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DU BELLAY, Joachim.

Œuvres,

fidelement reveues, & corrigees oultre les precedentes impressions. C’est a scavoir,

La Deffense & Illustration de la Langue Françoise. L’Olive augmentee. L’Anterotique de la vieille &

jeune amye. Quelques vers Lyriques. La Musagneomachie. Le recueil de poesie. Et plusieurs autres

œuvres poetiques.

Paris, Charles Langelier,

[1561-]

1562

.

In-4, vélin ivoire souple, un griffon entouré des initiales A.D. et surmontant la date de 1566

estampé en noir sur les plats

(reliure de l’époque)

.

Rarissime premier essai d’édition collective des œuvres de JoachimDu Bellay.

Le volume comprend :

La Deffence & illustration de la langue françoise, L’Olive, L’Antérotique

et

les Vers lyriques,

Le Recueil de poésie

.

Il en existe deux émissions, datées de 1561 ou de 1562 : dans cet exemplaire,

le Recueil de poésie

est à la

date de 1561.

Un “coup” éditorial sans lendemain.

Fédéric Morel avait obtenu en 1558 un privilège général d’impression pour les œuvres de Joachim

Du Bellay, reconduit l’année suivante. Le poète mourut en janvier 1560, suivi par le roi François

II à la fin de l’année. Faute de demande de renouvellement, le privilège devint caduc. Profitant

de la négligence de son concurrent, Charles L’Angelier se hâta de demander un privilège à son

nom et l’obtint pour un recueil des œuvres publiées jadis par son frère Arnoul décédé en 1557.

Fort de cette bénédiction officielle, il mit en œuvre son premier essai d’œuvres du poète angevin.

“Morel réagit et obtint une confirmation de privilège comportant la révocation de celui qu’avait

malignement obtenu L’Angelier. Dès le 26 juin 1561, Morel resta seul maître de l’œuvre de Du

Bellay” (Jean Paul Barbier-Mueller).

Sans doute faut-il voir dans cette lutte entre éditeurs concurrents la cause de la grande rareté de ce

premier essai d’édition collective par Charles L’Angelier contré quasi aussitôt par l’éditeur officiel

Fédéric Morel. Elle témoigne aussi de la vogue dont jouissait l’œuvre de l’Angevin pour laquelle se

déchirèrent deux des grands éditeurs de la place parisienne.

Superbe exemplaire, très pur et à grandes marges (235

mm

) : il est conservé dans sa

reliure d’origine portant le chiffre du premier possesseur, A. Draqui, et la date de 1566.

Draqui a acquis l’exemplaire pour 24 sous, à Grenoble le 15 février 1566, comme il l’a noté sur

le titre et sur le dernier feuillet.

Il l’offrit ensuite à un certain Lyotart qui a noté, en tête de la page de titre :

“Je lay par don de monsieur

Draquy. Lyotart.”

Le volume passa ensuite dans la bibliothèque de De Lorme, selon la signature

inscrite sur le dernier feuillet.