Son procès dépassait à l’évidence sa personne : la croisade que menèrent le jésuite Garasse et
Mathieu Molé tendait d’abord à purger le royaume des libertins – dont Théophile de Viau était
alors le symbole le plus éclatant.
Le recueil eut une fortune éditoriale remarquable, dont témoigne la dizaine d’éditions successives
au XVII
e
siècle. Quand, en 1864, Auguste Poulet-Malassis, l’éditeur des
Fleurs du Mal
alors réfugié
à Bruxelles, en donna une nouvelle édition, elle fut condamnée à la destruction : deux siècles et
demi plus tard, le
Parnasse
sentait toujours le soufre…
Très bel exemplaire en maroquin rouge décoré du début du XVIII
e
siècle.
Condition d’exception pour ce livre réprouvé, dénoncé par le père Garasse comme “le plus
horrible livre que les siècles les plus païens enfantèrent jamais”. Cet exemplaire paraît même être
le seul connu en maroquin ancien.
Marque de provenance cancellée sur le titre. Petit manque de papier au coin supérieur du feuillet
D
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supprimant la pagination.
Tchemerzine-Scheler, V, 867.- Lachèvre,
Le Procès du poète Théophile de Viau,
I, pp. 480-481 : le bibliographe décrit les deux tirages
différents à la date de 1625.- Saba,
Théophile de Viau
, 2007, n° 224.
4 000 / 6 000 €