prunier”.

“Mon cher La Tôque,

As tu reçu ma dépêche. Je suis à Rouen, mais pas seul. Je compte que tu vas venir diner avec moi

à l’ hotel d’Angleterre à 7

h

. Ne dis à personne mon passage ici. Il faut un grand mystère pour celle

qui m’accompagne, car elle possède un mari génant.”

Ton

Guy

Des fragments de cette lettre ont été publiés dans la

Correspondance

de Maupassant éditée par

Jacques Suffel en 1973.

800 / 1 200

Adieu ami vous ne me reverrez pas

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MAUPASSANT (Guy de).

Lettre adressée à Henri Cazalis.

Cannes, Chalet de l’Isère, sans

date

[fin décembre 1891].

Lettre autographe signée

Maupassant

, 1 page in-12.

Fameuse et bouleversante lettre d’adieu du romancier adressée à son confident

et médecin Henri Cazalis.

Elle a été rédigée au chalet de l’Isère où Maupassant tenta de se suicider quelques jours plus

tard, dans la nuit du 1

er

au 2 janvier 1892. Elle précède de peu son internement à la clinique du

Dr Blanche, le 7 janvier 1892, où il devait mourir un an et demi plus tard, à l’âge de 42 ans.

Mon cher ami,

Je suis absolument perdu. Je suis même à l’agonie. J’ai un ramollissement du cerveau, venu des

lavages que j’ai faits avec de l’eau salée dans mes zones nasales.

Il s’est produit dans le cerveau une fermentation de sel et toutes les nuits mon cerveau me coule

par le nez et la bouche en une pate gluante et salée dont j’emplis une cuvette entière. Voilà vingt

nuits que je passe comme ça. C’est la mort imminente. Et je suis fou. Ma tête bat la campagne.

Adieu ami vous ne me reverrez pas.