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CAMÕES, Luís de.

Os Lusiadas.

Polo original antigo agora novamente impressos.

Em Lisboa, por Manoel de Lyra, 1597.

Petit in-4 de (2) et 186 ff. : veau brun, dos à nerfs orné, double encadrement de filets et rinceaux dorés

sur les plats, bordures intérieures décorées, tranches mouchetées

(reliure de la seconde moitié du XIX

e

siècle)

.

QUATRIÈME ÉDITION DES

LUSIADES

, DE TOUTE RARETÉ.

Les quatre éditions des

Lusiades

publiées au XVI

e

siècle sont quasi introuvables. L’édition originale

a paru en 1572 : un seul exemplaire a surgi ces cinquante dernières années. Les deux éditions

suivantes, 1584 et 1591, offrent un texte censuré.

Cette quatrième édition, parue en 1597, a été approuvée par la censure le 15 novembre 1594.

Elle présente l’avantage de se rapprocher du texte de 1572 et, selon T. Braga, de ne souffrir que

de légères amputations : “no emtanto o livreiro bem sentia a necessidade de se aproxima do texto

authentico, e sophistocamente declara no titulo da ediçao” (Braga, p. 35).

Le Prince des poètes portugais.

Poème épique en dix chants,

Les Lusiades

restituent le voyage de Vasco de Gama aux Indes. Recréant

l’épopée classique à partir de l’

Odyssée

d’Homère et de

L’Enéide

de Virgile, Luis de Camões (vers 1525-

1580) intègre au récit les figures des dieux dont les intrigues ponctuent le voyage, engendrant des

difficultés (tempêtes, conflits, etc.) dont les Portugais viennent à bout.

À la rivalité entre Vénus, protectrice des Portugais, et Bacchus, leur ennemi, Camões ajoute de

nouveaux mythes : le géant Adamastor, qui garde le cap de Bonne-Espérance ; le Vieux de Restelo, qui

interpelle les voyageurs au moment de leur départ… Le poème multiplie aussi les notes réalistes sur la

vie maritime (découverte du scorbut), les phénomènes naturels, les “peuples nouveaux”, etc.

L’épopée, qui attribue une mission quasi divine au peuple portugais, son héros, est aussi une œuvre

vécue. Camões avait en effet un avantage sur les poètes sédentaires de la Renaissance : il avait

vu

ce

qu’il décrivait, même s’il l’embellissait.

Composé sur près de vingt-cinq ans par le poète-soldat qui avait suivi les périples des navigateurs

portugais et avait vécu bien des aventures au Maroc, à Goa, à Macao et au Mozambique, ce grand

poème publié à Lisbonne un an après la bataille de Lépante offrait à la littérature du Portugal un

immense chef-d’œuvre composé par “un des plus grands lyriques de la littérature mondiale (...)

un merveilleux musicien de la nature” (Michel Mourre).

Camões est au Portugal ce que Cervantès est à l’Espagne ou Shakespeare à l’Angleterre.

Exemplaire très court de marges avec atteinte aux réclames des premiers feuillets ; restauration de la

marge inférieure des deux premiers feuillets (sans manque de texte), quelques pâles mouillures.

Provenance :

Loris

(?), signature ex-libris en haut du titre.- Dr

João Marinho

, avec ex-libris, et mention

du don de cet exemplaire le 17 juin 1896.

Braga,

Bibliographia camoniana

, Lisbonne, 1880, pp. 34-35.- Brito Aranha,

A Obra monumental de Camoes

, 1886-88, n° 8.-

Do Canto,

Colleçao Camoneana

, 1895, n° 12.- Jackson,

Camões and the First Edition of The Lusiads [Os Lusiadas], 1572,

Yale

University, catalogue en ligne.- Salvá, Catalogue, 502.- Heredia, Catalogue II, nº 2177 : “Édition de toute rareté, copiée sur l’édition

originale de 1572.”

25 000 / 35 000 €