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FLAUBERT (Gustave).

Lettre adressée à Eugène Crépet.

Sans lieu, jeudi

[mars-avril 1857].

Lettre autographe signée “G

ve

Flaubert” ; 1 page in-8 sur papier bleu.

Belle lettre à propos de la documentation pour

S

alammbô

.

Elle est adressée à Eugène Crépet (1827-1892), écrivain et journaliste, auteur d’une

Anthologie

des poètes français

. Il entretint avec Flaubert une correspondance, l’aidant dans ses recherches

pour

Salammbô.

Le romancier nourrissait des sentiments ambigus le concernant, appréciant

son érudition et son goût de la littérature, mais déplorait son manque de passion : “Il est de

notre monde, mais pas de notre sang”, résumait-il dans une lettre à Louise Colet.

L’ouvrage de Munter auquel renvoie ici le romancier,

La Religion des Carthaginois,

avait paru à

Copenhague de 1816 à 1821.

Mon cher ami,

J’ai acquis la conviction que tout ce qu’il reste de documents sur Carthage se trouve dans

l’ouvrage de Munter ; tâchez de le lire, de par les Dieux.

De par le Pinde & par Cythère ! il en résultera quelqu’instruction pour vous & surtout un

grand profit pour moi – considération qui ne m’est pas indifférente. Vous me rendriez par là

un vrai service.

[…]”

(Flaubert,

Correspondance

II, Bibliothèque de la Pléiade, p. 702.)

1 000 / 1 500

Ce sera une espèce d’encyclopédie de la bêtise moderne.

Vous voyez que le sujet est illimité.

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FLAUBERT (Gustave).

Lettre adressée à la vicomtesse Lepic.

Croisset, jeudi 17

[octobre 1874].

Lettre autographe signée “G

ve

Flaubert” ; 2 pages in-8 sur papier de deuil.

Charmante lettre sur la goutte de Tourgueniev, les pièces de théâtre et les

lectures pour

B

ouvard

et

P

écuchet

.

Quelle gentille & bonne lettre que la vôtre – et comment y répondre dignement ? Je ne vois pas

d’autre manière que de vous baiser sur les deux joues, sans façon, & très fortement

. […]”

Il expose ensuite ses “

perplexités

”, ne sachant qui viendra ou non le voir – dont Tourgueniev

qui, “

retenu dans son lit par la goutte remet son voyage de jour en jour

” – et les rendez-vous qu’il

doit honorer pour sa pièce,

Féérie,

et pour la comédie de Bouilhet (

Le Sexe faible

). Il ne sait s’ils

pourront se voir – et il travaille à

Bouvard et Pécuchet :

Je lis du matin au soir, sans désemparer, en prenant des notes pour un formidable bouquin qui va

me demander cinq ou six ans. Ce sera une espèce d’encyclopédie de la bêtise moderne. Vous voyez

que le sujet est illimité.

[…]”

Lettre publiée pour la première fois en 1957 dans le

Bulletin

nº 11 des Amis de Flaubert : elle

appartenait alors à Gaston Boquet qui l’avait acquise en vente aux enchères en décembre 1956.

1 000 / 1 500