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MICHEL-ANGE, Michelangelo Buonarotti, dit.
Rime.
Raccolte da Michelagnolo suo Nipote.
Firenze, Appresso i Giunti, 1623.
In-4 de (6) ff. et 88 pp. : vélin souple ivoire
(reliure de l’époque).
Édition originale, rare.
Ce beau volume in-quarto offrant les œuvres poétiques de Michel-Ange a été mis en œuvre et publié
par le petit-neveu de celui-ci, Michelangelo Buonarroti dit
Il Giovane
(1568-1646), lui-même poète
et auteur dramatique, d’après les manuscrits découverts dans les habitations romaine et florentine
du grand peintre et sculpteur italien.
La production poétique de Michel-Ange (1475-1564) était alors quasi inconnue du public et sa
réputation littéraire se fondait essentiellement sur les éloges de Vasari, qui avait publié quelques
poèmes dans sa biographie de l’artiste. Mêlant inspiration dantesque et platonisme renaissant,
réflexions artistiques et thématiques amoureuses, les
Rime
constituent un témoignage inestimable
sur les sources d’inspiration et la psychologie de l’un des plus grands artistes de la Renaissance.
L’uranisme pudiquement voilé de Michel-Ange.
Le petit-neveu de l’auteur a récrit certains des poèmes, en a complété d’autres et a supprimé tout
ce qui risquait d’offenser la religion ou la morale. Ainsi, les “nombreux poèmes d’amour que
Michel-Ange avait écrits pour de jeunes hommes, changent tout bonnement de destinataire,
pour s’adresser désormais à une “dame” aussi convenable que mystérieuse. Il serait néanmoins
injuste d’attribuer au conformisme et à la bigoterie de l’éditeur l’entière responsabilité de cette
censure. La liberté dont l’artiste avait fait preuve dans ses poèmes –sans aller, du reste, jusqu’à
les publier – n’était plus possible sans prise de risque au début du XVII
e
siècle, en pleine Contre-
Réforme. L’édition de 1623 est donc le fruit d’un compromis entre les bonnes intentions d’un
éditeur un peu frileux et la nécessité de composer avec des contraintes extérieures de plus en plus
sévères” (
La Renaissance italienne, peintres et poètes dans les collections genevoises
. Genève, Fondations Bodmer
et Barbier-Mueller, 2007, pp. 138-139).
Superbe exemplaire en vélin souple de l’époque :
il a appartenu à plusieurs bibliophiles fameux.
Provenance :
- comte
Pierro Pierucci
, avec signature ex-libris sur le feuillet de garde et note autographe
- marquis
Francesco Riccardi del Vernaccia
(1784-1845), aristocrate toscan, avec ex-libris armorié gravé
- comte
Gustavo Galletti
(1805-1868), avec cachet sur le titre (une grande partie de la bibliothèque
fameuse de cet avocat florentin fut acquise en 1879 par le baron H. de Landau)
- baron
Horace de Landau
(1824-1903), avec son ex-libris. Ce représentant de la banque Rothschild
à Florence fut un grand collectionneur
-
Bernard Malle
, avec le discret cachet portant ses initiales à la fin
Taches sur le titre et quelques feuillets.
8 000 / 12 000 €